Une Femme sur le Toit
Kobieta na dachu
Sortie:
18/10/2023
Pays:
Pologne
Genre:
Durée:
95 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Une Femme sur le Toit

Verdict: Moyen

par: Emmanuel Galais



Mirka, sage-femme d'une soixantaine d'années, mène une vie irréprochable auprès de son mari et de leur fils. Pourtant un matin, quelque chose change. Après s'être levée tôt, avoir étendu le linge et acheté de la nourriture pour ses poissons, elle tente de braquer une banque armée d'un couteau de cuisine. Son geste désespéré échoue mais l'oblige à reconsidérer sa vie.


Inspiré d’un faits divers survenu en Pologne en 2011, « Une Femme sur le Toit » est un film qui veut mettre en lumière, à la fois, la place des femmes dans cette société et notamment le poids qui pèse sur les épaules que ce soit socialement ou intimement. De nombreux pays et l’Europe de l’Est n’y échappe pas, ne laisse pas beaucoup de place aux femmes pour s’ouvrir à un avenir plus radieux, plus ouvert que celui dans lequel elles sont enfermées. Pour le personnage de Mirka, le constat est évident, elle ne cherche pas à remettre en question son rôle, mais elle voit des femmes, plus jeunes qu’elle, faire des choix différents, regarder l’avenir ailleurs, et elle de regarder un reflet se flétrir à mesure que son avenir semble aussi froid que les couleurs choisies par la réalisatrice Anna Jadowska (Wild Roses).


Et si la réalisation d’Anna Jadowska est soignée, parfois un peu trop académique, pour ne pas dire à l’image de l’environnement de son héroïne très en distance et froide, c’est surtout l’accumulation de ces choix visuels, de cette caméra souvent figée qui met en retrait le spectateur, qui a bien du mal à se laisser toucher par cette histoire d’une femme, exerçant le métier de sage-femme, qui, sans trop savoir pourquoi, se retrouve à aller dans une banque et à tenter un hold-up avec un couteau avant de se raviser. Mais la machine judiciaire de se mettre en marche et la vie de cette femme d’être bouleversée. 


Mais voilà, le scénario ne donne jamais de réelle perspective, ni de réelle dimension au personnage et les questions qui jalonnent le film restent bien souvent sans réponse, n’aidant pas le spectateur à totalement plonger dans l’histoire de cette femme, dont on ne sait rien, ni du passé, ni des raisons qui l’ont poussé à ce geste. Il n’y a que l’interprétation de Dorota Pomykala (Je M’appelle KI) qui porte sur son visage toute la lassitude et toute la dualité psychologique qui semble la tourmenter. L’actrice est beaucoup plus visuelle que physique et la seule force de l’économie de ses répliques résonnent aux silences de son regard. « Une femme sur le toit » es un film qui semble se noyer dans une froideur certainement assumée par la réalisatrice mais qui laisse du coup son actrice principale complètement dans un environnement glacial et bien trop souvent sans âme. Anna Jadowska soigne son image, sa mise en scène mais passe à côté de son scénario qui ne parvient à venir faire le contre-point de ce que l’on voit à l’écran.