Kingsman : Le Cercle d'Or
Kingsman: The Golden Circle
Sortie:
11/10/2017
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h21 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Kingsman : Le Cercle d'Or

Verdict: Bon

par: Arnaud Weil-Lancry



Les agents secrets de Kingsman reviennent, pour le meilleur et un peu pour le pire… ?

L’histoire
Les agents de l’organisation Kingsman doivent désormais faire face à un cartel de la drogue…

La critique

Matthew Vaughn...
On ne va pas se leurrer, Matthew Vaughn est un réalisateur clé aujourd’hui à Hollywood. Capable d’accoucher de films aussi bien réussis commercialement qu’artistiquement, chacune de ses sorties déclenche une frénésie certaine et ce, aussi bien chez le media le plus basique que chez le geek le plus chevronné. Kingsman : Le Cercle d’Or (on simplifiera en Kingsman 2) n’était certes pas attendu au tournant mais était attendu avec une belle impatience. Avec Kingsman premier du nom, Matthew Vaughn avait complètement ressuscité le genre du film d’agent secret en parvenant à créer un film distrayant, parodique, hilarant, scénaristiquement très abouti et ultra jouissif. Tout en parvenant à ne ressembler ni aux derniers James Bond, ni à la série Jason Bourne. Un réel exploit en cette période de cinéma trop académique. Le retour des aventures d’Eggsy était donc une très bonne nouvelle. Malheureusement en demi-teinte.



Les pieds dans le tapis du second opus…
Au-delà de la difficulté de faire mieux qu’un premier opus déjà très réussi, Matthew Vaughn avait pour défi de parvenir à prolonger la personnalité décalée et rafraichissante du premier volet. Ce dernier, comme tout « premier opus », plante le décor en présentant ses personnages, le contexte, le scénario. Le challenge est encore plus complexe lorsqu’il s’agit de créer une réelle mythologie avec un concept qui tienne la route. Le pari avait été honoré avec Kingsman, tout comme cela l’avait été avec l’excellent John Wick, le pire exemple étant Charlie et ses drôles de dames. La difficulté est en fait de prolonger le délire du premier volet alors que tout le concept a été dévoilé dans ce fameux premier volet. Sans être un ratage, Kingsman 2 échoue dans cette tâche ardue. Les acteurs sont tous excellents, agréables à regarder et charismatiques au plus haut point, qu’on passe par les nouveaux héros ou les méchants de service, mégalos et barrés comme il le faut. Le scénario tient plutôt pas mal la route : une menace certaine sur le monde, des dialogues sympathiques, un déroulement assez équilibré. Mais, à trop en faire (beaucoup beaucoup trop), Matthew Vaughn ne recrée en (presque) rien le délire du premier Kingsman. Dès les premières images, Kingsman 2 fait la grimace et dans la surenchère à n’en plus finir. La dimension parodique passe au second plan et malgré une réalisation absolument irréprochable, le rythme et l’action frôlent l’overdose dans un délire too much et « what the fuck » omniprésent. Il y en a trop, beaucoup trop, c’est non-stop, compulsif, épuisant et avec un montage à la limite de l’hystérie.



Bon ben voilà…
C’est évident que j’aurais souhaité écrire : un film encore plus jouissif que le premier mais non… Sans être raté, Kingsman 2 n’est pas la digne suite du premier du nom et déçoit un peu et de manière assez déconcertante. Il tombe dans le piège des seconds volets qui ne parviennent pas à prolonger la réussite et le concept de leur prédécesseur. Charlie’s Angels : Les Anges se déchaînent était tout autant épileptique mais le premier volet ayant été un foirage total, le second en ressortait grandi. Le meilleur exemple des productions récentes est sans conteste John Wick 2 qui est parvenu à garder son âme tout en prolongeant de manière encore plus approfondie le concept et la mythologie de son premier volet. Qu’un réalisateur comme Matthew Vaughn échoue à cette tache (difficile certes) donne un petit coup de cafard car il avait toutes les clés en mains pour faire un Kingsman 2 fabuleux. Si ce dernier n’est en rien un ratage et reste sympathique, il reste à des années-lumières de la réussite qu’il aurait pu être.

Verdict : 6/10

Kingsman : Le Cercle d’Or se laisse regarder avec un certain plaisir. Il reste malheureusement très éloigné de la réussite qu’il aurait dû être…