Premier contact
Arrival
Sortie:
07/12/2016
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h55 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Premier contact

Verdict: Bon

par: Sebastien Keromen

Denis Villeneuve s’est rapidement fait un nom avec des films qui ont fait parler d’eux. Et ce dernier ne fait pas exception

Premier contact
Titre original : Arrival
USA, 2016
Réalisateur
 : Denis Villeneuve
Acteurs : Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker
Adapté du roman « Story of your life » de Ted Chiang
Durée : 1h55

L’histoire
Des vaisseaux noirs se sont posés en plusieurs points du globe. Ils semblent attendre. Mais attendre quoi ? Les États-Unis envoient une linguiste pour tenter de comprendre leur langage et dialoguer avec eux



La critique

Il arrive que certains réalisateurs fassent presque l’unanimité… et que je ne les aime pas du tout. Ça commence à être le cas pour Denis Villeneuve, à qui je n’ai pas encore pardonné Prisoners, qui avait pourtant bien plu à vox populi. Donc pour Premier contact, j’étais un peu hésitant, le film étant largement encensé. Mais le thème semblait tentant… Au final, si je n’ai pas détesté comme Prisoners, on ne peut pas dire non plus que ça m’ait plu. Je suis même un peu fâché contre le film, d’ailleurs. Pourtant, le film a des qualités, principalement quelques belles idées et belles images et belle actrice. Mais il a aussi des défauts, principalement quelques mauvaises idées et seconds rôles transparents et scénario malhonnête. La promesse d’avoir à trouver comment communiquer avec des extra-terrestres était alléchante. Et ça commence de façon assez satisfaisante. Avant de zapper complètement la façon dont l’équipe déchiffre leur écriture, ça devait pas être cinématographique, mais ça fait un peu parachuté. Pendant qu’on parle de science fumeuse, rien n’attendra la démonstration par les constellations et les étoiles manquantes que fait Jeremy Renner. On hésite entre une vraie démonstration trop complexe, ou une parodie hallucinante. Perso j’ai pas encore choisi mon camp, mais je n’en suis pas encore revenu, et ça n’est sûrement pas au crédit du film.



Il faut cependant admettre que cette partie où l’équipe essaie de progresser pour établir le dialogue constitue le principal du film. Si vous vous attendiez à Independence day, vous vous êtes trompés de salle. Quasiment pas d’action dans ce film, c’est un film purement cérébral, qui pourtant fait preuve d’une intensité constante. Où on suit Amy Adams, toujours aussi craquante, dans un rôle un peu monodimensionnel, plombé par d’innombrables flash-back qui, même si finalement justifiés, sont très gavants pour les gens qui ne supportent pas les flash-back. Par exemple, moi. Et je suis peu courtois en réduisant sa performance à « craquante », car elle porte le film sur ses épaules et assure sans problème cette responsabilité, arrivant à faire exister de façon crédible et prenante son personnage pas très bien écrit. Ce qu’on ne peut pas dire des autres acteurs, qui de toute façon n’ont aucun rôle à défendre, on dirait tous des figurants, leur talent n’entre pas en ligne de compte.



Un des points forts du film concerne son imagerie : entre des aliens assez originaux et crédibles, le vaisseau majestueux et mystérieux à l’extérieur et à l’intérieur, et un mode d’écriture innovant et agréable à l’œil, la photographie du film est soignée et réussie, c’est beau, disons-le. Mais ça ne suffit pas à faire passer la pilule de la descente aux enfers du scénario sur le dernier tiers. Outre des incohérences flagrantes (les aliens lisaient l’anglais, et paf d’un seul coup ils ont l’air de le comprendre à l’oral, que ne l’avaient-ils pas dit avant ?), le scénario termine l’histoire de façon carrément malhonnête. À tel point que si je le croise un jour je lui en colle une, c’est tout ce qu’il mérite. Avec un film joli et plutôt agréable mais quand même assez vide et lent, et cette fin en hold-up, ce n’est pas encore cette fois que je vais me réconcilier avec Denis Villeneuve. Quant à vous, vous faites comme vous voulez.

À voir : pour les images et l’originalité
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso : non non non, je n’aime pas me faire arnaquer par un scénario, même si c’est beau

Sébastien Keromen