Guy Ritchie fait du
Guy Ritchie pour notre plus grand plaisir…
L’histoire
Le jeune Arthur découvre qu’il est l’héritier du trône…
La critique
Chevalier…
Comment, à la seule vue des affiches de
Le
Roi Arthur : La Légende d’Excalibur (
Arthur pour faire court), ne pas penser à
Chevalier de Brian Helgeland, version Rock’n’Roll des temps
moyennageux… ? On pourrait, c’est certain. Mais se limiter à cette
comparaisaon simpliste serait une gageure car c’est Guy Ritchie qui est aux
commandes. On oublie souvent que le réalisateur anglais n’est pas que le
faiseur de
Snatch mais c’est aussi
celui de
Revolver, donc aussi capable
de ce qui peut se faire de pire. Donc, qu’en penser… ? Que penser de ce
Arhur revisité et carburé aux
amphétamines qui ferait hurler les puristes… ? Peut-être du mal, car
Arthur ne plaira pas à tout le monde c’est
certain. Son casting cinq étoiles (Charlie Hunnam, Jude Law et Djimon Hounsou)
vous fera vous attarder sur l’affiche mais franchirez-vous l’entrée de votre
cinéma ? Je vous le conseille grandement.

The Guy of Snatch…
Oui, Guy Ritchie reste Guy Ritchie et dans un film aussi académique que
Arthur, le réalisateur de Snatch tient à
nous montrer qu’il reste fidèle à lui-même et c’est tout à son honneur. Sans
alourdir son œuvre, il parvient avec beaucoup d’adresse à introduire ce qui a
toujours été sa patte visuelle : un montage compulsif et épileptique (je
vous ai dit que cela ne pouvait pas plaire à tout le monde…). Mais le résultat
fait mouche : de certains passages narratifs délirants racontés par
Charlie Hunnam à d’autres séquences de courses poursuite dans Londinium, on a bien du mal à
suivre mais le résultat est là : percutant et assommant. Mais permettant à
Arthur de sortir des sentiers battus.
Le pari est pourtant risqué car l’œuvre inspirée de Purcell et Dryden surfe sur
les derniers succès du moment tels que
300 :
Naissance d’un Empire et surtout
Mad
Max : Fury Road. Mais attention, n'est pas George Miller qui veut…
Toujours est il que l’on effleure régulièrement la folie visuelle de l’œuvre du
génie qui révéla Mel Gibson. A maintes reprises, on erre dans une sorte de
démence euphorique particulièrement bien servie par la partition (assommante
diront certains) de Daniel Pemberton. Néanmoins, la symbiose est totale.

The Guy of Conan…
Ce point a été évoqué un peu plus haut et inutile de revenir sur l’excellence
de la distribution, Charlie Hunnam en tête. Notre blond d’anglais a décidément
bien muri depuis
Hooligans et montre
progressivement après
Pacific Rim qu’il
est capable d’enfin diversifier son jeu. Jude Law, Djimon Hounsou et Eric Bana n’ont
plus rien à prouver mais qu’il est agréable de retrouver des acteurs aussi
talentueux dans un film aussi peu bankable. A titre personnel, ce qui reste le
plus frappant est l’incroyable référence (inconsciente… ?) à Frank Frazetta.
Non seulement à
Conan le Barbare mais aussi à une partie non négligeable de l’univers
du dessinateur américain. Guy Ritchie semble avoir puisé de manière infinie
dans l’incroyable galaxie du dessinateur d’Héroic Fantasy par excellence :
l’utilisation d’excalibur (dantesque), l’univers des mages (surprenant) et bien
sur la représentation titanesque du « Mal » qu’est Jude Law. Une
entité à la frontière du démoniaque qui atteindra son apothéose lors d’un duel
final homérique.
Servi par un culot assez incroyable,
Arthur
séduit là où on ne l’attendait pas et si ce film ne plaira pas à tout le monde
par sa facilité, sa folie visuelle et son côté un rien putassier, il reste
clairement hors norme dans un genre souvent taxé de très académique… Laissez-vous
tenter vous ne serez pas déçu…
Verdict : 7,5/10
Une très agréable surprise, servie par des acteurs excellents et un
réalisateur au sommet de son talent.