Steve Jobs
Steve Jobs
Sortie:
03/02/2016
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Steve Jobs

Verdict: Excellent

par: Sebastien Keromen

Steve Jobs fascine depuis le succès de l’iPod et et de l’iPhone. Un biopic avait déjà essayé de nous raconter sa vie, sans grand talent. Mais ce nouveau film va changer la donne, en révolutionnant le biopic autant que Steve Jobs a révolutionné le design.

Steve Jobs
Titre original : Steve Jobs
USA, 2015
Réalisateur
 : Danny Boyle
Acteurs : Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen, Jeff Daniels
Adapté du livre de Walter Isaacson
Durée : 2h00

L’histoire
1984. Lancement du Macintosh. 1990. Lancement du NeXT Cube. 1998. Lancement de l’iMac. Trois dates importantes dans la vie de Steve Jobs.



La critique

Steve Jobs est révolutionnaire. Le gars, dans une certaine mesure, bien sûr. Mais aussi le film. Car il révolutionne un genre qui en avait besoin depuis longtemps : le biopic. Bien loin des biopics linéaires (qu’ils soient narrés dans l’ordre ou dans le désordre) qui vous racontent tous les événements de la vie du héros, de sa naissance à sa mort, le film a choisi de concentrer tout cela en trois scènes. Oui, seulement trois moments de la vie de Steve Jobs. Alors bien sûr, ce sont des moments importants, on s’y remémore quelques autres événements (avec quelques petits flashbacks mais assez courts), on y cumule des choses qui ne se sont pas toujours passées exactement en même temps… mais quelle audace dans la narration ! Et pour arriver à ce tour de force, il fallait un scénariste à la hauteur… et bien sûr Aaron Sorkin (À la Maison Blanche, Le Président et Miss Wade, The Social Network) l’est, plutôt deux fois qu’une. Spécialiste des dialogues fleuves et des gens qui parlent en marchant (ce qu’on a effectivement souvent dans le film), il nous a concocté une histoire et des textes qu’on va suivre de bout en bout sans décrocher et sans lâcher. Dépeignant un Steve Jobs autant positif (innovateur, décidé, séduisant, visionnaire) que négatif (désagréable, méprisant, froid), le film va s’attacher à nous faire découvrir toutes ses facettes, de la partie technique au design, de ses relations professionnelles à ses relations familiales (même si la partie concernant sa fille est peut-être un peu trop américaine et présente). Seul regret pour moi : que l’histoire s’arrête au lancement de l’iMac (premier vrai succès de Jobs), et ne nous narre pas les coulisses de celui de l’iPod, qui devait également être passionnant. Mais à part cette réserve, le scénario est un chef d’œuvre à la fois dans son intention et son exécution. Les Golden Globes l’ont bien compris en lui décernant le prix, et les Oscars se discréditent complètement en ne l’ayant même pas nommé.



Voilà pour le premier virtuose de ce film, Aaron Sorkin. Car finalement c’est un film de virtuoses qui en compte trois de plus. Tout d’abord Steve Jobs, indirectement, car sa vie et son œuvre fascinent et donnent envie de voir ce que le film a à nous raconter sur lui. Puis Michael Fassbender qui s’est complètement approprié le rôle et le personnage pour en rendre une interprétation crédible et sensible sans tomber dans la copie. Les autres acteurs sont également au niveau, et tous les personnages existent dans l’histoire. Dernier virtuose : Danny Boyle qui assure une réalisation impeccable toute en tension dans les scènes de dialogues et en reconstitution crédible des époques. Voilà donc un film incroyablement sous-estimé du fait de son bide américain, mais qui est à découvrir d’urgence, pour voir que, finalement, un biopic peut ne pas être plan-plan ni cucul, mais intelligent, flamboyant, accrocheur, et aussi trépidant qu’un film d’action.



À voir : parce que c’est une révolution dans les biopics. Et un excellent film
Le score presque objectif : 8/10
Mon conseil perso : courez-y, c’est un film qui fera/aurait dû faire date

Sébastien Keromen