Star Wars Episode 8 : Les derniers Jedi
Star Wars : The Last Jedi
Sortie:
13/12/2017
Pays:
USA
Genre:
Durée:
152 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Star Wars Episode 8 : Les derniers Jedi

Verdict: Chef D’oeuvre

par: Emmanuel Galais

Les héros du Réveil de la force rejoignent les figures légendaires de la galaxie dans une aventure épique qui révèle des secrets ancestraux sur la Force et entraîne de surprenantes révélations sur le passé…

Si l’épisode 7 avait posé les premiers jalons d’une nouvelle intrigue, s’il avait également ramené les fans de la première heure dans le giron d’une licence qui s’était perdue dans les méandres d’un créateur avide de technologies et de produits dérives, s’il avait enfin suscité un certain nombre d’interrogations,  l’épisode 8, qui sort aujourd’hui, est forcément attendu pour savoir si le studio Disney ne s’est pas lui-même perdu dans la course aux rendements et si le nouveaux réalisateur Rian Johnson (Looper) saura faire aussi bien, sinon mieux que Gareth Edwards avec « Rogue One » et sa mise en scène aux accents lyriques. 

Une chose est sûre, la saga se présente sous les meilleurs hospices, car si la première partie est un peu longue et qu’elle fourmille de créatures en tous genres, toutes aussi inutiles à l’histoire que sans grand charisme, pour ce qui est de la deuxième partie, force est de constater, que le réalisateur a su insuffler un dynamisme et une cohérence qui ne sont pas sans rappeler, toute proportion gardée, « L’Empire contre-Attaque ». D’abord parce que cet épisode fourmille de révélations en tout genre ! Et cela fait deux ans que nous spéculons sur tel ou tel lien de parenté, sur tel ou tel pouvoir, sur les différentes réponses à apporter sur les questions restées sans dénouements. Et si le scénario enchaine les twists, il vient également poser les pierres de l’édifice à venir qui devrait voir son apothéose dans deux ans. Ce qui est surtout intéressant dans cette structure narrative c’est qu’elle vient donner des impressions de déjà vu dans le fameux épisodes V, pour ensuite mieux s’en affranchir et ainsi créer sa propre mythologie et sa propre direction. Le spectateur se prend ainsi les pieds dans le tapis chaque fois qu’il pense savoir vers quoi l’intrigue le mène et c’est en cela que le scénario de Rian Johnson réussit son pari. 

Mais la grande force des « Derniers Jedi », c’est bien sûr sa mise en scène dantesque et lyrique qui parvient à nous faire frissonner que ce soit dans les aventures spatiales ou dans les combats au corps à corps. Nous sommes surtout collés au siège par une œuvre à grand spectacle parfaitement maitrisée qui sait s’émanciper de ses prédécesseurs et prépare la route aux successeurs. Avec une qualité d’orfèvre, la mise en scène parvient à nous surprendre encore, utilise de vieilles ficelles pour nous en créer de nouvelles, et lors des combats en corps, rarement simplicité n’aura parue si complexe.

Et si les fans avaient pu émettre des réserves sur le charisme de certains des personnages principaux, à commencer par Kylo Ren lui-même, ce dernier gagne ici en puissance et en profondeur et les traits de son dessin deviennent plus clair, jamais comme son grand-père, pas réellement comme son père et encore moins la dimension d’un maitre. Force est de constater également que les autres acteurs de l’histoire gagnent en puissance notamment grâce à une intelligence scénaristique qui ne s’engouffre pas dans la facilité. Et même si le personnage de Po Dameron est quelque peu irritant à la longue, chacun trouve dans ce nouveau chapitre une nouvelle dimension. Alors, bien sûr, on revoit avec une certaine émotion Carrie Fisher dans ses ultimes scènes, et on imagine, du coup, difficilement ce que sera le prochain épisode, tant elle est une pièce maitresse de l’intrigue. Mais, aux vues de la qualité scénaristique de ce chapitre, il apparait aisé de penser que le prochain trouvera la parade pour que Leïa reste un personnage majeur de l’histoire.

En conclusion, « Star Wars Episode 8 : Les Derniers Jedi » confirme que la saga a retrouvé son aura des premiers épisodes, et la mise en scène autant que le scénario de Rian Johnson apportent à cet épisode un lyrisme hors norme qui va transporter les fans de la première heure dans ce qu’ils ont aimé le plus et les nouveaux dans une aventure hors norme à l’image de la saga. On regrettera des bestioles inutiles et sans intérêt et quelques scènes que l’on aurait pu nous épargner.