Valentin D. et Constance Brandt, un couple d’architectes designers en vogue préparent le vernissage de leur rétrospective au Palais de Tokyo. Mais ce que personne ne sait, c’est que pour s’intégrer au monde du design et du luxe parisien, Valentin a menti sur ses origines prolétaires et ch'tis. Alors, quand sa mère, son frère et sa belle-sœur débarquent par surprise au Palais de Tokyo, le jour du vernissage, la rencontre des deux mondes est fracassante. D’autant plus que Valentin, suite à un accident, va perdre la mémoire et se retrouver 20 ans en arrière, plus ch’ti que jamais !
La carrière de Dany Boon est jonchée de succès colossaux : « Bienvenue chez ch’tis », « Supercondriaque », Raid Dingue », « Rien à Déclarer », etc… En utilisant toujours les mêmes ficelles, quasiment, avec des personnages attachants et simples, plongés dans des situations qui remettent en question leurs façon d’être. Avec « La Ch’tite Famille », le réalisateur, qui signe encore son scénario, nous invite une nouvelle fois à découvrir ses origines à travers une palette de personnages hauts en couleurs qu’il va sortir de leur région pour mieux nous en faire percevoir les qualités et les défauts avec une tendresse toujours aussi palpable.
Très loin de nous offrir une suite de « Bienvenue chez les ch’tis », son plus gros succès et le plus grand au box-office français, Dany Boon, a décidé de ne pas faire dans la facilité et s’amuse même à caricaturer ses propres personnages pour mieux nous attendrir dans une peinture fine et toujours inspirée de son enfance, de sa famille et de sa propre expérience. D’ailleurs, comme le dit lui-même le réalisateur, chaque personnage ressemble à quelqu’un de son enfance ou de son adolescence à commencer par sa mère qui fut l’un de ses modèles. Ici donc, Le héros est un ch’tis, qui a décidé de ne pas assumer ses origines pour mieux évoluer dans un monde qu’il ne sent pas superficiel. Mais un enchaînement d’évènements va tout remettre en question. Alors bien sûr, on l’aura très vite compris cette nouvelle comédie de Dany Boon, va bien sûr appuyer le trait sur la fierté qu’il y a à se souvenir d’où l’on vient, mais surtout, il y a cette légèreté, cette tendresse, qui lui vont si bien. Le spectateur, dans une comédie du réalisateur, n’a pas besoin d’une dissertation torturée sur « les liens de l’existence » ou « le cordon indestructible de la cellule familiale par le prisme sensitif de l’image animée », non il veut rire et s’émouvoir, également, pour mieux s’identifier aux personnages et suivre le réalisateur dans son intrigue simple mais toujours efficace.
Et la recette fonctionne à chaque fois et encore ici. On rit énormément, chaque personnage est ciselé avec beaucoup de tendresse et de justesse et si le trait est forcé c’est pour mieux nous le faire aimer. Ainsi outre Valentin le personnage interprété par Dany Boon lui-même, on tombe très rapidement sous le charme de Louloute interprétée, avec toujours autant de drôlerie, par Valérie Bonneton (Les petits Mouchoirs) et Gustave incarné par Guy Lecluise (Soda) dont la douceur et la naïveté touchent très vite le public. Le réalisateur confesse avoir écrit le film en pensant à eux ainsi qu’à Line Renaud (Bienvenue chez les Ch’tis) qui illumine radicalement tout le film par sa subtilité et son émotion aussi fraîche que perceptible, et grand bien lui en a pris, car le film fait mouche principalement par la complicité qui semble relier tous les acteurs au réalisateur et à son histoire.
Pour finir, on pourra reprocher à la mise en scène une baisse de rythme en milieu de film, mais le résultat reste tout de même sans appel : « La Ch’tite Famille » est une nouvelle fois une comédie de Dany Boon parfaitement maîtrisée qui fait se sentir bien et apporte à nouveau une fraîcheur dans la tonalité et un véritable sens du rire et de la dérision. Le réalisateur aime la Nord et cela se voit, du coup nous aussi, à la sortie du film, on commence à penser aux vacances que nous pourrions passer dans le Nord Pas de Calais.