Indiana Jones et le Cadran de la Destinée
Indiana Jones and the Dial of Destiny
Sortie:
28/06/2023
Pays:
USA
Genre:
Durée:
154 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée

Verdict: Excellent

par: Emmanuel Galais



1969. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner au Hunter College de New York, l'estimé docteur Jones, professeur d'archéologie, est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles. Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, qui est à la recherche d'un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le fameux cadran d'Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. En arnaqueuse accomplie, Helena vole l’objet et quitte précipitamment le pays afin de le vendre au plus offrant. Indy n'a d'autre choix que de se lancer à sa poursuite. Il ressort son fedora et son blouson de cuir pour une dernière virée...


Voilà une page qui se tourne, George Lucas et surtout Steven Spielberg ont passé la main, tout en restant à la production. Seul, Harrison Ford est encore de la partie, dans ces nouvelles aventures de l’aventurier archéologue, le plus célèbre de la planète. Du haut de ses 80 ans (78 lors des prises de vues) l’acteur n’a rien perdu de sa superbe, et même si, parfois, les gestes sont moins énergiques qu’auparavant, le comédien continue de faire illusion, et surtout, il n’a jamais été aussi proche de son personnage, en lui insufflant cette sagesse et peut-être même cette lassitude de l’âge. Car Harrison Ford, dont le premier film remonte à 1966, aura toujours su garder une Aura hors du commun dans l’univers Hollywoodiens, malgré une carrière très essoufflée depuis déjà un certain nombre d’années. Mais dès son apparition au début du film, le comédien capte, comme jamais l’œil de la caméra et reprend avec brio son personnage, abandonné dans le très mal aimé « Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal » en 2008. 


Ici, nous sommes sur une conclusion ! Celle d’une saga qui aura débuté en 1981 et aura toujours été une sorte de miroir de ses auteurs. Le premier volume, celui de l’hésitation, le second celui des divorces, le troisième, le mea culpa et le quatrième celui pour faire plaisir aux fans et aux amis. Celui-ci est le premier qui sert de miroir à l’acteur, certainement fatigué de courir, de se blesser sur les tournages et de jouer du fouet. Alors du coup, le réalisateur James Mangold (Le Mans 66) et ses co-scénaristes John Henry et Jez Butterworth (Le Mans 66) et Davis Koepp (The Ryan Initiative) vont monter une histoire tournée vers le passé, mais également vers la fin d’un personnage qui aura suffisamment rendu de service et qui n’a pas démérité son repos. Et il sera peut-être possible, de juger cela, contre-productif ou trop appuyé, mais le fait est que le film vient conclure la saga et le fait brillamment. Car le scénario monte une histoire en constante évolution, qui a su s’inspirer du meilleur de la saga et a su garder l’essence même du personnage. Celui qui parcourt le monde pour sauver des trésors archéologiques, tout en se retrouvant à chaque fois face à ses ennemis.


La mise en scène de James Mangold, n’a d’ailleurs pas oublié ce que nous étions venus chercher en premier lieu : L’aventure et l’action. Et de ce côté-là, Mangold ne se prive pas, mais, conscient que son personnage et son acteur n’ont plus l’âge des ces bêtises, il va donner le meilleur à sa filleule et au gamin qui l’accompagne, laissant à Indie, le gros œuvre (Cela donne d’ailleurs une scène d’équitation, qui, même chez Indiana Jones, est un peu trop Irréaliste, mais bon !). Et ca fonctionne toujours autant, d’autant que le scénario, cette fois-ci, ne part pas dans le grand n’importe quoi comme dans le film précédent, tout est logique, l’humour y est dosé justement, sans trop en faire et, surtout, le réalisateur parvient encore à nous surprendre. A commencer par la scène d’ouverture, la seule où Harrison Ford est ouvertement rajeuni, qui pose les bases de l’histoire et va lui apporter tout son sens.


Débarrassé, si je puis dire, de l’influence de Lucas, dont les dernières idées ne furent pas toujours les meilleures, James Mangold parvient à garder un cap et une énergie communicative à cette nouvelle aventure. Nos avons, bien sûr, parlé d’Harrison Ford, mais le film gagne aussi en réussite grâce aux deux personnages qui partagent l’aventure d’Indie : Héléna Shaw, donc, la filleule de l’archéologue, jouée par l’actrice de la série « Fleabag » : Phoebe Waller Bridge qui gagne ses galons d’actrice de film d’aventure, avec une drôlerie et une énergie qui lui colle parfaitement. Et puis, un jeune acteur français de 16 ans, Ethann Isidore que l’on avait pu voir sur Netflix dans la série « Mortel ». Fier de son expérience, le jeune homme peut être fier de sa prestation et de l’énergie qu’il met dans son personnage et dans son jeu. 


Et puis pour conclure, un film d’Indiana Jones ne peut être réussit que si son méchant l’est et de ce côté-là le réalisateur a pu compter sur le talent et la maitrise de Madds Mikkelsen, l’acteur qui interpréta « Le chiffre » dans « Casino Royal » de Martin Campbell en 2006 ou encore qui joua dans l’incroyable « Drunk » de Thomas Vinterberg en 2020, signe ici, une prestation toute en froideur et en nuance, qui le rend si captivant. On l’aura donc compris, « Indiana Jones et le cadran de la Destinée » vient clore plus qu’honorablement la saga et faire oublier le faux pas du « Royaume du Crâne de Cristal ».