Cannes, les paillettes, George Clooney, Julia Roberts, Jodie Foster, de l’argent, quel programme ! Eh bien restez-en au programme, ça vaudra mieux.
Money monster Titre original : Money monster
USA, 2016
Réalisateur : Jodie Foster
Acteurs : George Clooney, Julia Roberts
Durée : 1h40
L’histoire Lee Gates présente l’émission Money monster, sur les bons conseils de la bourse et du monde financier. Mais lorsqu’il est pris en otage en direct par un spectateur ruiné après ses conseils, il va devoir changer de disque.
La critique Voilà un film tentant. George Clooney et Julia Roberts devant la caméra, Jodie Foster derrière, l’histoire d’un présentateur pris en otage et un micmac financier… ça donne envie ! Sauf que le film ne va tenir aucune de ses promesses. À part un peu Julia Roberts, qui fait preuve d’une belle humilité en restant dans l’ombre d’un second rôle en coulisses. Mais pour les autres personnages, le problème c’est qu’ils sont vraiment trop peu épais pour qu’on s’y retrouve, et de plus vraiment pas attachants, ce qui fait que rapidement, on se fout un peu de ce qui leur arrive. Pour George Clooney, c’est à la fois parce que l’histoire ne prend pas vraiment la peine de présenter son personnage (la prise d’otages arrive 5 minutes après le début du film), et aussi car il incarne un présentateur assez creux et peu sympathique. Quant au preneur d’otage (Jack O’Connell), il est tellement idiot, buté, caricatural et fade, qu’on ne prend pas son parti une seule seconde. Limite, au bout de 10 minutes, on a plutôt envie que les flics le descendent et que l’émission de George Clooney reprenne, ça avait l’air plus intéressant que ce qu’on nous sert.
Et n’espérez pas vous rattraper sur l’histoire. Parce qu’en fait, la partie financière, bien loin de dénoncer ou d’expliquer quelque dérive actuelle qu’il peut y avoir, s’apparente à une simple escroquerie. Et donc le film devient vite une espèce d’enquête, pourquoi pas, sauf que la menace que les flics interviennent et arrêtent tout devient plus une gêne qu’un enjeu supplémentaire. Il y a bien quelques passages réussis ou amusants (notamment sur la partie réalisation en direct d’une émission de télé), mais vraiment noyés dans ces enjeux mineurs qui se croisent et se recroisent sans s’enrichir les uns les autres, mais constituant plutôt un vaste bordel dont le spectateur n’a pas vraiment envie d’essayer de dépêtrer les différentes histoires. Si ce film était coté en bourse, ma recommandation serait donc : vendez !
À voir : pas plus que ça
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso : son ramage ne se rapporte pas du tout à son plumage, dommage
Sébastien Keromen