Critique Venom : Let There Be Carnage
Sortie:
20/10/2021
Pays:
USA
Genre:
Durée:
107 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Critique Venom : Let There Be Carnage

Verdict: Médiocre

par: Emmanuel Galais



Après avoir choisi le journaliste d'enquête Eddie Brock comme hôte, le symbiote extraterrestre Venom doit affronter un nouvel ennemi du nom de Carnage, qui se trouve à être l'alter ego du tueur en série Cletus Kasady.

 
Sony détenteur de la licence Spider-Man ne pouvait forcément pas laisser passer l'occasion de capitaliser sur cette dernière face au mastodonte Marvel, qui envahit les écrans depuis déjà plus de 10 ans et rempli les caisses, de manière systématique de l'entreprise Disney. Pourtant avec une seule licence, Sony a bien du mal à se démarquer et d’ainsi ne pas tomber dans le piège de ce qui arriva à la Fox avec les « 4 fantastiques », par exemple. Avec deux « Amazing Spider-Man » qui n’ont pas trouvé l’attention du public, Sony s’est rapproché de Disney et a finaliser un accord qui lui a permis de retrouver la voie du succès avec « L’Homme Araignée ». Mais cette fois-ci l’occasion était trop belle de pouvoir damer le pion de l'entreprise aux grandes oreilles, en capitalisant sur un personnage secondaire de la licence « Spider-Man » mais au combien emblématique, héros lui-même d’une Bande dessinée : « Venom ». Et c'est donc à la surprise générale, que le studio Sony, put annoncée il y a plusieurs années s'intéresser à la possibilité de créer une aventure dédié uniquement à ce sombre personnage, sortes d’antithèse de « Deadpool ».


Il aura donc fallu un certain temps, avant que n'apparaissent à l'écran ce personnage noir, créature extraterrestre aux intentions pas forcément bienveillantes. Et c'est sous les traits de l'acteur Tom Hardy, que va prendre corps cette aventure redoutablement féroce, à grand renfort d'effets spéciaux, sur un scénario signé en partie de l'équipe responsable de la renaissance de « Jumanji » et sous la direction de Ruben Fleischer, qui n'était autre que le réalisateur du film « Gangster Squad », que l'aventure de ce méchant à la fois terrifiant et énigmatique passa de la bulle à l’écran.


Et si le premier volume avait laissé dubitatif, notamment à cause d’une première partie plutôt réussie et d’une deuxième plutôt bâclée, nous nous disions assez naïvement, qu’il s’agissait d’un coup d’essai et notamment de mettre en place un personnage peu connu du grand public, si ce n’était son apparition assez discrète dans le troisième opus du Spider-Man de Sam Raimi en 2007. Force est de constater que le deuxième ne va pas forcément dans le bon sens. Pourtant il n’y a pas que du mauvais à tirer de cette expérience un peu malheureuse, mais le scénario décousu et le personnage de Venom toujours mal utilisé rendent l’ensemble un peu indigeste.


Commençons donc par le bon côté de ce « Venom : Let There be Carnage ». D’abord le changement d’équipe. Andy Serkis, le Golum du « Seigneur des anneaux » reprend les rênes laissées par Ruben Fleischer, et Kelly Marcel, déjà scénariste du premier, prend intégralement le contrôle de l’écriture et laisse Tom Hardy y jeter un œil. En résulte un personnage de Eddie Brock, beaucoup moins lisse que dans le premier et un acteur qui semble encore plus s’amuser à jouer un personnage à la limite de la schizophrénie et de la folie pure. Cela donne des moments très drôles et d’autres plus intenses. Concernant le scénario, plus besoin de planter le décor, mais la scénariste a tout de même ressenti le besoin de créer une véritable osmose entre le journaliste et son hôte. Cela pouvait être une bonne idée, mais, on le verra un peu plus bas, il n’en n’est rien. Pourtant tout avait bien commencé avec ces deux méchants, qui ne sont pas sans rappeler les « X-Men » et qui sont séparés alors qu’ils étaient follement amoureux adolescents. Quant à la réalisation d’Andy Serkis, elle sait se faire virtuose dans les scènes de combats comme celui qui vient clore l’aventure et qui vient offrir de grands moments. Mais le réalisateur, s’il fait des étincelles en tant qu’acteur, n’a pas encore trouvé un style propre qui lui permette de se démarquer des autres.


Et cela ouvre donc le chapitre des mauvaises nouvelles ! Car si la réalisation de Serkis offre de bons moments de cinéma, elle n’en demeure pas moins très classique et semble avoir bien du mal à gérer l’énergie de Venom de la même manière que son hôte. Les scènes dans l’intimité du couple frisent parfois le ridicule et ne viennent pas alimenter dans le bon sens le plaisir du spectateur. Si vous rajoutez à cela des interventions de la créature qui, parfois, sont d’une bêtise assez navrante, vous comprendrez aisément le désarroi du spectateur qui en attendait beaucoup plus dans ce type de Blockbuster. A trop vouloir le rendre politiquement correcte, la scénariste en a fait un monstre hybride qui nous fait, de temps en temps, sourire mais nous afflige plus qu’il ne nous séduit. Il suffit pour cela de voir la scène où Venom tente d’aider Eddie à reconquérir le cœur de sa belle, ou la conclusion qui semble tout droit sortie d’un épisode des « Frères Scott ».


Même constat en ce qui concerne l’intrigue en elle-même et particulièrement sa conclusion. Elle est particulièrement mal amenée et peut même dérouter par la simplicité choisie. Comme dans le premier opus, il semble que la scénariste n’ait pas eu d’idée précise de comment clore son aventure et nous a inventé une fin des plus ratées. De ce deuxième opus on ne gardera donc que la scène post-générique qui apporte son petit effet, mais qui, même là, garde ce ton très irritant d’un film mal dosé et d’un personnage sous utilisé.