Blue Beetle
Sortie:
16/08/2023
Pays:
USA
Genre:
Durée:
128 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Blue Beetle

Verdict: Excellent

par: Emmanuel Galais



Fraîchement diplômé de l’université, Jaime Reyes rentre chez lui, plein d’ambitions, mais il découvre que la situation a bien changé depuis son départ. Tandis qu’il cherche sa place dans le monde, le destin s’en mêle : Jaime se retrouve par hasard en possession du Scarabée, une ancienne relique d’une biotechnologie extraterrestre. Dès lors que le Scarabée choisit de faire de Jaime son hôte, le jeune homme se voit revêtu d’une armure hors du commun qui lui octroie des pouvoirs extraordinaires – et imprévisibles. Tout bascule alors pour Jaime qui devient le super-héros Blue Beetle …


Apparu pour la première fois dans le Comics de chez DC : Mystery Men en 1939, sous les traits d’un l’archéologue du nom de Dan Garrett qui découvrit un scarabée Bleu magique, « Blue Beetle » connue un certain succès, mais fut effacé par un autre super-héros né à la même époque : Batman. Il pu néanmoins retrouver une nouvelle jeunesse en 1966 grâce à Steve Ditko, le cocréateur de « Spider-Man » qui le fit renaitre sous les traits d’un brillant inventeur Ted Kord dans le N°83 de « Captain Atom », mais le temps aura raison de succès, et « Blue Beetle » devra attendre 2006, pour connaître une renaissance sous les trait de Jaime Reyes dans le N°3 de « Infinite Crisis » sous les plumes de Keith Giffen (Justice League), John Rodgers (Transformers) et Cully Hamner (Batman and the Signal). Dés lors le héros est devenu un étudiant entouré de sa famille américano-Mexicaine vivant à El Paso au Texas.


Et c’est donc sur cette base que le réalisateur Angel Manuel Soto (Murder) et son équipe ont décidé de travailler pour donner vie sur grand écran à ce héros assez méconnu de l’écurie DC Comics. Sur un scénario écrit par Gareth Dunnet-Alcocer (Miss Bala), « Blue Beetle » va alors tisser une intrigue dont les thèmes vont aller de la famille, à la solidarité en passant même par un soupçon de politique et notamment sur la façon dont les Etats-Unis, et particulièrement l’administration Trump, ont pu traiter les populations venues du Mexique. Et si l’on peut reprocher au scénario de, parfois, céder à la tentation d’appuyer le trait sur certaines facettes des liens familiaux pour rendre un peu plus « Américain » le propos, il sait surtout prendre le pli d’un humour qui vient constamment faire le contre-poids de scènes plus sombres. Rarement à côté de la plaque, le scénariste a compris que, de la même manière que pour le très injustement mésestimé « Shazam ! » prendre les histoires de super-héros avec un peu plus de légèreté est, souvent, pas toujours, une formule gagnante.


De la même manière j’entends déjà les « Soi-disant » puristes de DC hurler au scandale quant à l’esthétique du film. Car Angel-Manuel Soto a souhaité créer un univers entre jeu vidéo, film et Comics. A commencer par l’environnement dans lequel évolue le héros : « Palméra City », l’équivalent de Central City pour Flash ou Metropolis pour Superman. Avec des néons colorés, des Hologrammes partout et des formes géométriques très appuyées, « Palméra City » est une ville fantasmée qui sort le héros d’une comparaison trop évidente avec des concurrents de Marvel en créant un univers unique et des codes propres qui vont lui permettre d’aborder des thèmes sans se faire accuser d’appuyer le militantisme et d’ainsi se priver d’un public qui pourrait être rebuté par une telle prise de position. Et bien sûr, outre l’humour très présente, le film regorge de scènes d’actions dont beaucoup sont inspirées de jeux vidéo et lui confère une esthétique intéressante qui vont charmer, à coup sûr, le spectateur. Dynamique et san temps mort, « Blue Beetle » trouve ici, la bonne formule pour redonner de l’éclat à la franchise DC bien en mal d’identité depuis la fin de la trilogie « Drak Knight » par Christopher Nolan.


C’est aussi du côté de la distribution que le film tire son épingle du jeu, à commencer par Xolo Mariduena, que les fans de « Cobra Kaï » connaissent bien, qui se voit confier le rôle principal de ce super-héros méconnu et qui lui apporte, de la même manière que Dev Patel (Slumdog Millionaires) dans un autre registre, une fraicheur de jeu entre surprise et sourire ravageur  qui touche sa cible immédiatement et nous laisse suivre son parcours dans un film qui ne le ménage pas, mais qui lui permet de montrer une palette d’émotion bien plus maitrisée que dans la série dérivée de « Karaté Kid ». Face à lui nous découvrons également la très charmante Bruna Marquezine (Maldivas), qui interprète avec beaucoup de sensibilité le rôle de la fille de Ted Kord. « Blue Beetle » est également l’occasion de retrouver l’actrice Susan Sarandon (Thelma et Louise) dans le rôle d’une méchante particulièrement froide et vicieuse. Enfin le film gagne en humour et en cohérence avec une palette de personnages américano mexicain, à la fois drôles, fous et tendres.


Nous pouvions penser que « Blue Beetle » était un film sacrifié par le studio Warner face aux déboires de « The Flash » et autres « Justice League », mais le résultat est très loin de cela. Si le plan promo fut quasiment inexistant et les attentes du studio peu élevées pour ce type de film, « New Beetle » se révèle un film de super-héros, réussit, rafraichissant et très loin du désastre attendu. Les spectateurs s’amusent beaucoup, rient énormément et en redemande même.  A aller voir d’urgence, car certainement l’excellente surprise de cette fin d’été