La réalisatrice de
Point
Break et
Démineurs s'empare des
émeutes raciales des années 60 à Detroit…
L’histoire
Lors
des émeutes raciales à Detroit dans les années 60, quelques policiers s’en
prennent à un groupe de Noirs…
La critique
Un film à
déminer...
La
réalisatrice Kathryn Bigelow sait se faire rare dans le paysage
cinématographique américain et reste un des rares personnages féminins derrière
la caméra. Souvent discrets et ne se souciant aucunement du qu'en dira-t-on,
ses films savent défrayer la chronique tellement ils sont atypiques, brûlants
voire sujets à caution. Mais souvent avec brio, comme le fut
Démineurs, surprenant film de guerre au
Moyen Orient. On peut dire que
Detroit
ne déroge en rien à ce postulat et la réalisatrice continue à être fidèle à ses
habitudes : bousculer les codes et créer la polémique.
Émeutes ou pas... ?
Avec
Detroit, Kathryn Bigelow s'empare donc
des émeutes raciales des années 60 dans cette ville du Michigan. On retrouve
son style brut et authentique, caméra à l'épaule, voire au poing pour un film
qui se veut être un film coup de poing, ce dernier ayant déjà justement créé la
polémique dans les medias. La déception n'en est que plus grande. L'histoire
est pourtant cousue de fil blanc car connue et la réalisatrice plante de manière
plutôt adroite le décor dans une introduction habile et bien fichue. Mais rien
de prend, rien. Un film avec un sujet aussi dur et aussi délicat ne doit que générer
empathie et affliction, dégoût et rage. Mais non : les personnages sont
incroyablement caricaturaux, sans force et sans justesse. Il ne survient ni
émotion, ni identification.
Detroit
en devient un film finalement dépourvu de sens, sans contexte fort (alors que
l'introduction laissait présager le contraire), sans aucun parti pris et
retranscrivant des faits avec une neutralité perturbante. Une neutralité telle
que les flics, supposés pourris de service, en ressortent limite blanchis et les
Noirs séquestrés dans l'hôtel, sans empathie de la part du spectateur. Ce
dernier ressort de la projection un peu groggy de n'avoir à ce point rien
ressenti face à un sujet pourtant pesant, dérangeant et insoutenable sur le
papier. La culpabilité qu'on en retire est énervante mais finalement sans plus
d'impact que ça,
Détroit étant oublié
dès le lendemain...
Bref, une
monumentale déception.
Verdict : 5/10
Détroit est aussi décevant que l’attente était forte…