Batman V Superman : L'aube de la Justice
Batman Vs Superman : Dawn of Justice
Sortie:
24/03/2016
Pays:
USA
Genre:
Durée:
153 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Batman V Superman : L'aube de la Justice

Verdict: Moyen

par: Emmanuel Galais

Craignant que Superman n'abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l'affronter : le monde a-t-il davantage besoin d'un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d'un justicier à la force redoutable mais d'origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l'horizon…

L’un des films les plus attendu de l’année débarque sur nos écrans, un film qui lance aussi une année durant laquelle les super-héros de tous bords vont se succéder. C’est donc : « Batman vs Superman : L’aube de la justice » qui ouvre le bal. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il le fait avec toujours autant de force, de musique à marche forcée et d’effets spéciaux à foison. Pour autant est-ce que cela en fait un bon film ? Et bien pas si sûr ! Car si Zack Snyder a compris que son précédent « Man of Steel » donnait mal à la tête avec une séquence finale de plus de 45 minutes de combats où tout explosait à tout va, il semble tout de même avoir été dépassé par une histoire qui se devait d’introduire la licence qui viendra faire une concurrence directe à la suprématie Marvel. Et le réalisateur, pour les besoins de clarté et de trait d’union avec la trilogie de Christopher Nolan (également producteur du film) y va de ses flash-back, rajoute des scènes explicatives dans chaque recoins, pour chaque personnage, au point qu’à un moment donné le spectateur ne sait plus où donner de la tête, ni où le réalisateur veut nous emmener.

Du coup les scènes s’accumulent, avec un intérêt plus ou moins certains et les effets sont répétés à l’infini, Superman arrive toujours de la même manière que ce soit dans le ciel ou sur la terre, on le voit flotter dans les airs ou tomber un genoux à terre. Il ne se déplace jamais sans passer le mur du son et lorsqu’il combat quelqu’un c’est toujours en lui fonçant dessus. Même constat pour Batman qui ne semble rien faire d’autre que de conduire en explosant tout sur son passage, alors qu’il reproche, dans un certains sens, à Superman, les victimes des combats dans le film précédent. Quant à Wonder Woman, hors mis son costume qui la fait plus ressembler à Xena la guerrière qu’à l’icône que l’on avait en mémoire, elle ne combat qu’en glissant sur le sol. Alors tout ça c’est bien joli mais ce ne fait pas un bon film pour autant, surtout lorsque celui-ci dure plus de deux heures trente.

Et côté scénario, force est de constater que les scénaristes Chris Terrio (Argo) et David S. Goyer (Man of steel) nous offre une histoire confuse qui veut trop en dire et pas assez en même temps. Le scénario introduit les personnages, monte une histoire qui se veut l’introduction de la future Justice League, mais oublie de mieux cerner Lex Luthor et ses véritables desseins. De la même manière, le dualité entre les deux super-héros trouve une issue bien maladroitement amenée, au point que l’on ne peut que ressentir une certaine frustration d’avoir attendu près de deux heures pour en arriver là. Mais surtout, l’ensemble manque terriblement d’humour ! L’atmosphère y est lourde, pour ne pas dire plombant. Pas un moment de détente si ce n’est le personnage de Lex Luthor, interprété par un Jesse Eisenberg (American Ultra) innovant et inspiré.

Pour le reste de la distribution Henry Cavill (Agents très spéciaux : Code U.N.C.L.E.) fait le job avec toutefois une certaine distance, qui ne laisse pas beaucoup de possibilité de faire un trait d’humour et de légèreté. Et Ben Affleck (Will Hunting) contre toute réticence s’en sort plutôt bien dans le rôle d’un Bruce Wayne submergé par sa colère et aveuglé par le doute imposé par la présence de son imposant adversaire. Quant à Gal Gadot (Triple 9), son rôle n’est pas particulièrement bien amené et son importance dans le film est assez discutable. Toutefois il permet au studio de mettre les premières pierres d’un film qui ne semble jamais vouloir voir le jour.

Pour conclure, si Zak Snyder possède indiscutablement une signature visuelle, et cela se voit encore dans ce « Batman Vs Superman : L’aube de la justice », le résultat n’en demeure pas moins décevant par un scénario qui veut trop en dire et pas assez. Du coup le film souffre de longueurs et sa durée est assez difficile à supporter. Côté mise en scène le réalisateur accumule les codes pur chacun des personnages qui finissent par devenir ridicules et lassant. L’introduction de « la ligue des justiciers » n’est donc pas une réussite en soit et aurait mérité un peu plus de finesse et surtout un peu plus de légèreté pour que l’ensemble soit satisfaisant.