Un
nouveau Sean Penn c'est un peu comme un nouveau Clint
Eastwood...
L’histoireJennifer
mène sa vie comme elle peut entre un père malhonnête et une mère
alcoolique...
La critique
Amérique
profonde...
En fait, on sait
très bien qu'un nouveau film de Sean Penn va être au moins bon,
quand ce n'est pas excellent. L'acteur/réalisateur n'a pas son
pareil, aux côtés d'un Clint Eastwood, pour dépeindre l'Amérique
profonde et ses travers ou plutôt l'Amérique profonde et son envers
du décors. Les deux hommes aiment plonger dans les eaux sombres de
leur pays même lorsqu'il s'agit de déterrer ce qu'il y a de plus
tragique. Flag Day est un exemple parmi d'autres de cette Amérique
profonde supposée donner sa chance à chacun, une Amérique qui nous
balance la vie de Jennifer à la figure, évidence marquée et
marquante d'une vie vécue à 300%, surtout quand on est jeune, livré
à soi-même et à la poursuite de l'image d'un père braqueur et
faussaire.
Exode
massif...Adapté de
Flim-Flam Man (mémoires de la journaliste Jennifer Vogel), Flag Day
décrit la vie de Jennifer, une jeune fille qui n'en peut plus de sa
vie de famille, entre un père malhonnête et une mère alcoolique.
Bref une vie qui tourne au cauchemar, dominée par l'image d'un père
auréolé de succès, faussaire, manipulateur et j'en passe, trop
occupé à faire tourner sa malhonnête machine à cash. Flag Day est
bon, même très bon dans un tableau où le réalisateur de The
Pledge donne la réplique à ses véritables enfants dans la vraie
vie. Mais ce n'est que par moment, voire par bribe de moment. Un peu
trop occupé par son héroïne de fille, Dylan Penn, qui interprète
Jennifer, le père est un peu trop dans la contemplation de sa fille
et a, par ailleurs tendance à partir dans des trips contemplatifs
que n'aurait pas renié un Jim Jarmush. On en ressort assez charmé
mais quelque peu déçu par un film qu'on vit souvent un peu trop
comme ce il aurait pu ou du être. Le résultat est frustrant à la
limite de l'agacement quand on ressent l'ampleur dramatique à côté
de laquelle le réalisateur américain est passé. C'est dommage, on
repassera une autrefois pour ce portrait au vitriol d'une Amérique
moyenne à bout de souffle, incarnée par un Sean Penn braqueur et
faussaire impressionnant de gloire et de justesse. Sur sa partie
purement technique la réalisation (tournée en 16mm sur pellicule
Kodak) reste très bonne avec une image dotée d'un ton vieilli
sublime, même si, vous l'aurez compris, on aurait souhaité un
résultat global final plus abouti.
Dommage.
Verdict :
6/10Un film tout juste bon mais qui aurait pu être
excellent.