Les agents secrets de
Kingsman reviennent, pour le meilleur et un peu pour le pire… ?
L’histoire
Les agents de l’organisation Kingsman doivent désormais faire face à un
cartel de la drogue…
La critique
Matthew Vaughn...
On ne va pas se leurrer, Matthew Vaughn est un réalisateur clé aujourd’hui
à Hollywood. Capable d’accoucher de films aussi bien réussis commercialement qu’artistiquement,
chacune de ses sorties déclenche une frénésie certaine et ce, aussi bien chez
le media le plus basique que chez le geek le plus chevronné.
Kingsman : Le Cercle d’Or (on
simplifiera en
Kingsman 2) n’était
certes pas attendu au tournant mais était attendu avec une belle impatience.
Avec
Kingsman premier du nom, Matthew
Vaughn avait complètement ressuscité le genre du film d’agent secret en parvenant
à créer un film distrayant, parodique, hilarant, scénaristiquement très abouti
et ultra jouissif. Tout en parvenant à ne ressembler ni aux derniers James
Bond, ni à la série Jason Bourne. Un réel exploit en cette période de cinéma
trop académique. Le retour des aventures d’Eggsy était donc une très bonne
nouvelle. Malheureusement en demi-teinte.
Les pieds dans le tapis du second opus…
Au-delà de la difficulté de faire mieux qu’un premier opus déjà très réussi,
Matthew Vaughn avait pour défi de parvenir à prolonger la personnalité décalée
et rafraichissante du premier volet. Ce dernier, comme tout « premier opus »,
plante le décor en présentant ses personnages, le contexte, le
scénario. Le challenge est encore plus complexe lorsqu’il s’agit de créer une
réelle mythologie avec un concept qui tienne la route. Le pari avait été honoré
avec
Kingsman, tout comme cela l’avait
été avec l’excellent
John Wick, le
pire exemple étant
Charlie et ses drôles de dames.
La difficulté est en fait de prolonger le délire du premier volet alors que
tout le concept a été dévoilé dans ce fameux premier volet. Sans être un
ratage,
Kingsman 2 échoue dans cette
tâche ardue. Les acteurs sont tous excellents, agréables à regarder et charismatiques
au plus haut point, qu’on passe par les nouveaux héros ou les méchants de
service, mégalos et barrés comme il le faut. Le scénario tient plutôt pas mal la
route : une menace certaine sur le monde, des dialogues sympathiques, un
déroulement assez équilibré. Mais, à trop en faire (beaucoup beaucoup trop),
Matthew Vaughn ne recrée en (presque) rien le délire du premier
Kingsman. Dès les premières images,
Kingsman 2 fait la grimace et dans la
surenchère à n’en plus finir. La dimension parodique passe au second plan et
malgré une réalisation absolument irréprochable, le rythme et l’action frôlent
l’overdose dans un délire too much et « what the fuck » omniprésent.
Il y en a trop, beaucoup trop, c’est non-stop, compulsif, épuisant et avec un
montage à la limite de l’hystérie.
Bon ben voilà…
C’est évident que j’aurais souhaité écrire :
un film encore plus jouissif que le premier mais non… Sans être
raté,
Kingsman 2 n’est pas la digne
suite du premier du nom et déçoit un peu et de manière assez déconcertante. Il tombe
dans le piège des seconds volets qui ne parviennent pas à prolonger la réussite
et le concept de leur prédécesseur.
Charlie’s
Angels : Les Anges se déchaînent était tout autant épileptique mais le premier
volet ayant été un foirage total, le second en ressortait grandi. Le meilleur
exemple des productions récentes est sans conteste
John Wick 2 qui est parvenu à garder son âme tout en prolongeant de
manière encore plus approfondie le concept et la mythologie de son premier
volet. Qu’un réalisateur comme Matthew Vaughn échoue à cette tache (difficile
certes) donne un petit coup de cafard car il avait toutes les clés en mains
pour faire un
Kingsman 2 fabuleux. Si
ce dernier n’est en rien un ratage et reste sympathique, il reste à des
années-lumières de la réussite qu’il aurait pu être.
Verdict : 6/10
Kingsman : Le Cercle d’Or se laisse regarder avec un certain plaisir. Il
reste malheureusement très éloigné de la réussite qu’il aurait dû être…