DogMan
Sortie:
27/09/2023
Pays:
USA
Genre:
Durée:
114 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

DogMan

Verdict: Très Bon

par: Emmanuel Galais



L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens.


C’est en lisant un article sur une famille qui avait jeté un enfant de 5 ans dans une cage que Luc besson a eu l’idée d’écrire « DogMan ». Un sujet forcément difficile qui nourrit l’espoir du réalisateur de retrouver les routes du succès depuis une succession d’échecs plus ou moins cuisant comme « Anna » dernière sortie en date, dont on ne comprend pas toujours pas comment le réalisateur a pu se perdre tant l’histoire et la mise en scène sont inintéressant. Et depuis 2019, Luc besson, prit dans un tourbillon judiciaire, n’avait pas donné de véritable nouvelles si ce n’était des rumeurs de tournage sur Lucy 2 (la suite de son dernier carton en date) et hormis le mystère autour d’une comédie romantique auto-financé, jamais sortie sur les écrans, les seuls souvenirs marquants sont les mauvais choix qu’il avait fait pour son adaptation de la BD « Valerian ». Des mauvaises décisions qui se résumait par l’acteur principal Dane DeHaan (Life), dont le manque de charisme nécessaire au rôle avait déçu les spectateurs, autant que l’humour pauvrement recyclé du réalisateur.  « Valerian » fut l’élément déclencheur de la chute du réalisateur.


Du coup, nous attendons beaucoup de ce « DogMan » qui pourrait signer le retour de Luc Besson sur le devant de la scène cinématographique. Et ne tournons pas autour du pot, « DogMan » n’est pas un désastre, c’est même un film plutôt réussit mais pas en totalité. Il y a d’abord l’histoire en elle-même ! Touchante, révoltante, et violente parfois (Peut-être pas assez, aux vues de ce qu’annonce la bande annonce, sur-vendant le film !). Car avant tout, le nouveau Besson, est une histoire qui s’écoute, celle d’un jeune homme qui va commettre plusieurs fois l’irréparable, mais dont les raisons de cette dérive sont à chercher dans une enfance douloureuse. Car le jeune homme en question a été élevé par un père violent qui le jeta dans la cage où il enfermait ses chiens qu’il destinait au combat, un garçon abandonné par sa mère, qui va se construire une amitié fusionnelle avec les chiens. Et parti de ce principe-là, Luc Besson que l’on aimait pour ses films où la mise en scène, l’image et les silences étaient plus marquants que les dialogues, va se découvrir auteur d’un scénario bavard, où le jeune homme se confie et laisse entrevoir un passé douloureux et sans concession.


Mais voilà, à force de faire parler ses personnages, Besson oublie de garder la force de l’image et si les codes de mise en scène du réalisateur sont tout de même présents, ils sont trop rares. La scène finale est juste hallucinante de maitrise, tout comme celle où le père jette son fils dans la cage. Besson surprend par sa violence, et nous rappelle les grades heures de « Nikita » (1990) ou encore « Léon » (1994). Mais le film n’est pas dénué d’intérêt, loin de là, car le scénario fait preuve d’une grande sensibilité et si, le personnage principal commet l’irréparable, son parcours vient justifier, sans excuser, cette dérive subite. Car le spectateur peut ressentir toute l’empathie que le réalisateur a envers Douglas son héros. Un personnage solitaire, qui ne vois la vie que par l’amour exclusive que lui porte ses chiens (Ses bébés comme il les appellent), et qui prend ses décisions dans ce sens tout en n’oubliant pas, non plus, d’essayer de toucher des cœurs d’hommes et de femmes qui semblent insensibles, si ce n’est ceux dont on imagine la souffrance intérieure.


Et de là, a y voir une métaphore de ce que le réalisateur a pu ressentir pendant ces dernières années où les attaques n’ont cessé de fuser de tout côté, jusqu’à cette plainte pour viol dont il vient de sortir blanchi, mais dont la marque restera indélébile comme le doute (Il ne nous appartient pas d’ailleurs de juger !). Le réalisateur, à travers son personnage et particulièrement dans sa conclusion, nous livre un discours d’apaisement et surtout nous prouve qu’il a encore beaucoup de chose à dire, d’idées à mettre en image et que tout ce qui s’est passé ces dernières années n’a fait que le forger.


Enfin, impossible de ne par parler de Caleb Landry-Jones, un acteur qui avait déjà fait parlé de lui dans « 3 Billboards-Les Panneaux de la vengeance » de Martin McDonagh en 2018 ou encore et surtout dans « Nitram » de Justin Kurzel en 2022. Le comédien livre une prestation précise et puissante dans laquelle la douceur vient masquer la rage et la douleur. Portant le film sur ses épaules, il sait parfaitement maintenir le niveau de sa prestation au plus haut. L’acteur semble habité apr ce personnage qui troue refuge au milieu de ses chiens mais qui se cache sous des maquillages qui lui permettent d’être autre chose que lui-même.