La Nonne
The Nun
Sortie:
19/09/2018
Pays:
USA
Genre:
Durée:
97 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

La Nonne

Verdict: Très Bon

par: Emmanuel Galais

Quand on apprend le suicide d'une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l'Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l'enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l'abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…

La licence des Dossiers Warren ne cesse de faire des petits, après la poupée Anabelle, voici donc la Nonne, personnage effrayant croisé dans « Le Cas Enfield ». Bien sûr le film commence par une accroche devenue presque une sorte de gage de qualité pour les producteurs et distributeurs : « Inspiré d’une histoire vraie ». Le réalisateur Corin Hardy, qui s’est déjà fait les dents sur une saga horrifique : « Sanctuaire », évolue tout de même dans un milieu qu’il maîtrise et toujours sous la coupe de James Wan devenu maître dans le genre.

Alors, autant le dire tout de suite, le film est à l’image de l’affiche : « Il fiche la trouille ! » surtout si vous allez le voir dans une salle suffisamment bien équipée pour mettre en valeur toutes les trouvailles sonores, qui viennent bien mettre le trouillomètre sous les zéros. Car, de la même façon que pour « Anabelle 2 » c’est l’environnement qui met le plus la pression, plus que les scènes où l’entité se déchaîne. Et, il faut bien le dire, celui là se révèle particulièrement revêche. A côté la poupée Anabelle pourrais presque passer pour une gentille série horrifique. Car, là, tout est fait pour faire hurler dans la salle, la Nonne, l’Abbaye, les craquements de parquets, les lumières qui s’éteignent, et surtout les petits détails qui annoncent l’arrivée probable et prochaine de l’entité, à commencer par les crucifix qui se retournent. De ce côté-là le réalisateur n’a pas manqué d’inspiration pour mettre en image toutes les peurs que peuvent amener un tel décor, que ce soit l’abbaye en elle-même dans laquelle n’importe quelle Nonne deviendrait complètement folle, situé au cœur de la Roumanie, ce qui nous rappelle immédiatement, un autre personnage célèbre de ce petit pays qui semble conserver en lui les plus grandes frayeurs de notre monde : Dracula, qui logeait dans les Carpates, ou encore le village ou le cimetière. Jamais à cour d’idée, en utilisant tout ce que la caméra peut faire pour donner une impression de mouvement effrayant, le réalisateur l’utilise. Du coup difficile de ne pas sauter sur nos fauteuils.

Après, question scénario, le film ne vient pas faire dans le détail et nous amène sur des plateaux d’argent des raisons de nous plaindre, comme l’utilisation de facilité un peu trop convenues pour totalement nous satisfaire. Comme cette dans le cimetière, où une pelle arrive par magie, ou encore un dénouement qui manque tout de même de panache dans son écriture. Le problème que l’inspiration ne va pas forcément loin, et même si les idées les plus simples sont souvent les plus efficaces, ici, elle a tendance à être trop en décalage avec la mise en scène inventive du réalisateur. On nous pose les bases d’une histoire qui tient en un monologue de 2 minutes et puis à charge pour le réalisateur de nous trouver des idées et de nous faire passer le temps. Ici Gary Dauberman manque de mordant (sans aucun jeu de mots, et un peu comme avec « Anabelle 2 », il livre seulement des bases et nous laisse nous débrouiller avec le reste.

En conclusion, si « La Nonne » est certainement l’un des films d’horreur les plus réussit, visuellement, de ces dix dernières années, il n’en demeure pas moins une déception sur le plan scénaristique, avec une intrigue un peu fainéante et des facilités un peu trop téléphonées pour nous convenir. Allez y tout de même ne serait-ce que pour frissonner devant une mise en scène qui joue beaucoup sur les textures.