Detroit
Detroit
Sortie:
11/10/2017
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
2h23 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Detroit

Verdict: Moyen

par: Arnaud Weil-Lancry



La réalisatrice de Point Break et Démineurs s'empare des émeutes raciales des années 60 à Detroit…

L’histoire
Lors des émeutes raciales à Detroit dans les années 60, quelques policiers s’en prennent à un groupe de Noirs…

La critique

Un film à déminer...
La réalisatrice Kathryn Bigelow sait se faire rare dans le paysage cinématographique américain et reste un des rares personnages féminins derrière la caméra. Souvent discrets et ne se souciant aucunement du qu'en dira-t-on, ses films savent défrayer la chronique tellement ils sont atypiques, brûlants voire sujets à caution. Mais souvent avec brio, comme le fut Démineurs, surprenant film de guerre au Moyen Orient. On peut dire que Detroit ne déroge en rien à ce postulat et la réalisatrice continue à être fidèle à ses habitudes : bousculer les codes et créer la polémique.



Émeutes ou pas... ?
Avec Detroit, Kathryn Bigelow s'empare donc des émeutes raciales des années 60 dans cette ville du Michigan. On retrouve son style brut et authentique, caméra à l'épaule, voire au poing pour un film qui se veut être un film coup de poing, ce dernier ayant déjà justement créé la polémique dans les medias. La déception n'en est que plus grande. L'histoire est pourtant cousue de fil blanc car connue et la réalisatrice plante de manière plutôt adroite le décor dans une introduction habile et bien fichue. Mais rien de prend, rien. Un film avec un sujet aussi dur et aussi délicat ne doit que générer empathie et affliction, dégoût et rage. Mais non : les personnages sont incroyablement caricaturaux, sans force et sans justesse. Il ne survient ni émotion, ni identification. Detroit en devient un film finalement dépourvu de sens, sans contexte fort (alors que l'introduction laissait présager  le contraire), sans aucun parti pris et retranscrivant des faits avec une neutralité perturbante. Une neutralité telle que les flics, supposés pourris de service, en ressortent limite blanchis et les Noirs séquestrés dans l'hôtel, sans empathie de la part du spectateur. Ce dernier ressort de la projection un peu groggy de n'avoir à ce point rien ressenti face à un sujet pourtant pesant, dérangeant et insoutenable sur le papier. La culpabilité qu'on en retire est énervante mais finalement sans plus d'impact que ça, Détroit étant oublié dès le lendemain...

Bref, une monumentale déception.

Verdict : 5/10
Détroit est aussi décevant que l’attente était forte…