Elodie et Laetitia vivent un amour fusionnel et rêvent d’avoir un enfant par PMA (procréation médicalement assistée). Alors qu’Elodie découvre qu’elle ne peut pas tomber enceinte a` cause d’un problème de sante´. Et que des ennuis financiers viennent contrarier leur projet, elles décident de prendre un colocataire.
Le réalisateur Jude Bauman (Fragments) a décidé de nous parler d’amour, plus particulièrement d’un couple de femmes et de leur désir d’enfant. Sur un scénario qu’il a lui-même signé, le réalisateur va explorer ce cheminement complexe, et particulièrement tenté d’exploser les préjugés envers les couples homosexuelles, que la vindicte populaire estime incapables d’avoir, d’éduquer et d’aimer un enfant. Une pensée nauséabonde qui juge contre-nature l’homoparentalité, alors que la seule chose dont a besoin un enfant pour grandir, se développer et s’ouvrir au monde c’est de l’amour. Alors le réalisateur va tisser le canevas de son intrigue en posant d’abord la relation fusionnelle de ces deux femmes, y apposer une figure paternelle pour illustrer la place des hommes toujours existante auprès des femmes, et enfin celui par qui la tentation, le danger et la remise en question va arriver. Simple et en même temps complexe, le scénario de Jude Bauman va donc parler avant d’une histoire d’amour simple et laisser les éléments satellite venir perturber les projets en ne remettant jamais en cause, la base même de leur histoire.
Et la mise en scène de Jude Bauman va d’ailleurs en ce sens, avec de très beaux plans, il va nous emmener dans son histoire, filmer la relation amoureuse de ces femmes avec beaucoup de simplicité et une véritable envie de nous emmener dans son histoire. Lorsqu’il filme la relation charnelle entre les deux amantes, il soigne sa mise en scène, pour que le spectateur en perçoive toutes la beauté et toute la sensualité. Jamais avare de belles images, le réalisateur n’hésite pas à apporter un soin particulier à certaines de ses mises en scènes qui rendent les plans, parfois un peu trop académique, mais qui font, tout de même, leur effet.
Mais voilà, à vouloir faire trop simple et en même temps trop soigné, le réalisateur a oublié la direction d’acteurs. Et si dans l’ensemble sa réalisation reste soignée, le film souffre du jeu des comédiens beaucoup trop approximatifs. A mesure que le film progresse, les actrices et même le regretté Jean-François Stévenin (Mona et Moi) sont complètement à côté et livrent des prestations que l’on pourrait retrouver dans des productions TV de début de soirée. Sur un programme court ce n’est pas très grave, mais sur un long métrage c’est un peu plus ennuyeux d’autant que l’une des actrices officie également en voix off avec autant de manque de justesse que dans ses scènes. C’est ennuyeux et surtout décevant.
« Entre nous » offrait une véritable promesse sur le papier, et le réalisateur la tient dans un premier temps, avec un scénario, simple, mais suffisamment précis pour ne pas être ridicule, et une mise en scène qui se révèle particulièrement soignée. Mais voilà, les prestations des acteurs (Et il n’y en pas un pour relever l’autre) sont dérangeantes par un manque de justesse, certainement dû à un manque de temps de préparation. Dans tous les cas, cela nuit terriblement au film.