Us
Us
Sortie:
20/03/2019
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h56 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Us

Verdict: Moyen

par: Arnaud Weil-Lancry



Us, le nouveau film de Jordan Peele, un pétard mouillé ?

L’histoire
Adelaïde  et sa famille partent en vacances au bord de la mer, voyage qui réveille de mauvais souvenirs liés à son enfance.

La critique

Le réalisateur de Get Out…
On en a parlé, reparlé et rereparlé. Us est le nouveau film de Jordan Peele le réalisateur de Get Out. So what… ? Cela n’a fait que générer des attentes multiples, considérablement amplifiées par une affiche franchement glauque et malsaine. Certes une bonne nouvelle pour les amateurs de ce film plutôt bon, mais réalisé dans le cadre d’une ambiance étrange et surfaite, et surtout particulièrement calquée sur le mythique Body Snatchers de Ferrara (et oui, encore). Donc, ce Us ? Une resucée de plus.

Si c’était traumatisant, pourquoi être revenu… ?
Us est quand même un paradoxe dès ses premières images. Passée la séquence du traumatisme original, Adelaïde revient sur les lieux de son enfance et du dit traumatisme. Dès les premières images « de nos jours », Adelaïde (excellente Lupita Nyong’o) revit de manière particulièrement violente sa blessure d’enfance et cette souffrance est si ostentatoire qu’on se la prend en plein visage. Viennent ensuite d’autres évènements qu’il est impossible de citer sans spoiler mais qui ne génèrent ni stress, ni angoisse chez le spectateur. Si vous vous attendez à ce type de ressenti, vous serez déçus. Les évènements sont in fine peu violents, sans tension ou malaise particuliers, ce qui qui aurait élevé ce film au rang de film d’horreur ou d’épouvante. On en reste au stade de thriller basique et classique dont les sentiments demeurent simplement au niveau de l’image et ce, sans empathie de la part du spectateur avec pourtant de nombreux efforts de la part des acteurs pour que ces mêmes sentiments nous soient communiqués, Lupita Nyong’o en tête. On retrouvera avec plaisir la rare Elisabeth Moss, mythique Peggy de Mad Men. Empathie, zero, ce qui est très gênant pour un film de ce genre.



Evolution, cohérence et innovation…
Si Us se laisse voir, on n’en finit plus dêtre lassé. Les séquences s’enchaînent avec un bon ryhtme mais le scénario, cousu de fil blanc est complètement calqué sur celui d'un Get Out vu et revu : mise en place du cadre / arrivée du malaise / dénouement incohérent. Par ailleurs, j’ai évoqué plus haut le manque d’empathie communiquée au spectateur mais ce sentiment flirte avec la caricature lors de nombreuses scènes sortant du plus classique des films d’épouvante. Jusqu’à l’overdose. De plus, même si on peut supposer que c’est un parti pris, le film est rempli d’incohérences : sans spoiler, la généralisation des évènements vécus par la famille d’Adelaïde a quelque chose de ridicule et surtout bancale, tout comme les évènements racontés dans la salle de classe. Comment une telle situation  a-t-elle pu exister… ? Sans évocation claire d’une « origine », aucune possibilité de croire en la possibilité d’un tel récit, élément qu’était parvenu à faire passer plus ou moins Get Out. Le souhait de Jordan Peele de traiter certains thèmes comme la dualité humaine est louable mais cela ressemble à un prétexte sans grand effet, amplifié par l’aberration des images finales. La partition musicale demeure toutefois intéressante.

Abel es tu là… ?
Là où certains ne verront pas l’excellent Body Snatchers de Ferrara, en ce qui me concerne je vois son ombre planer au-dessus de Us en permanence. Après que cela ait été le cas sur Get Out de manière bien plus flagrante, dans le cas de Us, ça frise le foutage de gueule. Jordan Peele est bon, certes, mais si une base classique est indispensable, il est quand même nécessaire à un moment où à un autre de s’en affranchir. S’il vous plaît Monsieur Peele, rompez le cordon !
 
Verdict : 5/10
Tout comme Get Out, Us est un film qui se laisse voir mais dépourvu d’originalité et de cohérence. Dommage.