Ghost in the shell
Ghost in the shell
Sortie:
29/03/2017
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Ghost in the shell

Verdict: Bon

par: Sebastien Keromen

Refaire en live action l’anime culte de Mamoru Oshii, fantasme ou cauchemar de fan ? En tout cas, le voilà, et le film s’est donné les moyens. De là à convaincre…

Ghost in the shell
Titre original : Ghost in the shell
USA, 2017
Réalisateur
 : Rupert Sanders
Acteurs : Scarlett Johansson, Michael Pitt, Takeshi Kitano, Juliette Binoche
Musique de : Clint Mansell
Adapté du manga de Masamune Shirow
Durée : 1h45

L’histoire
Dans un futur où les implants robotiques sur les êtres humains sont courants, le Major représente la phase suivante : l’esprit et l’âme d’un être humain dans un corps cybernétique. Mais cela cache un lourd secret.



La critique

Adapter à Hollywood en film réel l’anime Ghost in the shell, il fallait oser (bon, en fait c’est une adaptation du manga dont est adapté l’anime, mais vu les ressemblances avec le film d’origine, ça revient au même). A priori, on ne voyait que des coups à prendre. Et puis, les premiers trailers sont tombés, et on s’est pris à rêver que finalement ce fut une bonne idée. Parce que reproduire en vrai le monde de Ghost in the shell, ça pouvait avoir une sacré gueule. Et aussi, le scénario de l’original est tellement complexe et tordu que j’avoue qu’une petite cure de simplification me semblait pouvoir donner un film plus direct et ludique. Nous y voilà donc. Et c’est étonnant.
C’est étonnant car la démarche d’adaptation est étonnante. Certaines scènes du film sont des décalques complètes de l’anime, comme le combat dans l’eau, le plongeon le long de la tour, la scène sous-marine, ou le robot-araignée. Sauf que ça n’est pas vraiment la même histoire. Pas de Puppet master ici, mais plutôt une origin story du Major qui lorgne du côté de Robocop. Alors bon, pourquoi pas. Si le film essaie de se faire passer un peu pour existentiel, il n’approche même pas la complexité de l’original, et si le Major se pose bien la question de qui elle est, la réponse est par son passé et non sa nature, et ça change beaucoup la philosophie du film. L’histoire est au final plutôt réussie, si on n’en attend pas trop. Et on peut donc se plonger dans l’univers du film.



Et là, ça coince un peu. C’est sans doute subjectif, mais je n’ai pas trouvé l’univers du film crédible et cohérent. Pourtant c’est bien fidèle à l’original dans une multitude de détails, ça n’est pas le problème. Le souci tient sans doute plutôt à des couleurs un peu trop flashy, à une musique (pourtant signée Clint Mansell, mince alors) qui ressemble plus à du mauvais Jean-Michel Jarre qu’à un univers technologique et cyberpunk, et à d’autres impressions que ça ne marche pas. Et ce côté toc fait que, bah non, j’y crois pas à tout ça. Et un film de SF auquel on ne croit pas, ça ne peut pas bien finir.
Pourtant, les effets spéciaux sont réussis, on croit aux robots et implants cybernétiques, et notamment le tank-araignée est absolument génial, mais ça ne suffit pas, c’est du côté design que ça coince. En plus, les acteurs n’ont pas toujours l’air de savoir exactement comment jouer leurs personnages, notamment Juliette Binoche, ce qui ajoute au côté toc. Et en plus d’avoir du mal à se plonger dans l’univers du film faute de le trouver crédible, les scènes recopiées de l’anime, dont je parlais plus haut, nous font systématiquement penser à l’anime, et on compare les détails avec l’anime, et de fait on est sorti du film. Sans compter d’autres détails bizarres, comme le fait que Takeshi Kitano (qu’on est content de retrouver) parle japonais seulement, que les autres lui répondent en anglais, et c’est le seul comme ça. Sans doute un détail, mais qui s’ajoute aux détails qui fait qu’on regarde comment est foutu le film plutôt que de s’immerger dedans. Et puis aussi des trucs bizarres de design, comme ces immenses personnes en hologrammes dans la ville, dont on se demande bien à quoi ça servirait en vrai, et si on ferait vraiment ça (réponse : ça m’étonnerait).



Il est très possible que d’autres spectateurs accrochent à l’univers et son esthétique, et dans ce cas toutes ces critiques ne s’appliquent pas. Mais pour ma part, je n’échange donc pas mon baril d’anime contre deux barils de live action, et je vais plutôt me revoir l’original.

À voir : pour la reconstitution et l’ambition, et peut-être accrocherez-vous à l’univers
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso : à la limite, je le conseillerais à ceux qui n’ont pas vu l’anime, ils n’auront pas tous ces moments où on sort du film pour comparer. Oh, et puis non, je préfère leur conseiller directement l’anime original !

Sébastien Keromen