Mourir peut Attendre
No Time To Die
Sortie:
06/10/2021
Pays:
USA
Genre:
Durée:
163 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Mourir peut Attendre

Verdict: Excellent

par: Emmanuel Galais



Dans MOURIR PEUT ATTENDRE, Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s'agit de sauver un scientifique qui vient d'être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d'un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques…


« Mourir peut attendre » et le public également, car ce 25ème James Bond fut repoussé trois fois. D’abord prévue au printemps 2020, la pandémie le fit être reprogrammé en novembre 2020, puis au final en octobre 2021. Mais ‘attente n’est jamais qu’annonciatrice de plaisir lorsque l’on aime un film, au point de l’amour porté à cet agent secret anglais, que Daniel Craig avait sur rendre plus humains, plus fragile. Pourtant, ce 25ème opus, ne s’est pas déroulé comme il aurait dû. D’abord parce que Daniel Craig a longtemps hésité avant de rempiler, ensuite parce qu’il s’est blessé lors du tournage, provoquant une interruption de tournage et qu’en plus ‘l’acteur Rami Malek qui, interprète le méchant de service avait posé ses conditions pour que son personnage en soit pas lié à la religion. Mais comme si cela ne suffisait pas, c’est aussi à la réalisation que la valse fut la plus stressante. D’abord Sam Mendès qui avai porté au plus haut la licence avec « Skyfall » et « Spectre » avait décidé de ne pas signer ce nouvel épisode. Il laissa alors la place à Danny Boyle, qui quitta le navire pour différent artistique et fut remplacé par Cary Joji Fukunaga a qui l’on doit, notamment, la première saison de la série « True Detective » ou encore le premier épisode de la série « L’aliéniste ».


Le résultat est saisissant et la scène d’ouverture annonce clairement les objectifs : Finir en beauté, tout en conservant les bases posées depuis « Casino Royale » (2006) de Martin Campbell. La mise en scène est dynamique, parfois trop, au point de perdre un peu le spectateur et de lui donner mal à la tête. Mais que serait un James Bond sans des explosions, des véhicules qui s’envolent dans un fracas et des morceaux de bravoures à vous couper le souffle, même si cela se fait au détriment d’une certaine crédibilité. Le film le plus cher de la saga (250 Millions de Dollars contre 140 pour « Casino royale », 230 pour « Quantum of Solace », 200 pour « Skyfall », et 245 pour « Spectre ») envisage de mettre tout le monde d’accord et l’argent dépensé se voit à l’écran. Ça court, ça roule vie, ça saute partout et ce pendant 2h43, battant à nouveau un record celui de la durée la plus longue pour un James Bond. 


Ensuite c’est du côté du scénario que l’on peut trouver des choses à redire. S’il réserve, encore une fois de bonnes surprises, il s’échappe sur un terrain qui peut faire grincer des dents les puristes rarement avares de petites ou de grandes polémiques, mais je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler l’intrigue. Pour autant, il n’est jamais désagréable de voir un scénariste ou dans ce cas présent, une équipe de scénaristes, puisqu’ils ne sont pas moins de quatre : Neal Purvis (Skyfall), Robert Wade (007 Spectre), Phoebe Waller-Bridge (Killing Eve) et le réalisateur lui-même. En s’amusant d’une continuité avec les précédents opus, ils valident ainsi le fait de rendre la narration d’un James Bond différente et d’ainsi lui créer une histoire qui le fasse définitivement s’installer dans le monde des vivants. Plus humains, que ses prédécesseurs, c’est aussi celui qui offre le plus perspectives, tout en venant conclure la saga Daniel Craig avec brio.


Côté distribution Daniel Craig est définitivement celui qui incarne le mieux cet agent avec toujours ce côté minéral, brutal et froid qui lui donne cette différence avec les précédents trop tirés à quatre épingles. Ici, l’acteur mouille la chemise et nous prouve à nouveau qu’il fut capable par des choix audacieux, de donner une autre dimension et une image de ce héros devenu légendaire. Pour autant, ici, l’acteur parvient encore à nous surprendre et cela nous va bien. Face à lui l’acteur Rami Malek (Bohemian Rhapsody) signe une excellente prestation avec un méchant tout en retenue et en froideur, masquée par un semblant d’émotion. Rarement un méchant fut aussi charismatique que celui-ci, il faut se rappeler de Javier Bardem dans « Skyfall » pour en trouver un aussi réjouissant. C’est plutôt du côté de Léa Seydoux que l’on ne peut masquer une certaine déception, tant l’actrice semble avoir plus de mal que dans l’épisode précédent à trouver sa place dans cette nouvelle aventure. Avec une prestation un peu décalée par rapport à son personnage et à son partenaire, elle ne convainc pas totalement.


En conclusion « Mourir peut attendre » vient conclure cette saga Daniel Craig avec brio. Si l’on peut reprocher une durée excessive, force est de constater tout de même que le temps passe très vite et que l’aventure est menée tambour battant avec tout ce qu’il faut d’émotion, d’action et de moments de bravoure que seuls les « James Bond » nous procurent. Les fans pourront peut-être hurler au scandale, il n’en demeure pas moins que le film valide tous les points d’attente d’une conclusion avec panache et sensibilité.