Après un film surprenant et un succès aussi surprenant, Alice au pays des merveilles, voit arriver, surprise, une suite. Merveilleuse surprise, ou pas ?
Alice de l’autre côté du miroir Titre original : Alice in Wonderland2: through the looking glass
USA, 2016
Réalisateur : James Bobin
Acteurs : Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Sacha Baron Cohen, Anne Hathaway, Rhys Ifans, et les voix de Stephen Fry, Toby Jones, Alan Rickman, Michael Sheen, Timothy Spall
Musique de : Danny Elfman
Adapté de l’œuvre de Lewis Carroll
Durée : 1h50
L’histoire Désormais capitaine dans la vie réelle, Alice replonge dans le pays des merveilles pour aider le Chapelier fou, et va devoir se mesurer au Temps lui-même
La critique Si le premier Alice avait divisé, il m’avait pour ma part beaucoup plu, et faire une suite semblait tentant. Fallait bien sûr trouver de la matière, mais l’idée du Temps personnifié par Sacha Baron Cohen semblait alléchante. Mais les bonnes idées ne font pas les bons films (encore moins quand Tim Burton n’est plus aux commandes), et ce nouvel Alice est tout juste passable. Pas désagréable, mais manquant de tout ce qui était réussi dans le premier, à commencer par un rythme assez décousu et une intrigue dont on ne sait pas trop quelle direction elle prend. Mais le plus dommage reste le Temps. Car si alléchant que soit l’idée, au final les trois utilisations faites du Temps sont ratées. D’abord, l’esthétique de la demeure du Temps m’a semblée trop sage, convenue. Démesurée, certes, plutôt réussie, quand même, mais terriblement paresseuse. Deuxième utilisation du Temps : des jeux de mots pourris sur le temps. No comment. Et troisième utilisation du temps : un scénario à base de voyage dans le temps, avec les paradoxes habituels et tentatives d’effet papillon. Était-ce vraiment tout ce qu’on pouvait en faire ? Dans l’esprit de Lewis Carroll, il me semble qu’accélérer, ralentir, inverser le temps auraient leur place, mais les voyages dans le temps, comme n’importe quel film de SF sans idée, ça coince un peu. Reconnaissons tout de même au film d’en tirer une morale pas idiote et pas mal vue.
Et si la mise en place de cette nouvelle idée est paresseuse, que dire de la reprise encore plus paresseuse des éléments du premier film ? Tout semble fait sans conviction, sans intention, mollement, les acteurs ont l’air de s’ennuyer (même les personnages en images de synthèse), et le casting 3 étoiles ne suffit pas à garder l’attention du spectateur. Si je comprends que les choix (notamment esthétiques) du premier film aient rebuté certains, le second film a choisi de ne faire aucun choix marqué, d’aligner une histoire pas convaincante et de lancer la production en ligne droite, sans risque, sans surprise… Et sans plaisir pour le spectateur.
À voir : pour les fans du premier, et encore, autant revoir le premier
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso : pas décevant car je n’en attendais pas grand-chose, mais pas intéressant
Sébastien Keromen