Deadpool
Deadpool
Sortie:
10/02/2016
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h50 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Deadpool

Verdict: Bon

par: Sebastien Keromen

Anti-héros dans les comics, voir arriver Deadpool au cinéma dans son vrai personnage (oublions X-Men Origins Wolverine) n’était pas évident. Et pourtant, voilà enfin son film, qui tente de faire justice à ce héros interdit aux moins de 12 ans

Deadpool
Titre original : Deadpool
USA, 2016
Réalisateur
 : Tim Miller
Acteurs : Ryan Reynolds, Morena Baccarin
Adapté du comics de Fabian Nicieza & Rob Liefeld
Durée : 1h50

L’histoire
Wade Wilson est un mercenaire. Quand il découvre qu’il a un cancer et qu’il n’en n’a plus pour longtemps, il accepte une expérimentation qui pourrait le guérir. Devenu Deadpool, il va traquer le médecin qui lui a fait subir cela et a failli le tuer.



La critique

Deadpool se veut être un film de super-héros complètement déjanté, décalé, osé, subversif, quasiment infréquentable. Et on ne peut qu’admettre que ce côté-là est réussi. Deadpool est assez amoral, jure et dit des horreurs tout le long du film, commente le film et parle au spectateur. Côté ambiance décalée et mature, on est servi. Ce qui rend la vision du film de toute façon assez agréable. Sauf que. Sauf que Deadpool est un film de super-héros, et pour qu’on accroche, faut arriver à nous y faire croire et à nous y intéresser. Et là, c’est moins réussi.



Côté ambiance, je craignais que le côté décalé ne nous fasse complètement sortir du film, et qu’il ne reste plus qu’une comédie, et pas un film de super-héros. Finalement, la plupart des blagues méta restent dans le ton (quand Deadpool s’adresse à la caméra, ou qu’il explique quelle gâterie il a dû faire à Wolverine pour avoir son propre film). Elles rappellent qu’on regarde un film, mais y englobent le spectateur. Par contre, certaines blagues vont trop loin dans ce sens et nous sortent complètement du film, notamment quand il cite les noms d’acteurs de X-Men, et y compris le sien. Là, c’est sans doute très drôle et très osé, mais on se retrouve dans une salle de ciné et plus dans le film.



Côté intérêt, à part les bons dialogues et les bonnes blagues, les scénaristes ont dû aller se coucher dès cette partie rédigée. Car le scénario du film est absolument misérable. Pas mauvais, juste inexistant. Deadpool suit un traitement expérimental pour soigner son cancer, devient un mutant moche, et va aller dérouiller le méchant docteur qui lui a fait ça. C’est tout. Et en plus le film raconte « tout » ça avec un gros flashback filé entre le présent où il poursuit le docteur et le passé où il devient Deadpool. C’est tout vide, il n’y a aucune surprise, aucune idée, on sait d’avance tout ce qui va se passer. Et on ne peut pas se rabattre sur les personnages. Si Deadpool est très réussi et porte le film sur ses épaules, et si sa petite amie, jouée par la sublime Morena Baccarin, a un rôle et une présence très honnêtes, on ne peut pas en dire autant des autres. Les méchants sont absolument transparents et fades, leurs pouvoirs sont pitoyables et sans idée (force, vitesse, c’est tout). Mais les alliés des gentils sont également ratés, avec un Colossus affublé d’un accent russe digne de Michel Leeb, qui discrédite complètement le personnage. Quant à la « Negasonic Teenage Warhead », même si apparemment c’est bien un vrai mutant des Comics, avions-nous vraiment tant épuisé tous les mutants existants pour en arriver là ?



Au final, Deadpool échoue comme film de super-héros, et un peu comme film tout court. Il faudrait plutôt le considérer comme un stand-up de Deadpool agrémenté de scènes de combats sanglantes. Ce qui n’est pas totalement désagréable, mais déçoit tout de même par rapport à ce que le film aurait pu être…

À voir : pour l’humour et l’ambiance, mais pas pour le film
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso : tentez si ça vous tente, vous ne passerez pas un mauvais moment

Sébastien Keromen