Donjons et Dragons : L'Honneur des voleurs
Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves
Sortie:
12/04/2023
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2H14 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Donjons et Dragons : L'Honneur des voleurs

Verdict: Excellent

par: Bruno Orru



Donjons et Dragons : L'Honneur des voleurs : de la magie au service du divertissement

Donjons et Dragons : L'Honneur des voleurs (Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves) est un pur film de divertissement qui, disons-le de suite, n’a rien à voir avec la version du début des années 2000. Ouf !



Le film
Un pur divertissement donc, ce qui ne veut pas dire que le scénario est faible, bien au contraire. Tout est joliment ficelé pour qu’on ne s’ennuie jamais, il semble que Michael Gilio soit à féliciter pour cela. Les séquences d’action portent en elle-même l’histoire, pas besoin de longs dialogues pour expliquer les choses. Tout est facile à comprendre alors même que le scénario livre pas à pas un déroulé pas si cousu d’avance. Bref, on devine la trame mais les rebondissements sous couvert de magie sont surprenants. Et c’est bien là l’une des forces de ce film, c’est de présenter une magie novatrice, une magie différente des licences qui utilisent déjà les forces maléfiques et les pouvoir de défense au service des pauvres et des opprimés. Une magie particulièrement visuelle (projection presse en Dolby cinéma), et sonore (avec un mixage Dolby Atmos ébouriffant) qui soutient parfaitement le déroulé et au service d’un humour omni présent, parfaitement dosé pour nous faire sourire et qui ne cherche pas le rire. Et c’est tant mieux car on évite le grotesque.



Les acteurs
L’autre force du film c’est le casting. Du coté des bons nous avons Chris Pine (Edgin) en barde qui cabotine à la recherche de sa fille (Chloe Coleman) et Michelle Rodriguez (Holga) en barbare qui joue du muscle. Rien de bien nouveau mais ils portent parfaitement les seconds rôles que sont Justice Smith (Simon) en sorcier loser et Sophia Lillis (Doric) en charmante druide qui se dévoue rapidement pour rejoindre cette équipe bancale. Du coté des méchants nous avons un Hugh Grant (Forge Fletcher) relativement persuasif en comparse traite (je n’en dis pas plus) et Daisy Head, la sorcière rouge de Thay au visage constamment inquiétant mais sur lequel on devine pourtant une progression dans la pensée... maléfique bien évidemment. Et puis n’oublions pas l’élégant Regé-Jean Page (Xenk le paladin) qui vient soutenir notre équipage.



La structure filmographique
Et la troisième force du film c’est de présenter une parfaite lisibilité aux séquences d’action et de combat. La réalisation du duo Jonathan Goldstein (XII) et John Francis Daley est appréciable sur ce point, avec comme précédemment indiqué un découpage limpide qui évite de perdre le spectateur et de le garder sous pression constante. Nous sommes toujours aux aguets d’un rebondissement et il arrive vite, avec un contour souvent inattendu dans son expression, même si l’ensemble est relativement cadré pour nous amener progressivement vers une fin que l’on attend sans réelle surprise. C’est bien le voyage qui est ici à apprécier.



Et le rapport avec le jeu alors ? C’est sans doute la dernière force (commerciale) du film de s’adresser à la fois aux amateurs du jeu et à ceux qui ne connaissent pas la licence et encore moins le jeu. Vous ne connaissez pas le jeu, vous pouvez y aller sans crainte, c’est une histoire avec un début et une fin qui ne fait appel à aucune connaissance particulière et surtout pas aux règles du jeu de plateau. Les amateurs du jeu verront de leur côté quelques allusions. Ils vont ainsi retrouver l’esprit imaginaire, des lieux féériques et inquiétants, des créatures de tout ordre et un personnage principal qui s’empare de chaque défi pour petit à petit arriver au bout du chemin. Ils vont également reconnaître dans la séquence pré-générique une mise en contexte des personnages et des lieux, inhérente au jeu et dans la séquence du labyrinthe un grand principe de jeu avec les personnages qui découvrent des coffres avec un contenu surprise à récupérer… ou pas ! Ah si, citons également en clin d’œil au jeu de rôle traditionnel que chaque personnage s’empare d’un sort ou d’un pouvoir au fil du voyage. Du coup pas d’entorse au jeu et un film qui s’empare de la licence pour simplement présenter un monde imaginaire très bien imaginé !

D&D L'Honneur des voleurs est un film plaisant, qui nous fait voyager dans un imaginaire à la fois féérique et inquiétant, avec des créatures bien imaginées et parfaitement animées. Cette histoire n’appelle pas à une suite, on peut donc penser que si le succès est au rendez-vous nous pourrions avoir une autre fable, avec d’autres personnages, ce qui pourrait être une autre façon de construire une licence solide.