Wind River
Wind River
Sortie:
30/08/2017
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h47 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Wind River

Verdict: Excellent

par: Arnaud Weil-Lancry



Wind River, le polar glacial autant surprenant qu’inattendu…

L’histoire
Près de la réserve indienne de Wind River, une jeune femme est retrouvée morte. Une enquêtrice du FBI est envoyée pour mener l’enquête…

La critique

FBI… So what… ?
Les films se déroulant dans la neige sont finalement assez rares pour être relevés… Fargo il y a bien longtemps, ou l’excellent et méconnu Frozen de Adam Green. Et autrement… rien, nada... Le calme blanc.  La thématique de la neige est complexe. Délicate, mortelle, glaciale, rêveuse… On y est peu souvent confronté car l’espèce de néant, d’infini en rapport avec la neige a quelque chose d’angoissant. D’égarant. Bien plus que simplement contemplative, la neige apporte un sentiment de déperdition étrange, comme une noyade solitaire dans un désert glacial. C’est justement la force du thriller de Taylor Sheridan. Son personnage principal n’est pas Cory le chasseur ou Jane la jeune enquêtrice du FBI. Non : c’est la neige et son infinie solitude.



Meurtre en neige trouble…
Lorsque la belle Natalie est assassinée, Cory Lambert se voit replongé dans son passé et décide de prêter main forte à Jane Banner, jolie blonde fraîchement débarquée du FBI (parfaite Elizabeth Olsen). Jeremy Renner excelle en sobriété dans un rôle surprenant. Tour à tour chasseur, guide, cow boy, vengeur... Il cherche le meurtrier de Natalie, retrouvée morte près de la réserve indienne de Wind River. Si Jane a tout d’un rookie, la jeune femme se révèle tenace, ne se débrouille pas si mal et en quelques minutes, affirme sa présence dans un milieu très masculin. Taylor Sheridan évite alors l’écueil grand comme un fossé de limiter Wind River à une simple confrontation de cultures basiques : flic des villes/flic des montagnes, blancs/indiens… Non, il évite même de nous embarquer dans un thriller banal et classique, car Wind River est bien plus qu’un polar ou qu’un énième film de confrontation des cultures. Le réalisateur de Sicario assome littéralement le spectateur de neige. De la neige dans la montage, de la neige dans le sol, de la neige à perte de vue, à l’infini… Jusqu’à en devenir étouffante d’une manière terrifiante. Et au point de rendre l’intrigue presque secondaire.

Lonesome River…
Qu’est ce qui peut décider ces hommes et ces femmes à s’enfermer dans de tels endroits… ? Dans de tels enfers de solitude et de froid… ? Bien sûr, la majorité des personnages  du film semble faire avec, vivre avec. L’absence d’espoir de ces Indiens confinés dans leur réserve sans avenir côtoie le révoltant… Mais au-delà de la résolution d’une énigme policière finalement assez banale, Wind River n’est rien d’autre qu’un impressionnant témoignage sur la condition humaine et sur l’isolement de ces hommes et femmes reclus, à l’écart du monde, par obligation, par choix, ou peut-être par nécessité… Et dans tous les cas, emmurés dans leur infinie solitude.

Verdict : 8/10
Wind River est une excellente surprise, servie par des acteurs exemplaires et une ambiance indescriptible.