Le Monde de Dory

Verdict: Chef D’oeuvre

par: Sebastien Keromen

Le Monde de Némo avait dominé le box-office à sa sortie de façon magistrale, et avait atteint une bonne cote d’amour dans le cœur des spectateurs. La suite arrivera-t-elle à ne pas décevoir ?

Le Monde de Dory
Titre original : Finding Dory
USA, 2016
Réalisateur
 : Andrew Stanton & Angus McLane
Voix : en VO : Ellen DeGeneres, Idris Elba, Diane Keaton, Sigourney Weaver, en VF : Franck Dubosc, Mathilde Seigner, Philippe Lellouche, Kev Adams
Musique de : Thomas Newman
Durée : 1h35

L’histoire
Dory est un poisson qui ne se souvient jamais de rien. Plus de ce qu’elle a fait la minute précédente, alors sa jeunesse… Et pourtant, quand des flashes de mémoire lui rappelle ses parents, elle va partir à leur recherche



La critique

Autant Pixar n’est plus aussi irréprochable qu’avant, autant pour ses suites on est encore plus circonspect. Y a qu’à voir un Cars 2 bancal, ou un Monstres academy prédigéré. Comme en plus, si j’aime bien Le Monde de Némo, c’est loin d’être mon Pixar préféré, la faute à une partie de l’histoire trop linéaire, et à certains personnages peu attachants à mon goût (Marin, les requins), c’est peu dire que j’observais l’arrivée du Monde de Dory avec méfiance. Comme j’avais tort !
La bonne idée primaire de cette suite, c’est de l’avoir centrée sur Dory, et non Némo. Car Dory est non seulement un personnage attachant, mais également sur lequel l’intrigue ne peut que partir dans toutes les directions. Bon, il faut avouer qu’elle oublie ou se rappelle en fonction des besoins du scénario, mais ça n’est pas grave, on est finalement heureux qu’elle arrive à se rappeler des choses. Et l’histoire va ainsi entraîner Dory à la recherche de ses parents, lui faire croiser des nouveaux personnages très réussis, nous faire beaucoup rire, et nous toucher aussi beaucoup, car finalement les flash-back qu’a Dory de son enfance sont assez émouvants, et vraiment nous associent à cette recherche d’un passé et d’une famille perdus. Bien sûr, à conseiller en VO si vous le pouvez, car le doublage d’Ellen DeGeneres mérite un Oscar, et participe énormément à l’empathie pour le personnage.



Côté animation, chez Pixar c’est parfait depuis longtemps, mais il faut ici saluer la réussite d’avoir fait des personnages ressemblant vraiment aux animaux représentés, mais animés avec un naturel qui n’empêche pas l’anthropomorphisme qui permet d’élargir les actions possibles. C’était déjà le cas dans le premier, c’est encore plus vrai ici. Et si le fait de situer la majeure partie du film dans un centre médical pour créatures marines peut surprendre, le scénario et la mise en scène savent prendre parti de ce lieu, et nous prouvent qu’il regorge de possibilités. Le rythme est soutenu, navigue de bonne idée en bonne idée, de ravissements en décors somptueux, de poursuites trépidantes improbables en moments d’émotion. Je crois que c’est ça le plus fort du film : arriver à faire coexister harmonieusement du cartoon délirant et une vraie histoire et des vrais personnages.



C’est souvent le cas dans les Pixar, mais ici l’humour est tellement délirant et certaines idées tellement what the fuck, que c’est un tour de force de rendre cela cohérent. Cela donne un film très généreux sur tout ce qu’il donne au spectateur, et donc un spectateur d’autant plus heureux. Un dernier mot sur le scénario, qui est parfaitement raccord avec le premier film, et l’enrichit même en expliquant les origines de Dory. Ça n’engage que moi, mais je vous le dis : Le Monde de Dory est beaucoup plus réussi que le Monde de Némo, et c’est du bonheur.
Et si vous avez la chance que votre ciné n’ait pas phagocyté le court-métrage attaché au film, Piper, profitez-en. Car si ce court commence de façon assez convenue, il oblique brusquement vers un scénario beaucoup plus malicieux qui donne un adorable et jubilatoire coup d’envoi au film. Tout ce bonheur, ne le ratez pas !

À voir : pour un film très drôle et très touchant, ça n’est pas commun
Le score presque objectif : 9/10
Mon conseil perso : just keep swimming, just keep swimming, vers le cinéma le plus proche

Sébastien Keromen