Gangsterdam
Sortie:
29/03/2017
Pays:
France
Genre:
Durée:
100 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Gangsterdam

Verdict: Bon

par: Emmanuel Galais

Ruben, Durex et Nora sont tous les trois étudiants en dernière année de fac. Par manque de confiance en lui, Ruben a déjà raté une fois ses examens. Même problème avec Nora, à qui il n'ose avouer ses sentiments. Et ce n'est pas Durex son ami d’enfance, le type le plus gênant au monde, qui va l’aider…Lorsqu’il découvre que Nora est aussi dealeuse et qu’elle part pour Amsterdam afin de ramener un tout nouveau type de drogue, Ruben prend son courage à deux mains et décide de l’accompagner. Ce voyage à Amsterdam, c’est le cadre idéal pour séduire enfin Nora, dommage pour lui que Durex s’incruste dans l’aventure. Alors que tous les trois découvrent la capitale la plus dingue d’Europe, leur vie va franchement se compliquer quand ils vont réaliser que la drogue qu’ils viennent de récupérer appartient aux plus grands criminels d’Amsterdam…Très vite Ruben, Durex et Nora vont comprendre que pour retrouver leur vie d’avant, ils vont devoir cesser d’être des blaireaux, pour devenir de vrais héros.

Après « Radiostars », Romain Lévy revient à la réalisation avec « Gangsterdam », une comédie d’action qui plonge ses héros entre Paris et Amsterdam. Comme à son habitude, le réalisateur signe un scénario solide, basé sur une succession de répliques fortes et bien tenues que viennent compléter des situations rocambolesques dignes des meilleures comédies américaines et françaises des années 80, dont le réalisateur est un grand fan. D’ailleurs, la scène d’ouverture n’est pas sans rappeler l’une des plus cultes d’entre elles : « La Folle Journée de Ferris Bueller », dont la réplique du prof : « Qui le sait, qui le sait ? » est reprise, ainsi que la somnolence des élèves. Mais le film ne se limite pas seulement à une succession de clin d’œil ou de références, il fait preuve également d’une certaine originalité dans le traitement et dans l’énergie assez particulière au réalisateur qui revendique une culture puisée dans ce cinéma des années 80 qui l’a nourrit et dont il cri haut et fort la qualité narrative et constructive, qu’elle soit reconnue ou non.

Alors dans « Gangsterdam » on peut y trouver avant une histoire assez bien construite qui manque peut-être un peu de corps et de profondeur à l’inverse d’un « Radiostars » qui allait un peu plus chercher dans la profondeur des personnages. Ici, les scénaristes, signent une œuvre un peu basique, qu’une bande annonce a tendance à survendre au point de gâcher la surprise. Pourtant, on arrive tout de même à rire beaucoup et à prendre un certain plaisir presque coupable dans certaines situations, comme lors des blagues racistes du meilleur ami de Ruben. Tout cela est bon enfant et ne sent jamais la méchanceté gratuite. D’autant que les personnages sont ciselés tels que l’on pouvait les voir dans le cinéma des années 80, dont le comédien Rutger Hauer (Blade Runner, La Chair et le Sang, Hitcher, LadyHawke) fut l’une des grandes stars et qui joue l’un des personnages clés du film. D’ailleurs, le réalisateur signe une mise en scène rythmée, inventive et en même temps très académique avec des scènes empruntées au « Parrain » de Coppola  par exemple, ou à des références plus confidentielles.

Côté distribution, Kev Adams (Amis Publics) n’arrive pas vraiment à sortir de son rôle qu’il s’est forgé au fil de sa jeune carrière et cela commence à être handicapant, car même si encore une fois cela est cohérent avec l’action, on aimerait tout de même voir l’acteur s’essayer à nuancer un peu plus son jeu pour se prouver et au public par la même occasion qu’il est capable de faire autre chose que du Kev Adams. Côme Levin, que l’on avait déjà vu dans « Radiostars », en fait des tonnes, et cela lui va bien ! il parvient avec un certain décalage à convaincre et à embarquer le public en étant à la fois tendre et odieux. 

En conclusion, « Gangsterdam » est un film efficace, qui prouve que Romain Levy est un véritable fan des années 80, qui a su ingérer tout ce que le cinéma de ces années charnières qui ont vu l’émergence d’une nouvelle manière de raconter des histoires. On regrettera seulement un fin peu légère du fait d’un scénario un peu trop en surface et un comédien principal qui ne cesse de camper sur ses acquis. Pourtant on s’amuse encore beaucoup dans cette comédie d’action familiale.