Us, le nouveau film de Jordan Peele, un pétard
mouillé ?
L’histoire
Adelaïde et sa famille partent en vacances au bord de
la mer, voyage qui réveille de mauvais souvenirs liés à son enfance.
La critique
Le réalisateur de Get Out…
On en a parlé, reparlé et rereparlé.
Us est le nouveau film de Jordan Peele
le réalisateur de
Get Out. So what… ?
Cela n’a fait que générer des attentes multiples, considérablement amplifiées
par une affiche franchement glauque et malsaine. Certes une bonne nouvelle pour
les amateurs de ce film plutôt bon, mais réalisé dans le cadre d’une ambiance
étrange et surfaite, et surtout particulièrement calquée sur le mythique
Body Snatchers de Ferrara
(et oui, encore). Donc, ce
Us ?
Une resucée de plus.
Si c’était traumatisant, pourquoi être revenu… ?
Us est quand même un paradoxe dès ses
premières images. Passée la séquence du traumatisme original, Adelaïde revient
sur les lieux de son enfance et du dit traumatisme. Dès les premières images
« de nos jours », Adelaïde (excellente Lupita Nyong’o) revit de manière
particulièrement violente sa blessure d’enfance et cette souffrance est si ostentatoire
qu’on se la prend en plein visage. Viennent ensuite d’autres évènements qu’il est
impossible de citer sans spoiler mais qui ne génèrent ni stress, ni angoisse
chez le spectateur. Si vous vous attendez à ce type de ressenti, vous serez
déçus. Les évènements sont in fine peu violents, sans tension ou malaise
particuliers, ce qui qui aurait élevé ce film au rang de film d’horreur ou d’épouvante.
On en reste au stade de thriller basique et classique dont les sentiments demeurent simplement au
niveau de l’image et ce, sans empathie de la part du spectateur avec pourtant de
nombreux efforts de la part des acteurs pour que ces mêmes sentiments nous soient communiqués, Lupita Nyong’o en tête. On retrouvera
avec plaisir la rare Elisabeth Moss, mythique Peggy de
Mad Men. Empathie,
zero, ce qui est très gênant pour un film de ce genre.
Evolution, cohérence et innovation…
Si
Us se laisse voir, on n’en finit
plus dêtre lassé. Les séquences s’enchaînent avec un bon ryhtme mais le
scénario, cousu de fil blanc est complètement calqué sur celui d'un
Get Out vu et revu : mise en place du cadre /
arrivée du malaise / dénouement incohérent. Par ailleurs, j’ai évoqué plus haut
le manque d’empathie communiquée au spectateur mais ce sentiment flirte avec la
caricature lors de nombreuses scènes sortant du plus classique des films d’épouvante.
Jusqu’à l’overdose. De plus, même si on peut supposer que c’est un parti pris,
le film est rempli d’incohérences : sans spoiler, la généralisation des
évènements vécus par la famille d’Adelaïde a quelque chose de ridicule et surtout bancale, tout comme les évènements racontés dans la salle de classe.
Comment une telle situation a-t-elle pu
exister… ? Sans évocation claire d’une « origine », aucune
possibilité de croire en la possibilité d’un tel récit, élément qu’était
parvenu à faire passer plus ou moins
Get Out. Le
souhait de Jordan Peele de traiter certains thèmes comme la dualité humaine est
louable mais cela ressemble à un prétexte sans grand effet, amplifié par l’aberration
des images finales. La partition musicale demeure toutefois intéressante.
Abel es tu là… ?
Là où certains ne verront pas l’excellent
Body Snatchers de Ferrara, en ce qui me concerne je vois son ombre
planer au-dessus de
Us en permanence.
Après que cela ait été le cas sur
Get Out
de manière bien plus flagrante, dans le cas de
Us, ça frise le foutage de gueule. Jordan Peele est bon, certes,
mais si une base classique est indispensable, il est quand même nécessaire à un
moment où à un autre de s’en affranchir. S’il vous plaît Monsieur Peele, rompez
le cordon !
Verdict : 5/10
Tout comme Get Out, Us est un film qui se laisse voir mais
dépourvu d’originalité et de cohérence. Dommage.