Notre bande de marginaux favorite a quelque peu changé. Peter Quill, qui pleure toujours la perte de Gamora, doit rassembler son équipe pour défendre l’univers et protéger l’un des siens. En cas d’échec, cette mission pourrait bien marquer la fin des Gardiens tels que nous les connaissons.
Et si le Marvel que nous n’attendions plus était justement « Les Gardiens de la Galaxie 3 » ? Une question qui se pose tant ce nouvel opus des marginaux de l’espace, offre tout ce que l’on aimerait voir un peu plus dans les productions de super-héros. Une alchimie fine entre humour, tendresse et action. Car depuis le retour à la normale post Covid, il faut bien dire que la firme de Burbank qui nous a tenu en haleine pendant plus de 10 ans avec des films de super-héros chaque fois plus spectaculaires et plus intelligemment construits n’a pas réellement brillé dans sa nouvelle phase, que ce soit avec les valeurs sûre : « Thor : Love and Thunder », « Ant-Man et la guêpe : Quantumania » ou dans ses nouveautés en série ou en long métrage : « Les Eternels », « Shang-Chi », « Mrs Hulk » (On se demande encore pourquoi cette série ?) ou « Mrs Marvel ».
Après avoir viré de Disney et parti faire de nouvelles étincelles chez Warner, James Gunn a été rappelé par la firme aux grandes oreilles pour venir achever sa trilogie. Et le réalisateur a mis les bouchées doubles, peut-être pour montrer à quel point le studio a eu tort de le virer. Car son histoire va plonger le spectateur dans le passé de Rocket, que l’on sait rongé par son passé. Cette intrigue va alors pouvoir mettre en lumière, les mauvais traitements infligés aux animaux destinés à des laboratoires, dont les pratiques insupportables sont souvent dénoncées. Alors, bien sûr nous nous poserons la question de savoir si cela a sa place dans un Marvel et bien force est de constater que oui, d’autant plus que cette partie est certainement la plus réussie, et va permettre au réalisateur, qui signer le scénario tout seul, de pouvoir axer son histoire autour de ce passé dont chacun des personnages souffre pour une raison ou pour une autre et qui devient du même coup le ciment qui les unis.
La mise en scène de James Gunn est toujours aussi inventive et garde inlassablement cette dynamique qui avait fait mouche dans les deux premiers volumes. Très peu de temps morts pour que le spectateur reprenne son souffle et comme une envie de ne jamais rater le sens du divertissement, le réalisateur, compense ses instants d’émotion ou de tendresse, par de l’humour toujours aussi décalé, avec une mention spéciale pour Drax, qui devient le personnage garant de l’humour du film et qui ne peut s’empêcher de venir faire une réflexion qui va déclencher les éclats de rire. Sans être non plus rangé dans la case « Deadpool » et son irrévérence légendaire, « Les Gardiens de la Galaxie 3 » parvient à s’émanciper de certaines règles qui feraient hurler un « Captain America » garant de la bienséance. Ici, l’irrévérence reste sage, mais parvient à toucher sa cible et fait du bien à un film qui se veut plus sombre que les deux premiers volumes, mais n’en n’oublie pas sa folie.
Côté distribution, Chris Pratt (Jurassic World) se fait un peu plus discret, pour laisser un peu plus de place à ses collègues, notamment
Zoé Saldana (Avatar, La voie de l’eau), Dave Bautista (Knock at the Cabin), Pom Klementieff (The Suicide Squad) et Karen Gillan (Jumanji : Next Level) qui prennent ainsi plus de place et donnent plus de relief à leurs personnages avec des niveaux de lectures différents dés lors que l’on s’intéresse un peu plus à leurs personnages. Et puis il y a
Will Poulter (Dopesick), le nouveau venu de la bande qui vient apporter une composition des deux côtés de la barrière.
Un nouveau Marvel particulièrement réussi où le réalisateur James Gunn qui a également signé le scénario vient clore en beauté une trilogie qui aura su trouver sa place dans l’univers des super-héros par un ton décalé, mais une qualité d’écriture et de mise en scène qui en font l’un des meilleurs. « Les Gardiens de la Galaxie 3 » est le plus sombre des 3, mais cela lui va bien et justifie à lui seul une bonne note et vient enfin nous rassurer sur le fait que Marvel peut encore nous divertir, nous émouvoir et nous embarquer dans de nouvelles aventures.