La Couleur dans les Mains
Sortie:
08/05/2024
Pays:
FR
Genre:
Durée:
86 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

La Couleur dans les Mains

Verdict: Médiocre

par: Emmanuel Galais



Pour se loger à Paris, la jeune peintre Yasmine doit changer d’identité. Ce choc la renvoie à la vie cachée de ses parents, morts à sa naissance, quand l’Algérie a été victime du terrorisme. En quête de son histoire, à travers sa vie d’artiste, Yasmine va trouver la lumière en découvrant le secret qu’elle porte …


Voilà exactement, le genre de film que l’on regrette d’avoir vu ! On le regrette, parce qu’on avait mis beaucoup d’espoirs dans cette histoire qui pouvait parler de l’histoire sombre de l’Algérie et du racisme ambiant dans notre pays envers cette population, pourtant venue aider à reconstruire le pays, après avoir aidé à le libérer durant la seconde guerre mondiale. On pouvait aussi espérer de la réalisatrice de « Des poupées et des anges » (2008) et « La Maquisarde » (2020), une mise en scène touchante et une écriture ciselée qui viennent toucher le spectateur en plein cœur.


Mais voilà, pour son troisième long métrage : « La Couleur dans les Mains », la réalisatrice Nora Hamdi rate complètement le coche. D’abord parce que le scénario ne cesse d’ouvrir des portes sans jamais les refermer. Il apparaît brouillon et laisse apparaître l’envie de la réalisatrice de vouloir parler de plusieurs sujets : La condition des générations issues de l’immigration, le racisme ambiant, la reconnaissance artistique, les rapports intergénérationnels dans des famille issues de l’immigration, le terrorisme en Algérie, etc.… Tout y passe sans que jamais la réalisatrice n’aille développer, pour mieux imprégner le spectateur d’une histoire qu'il est nécessaire, quel que soit le sujet, de mettre en lumière pour que chacun prenne conscience des dérives de notre société, qui glisse à une vitesse vertigineuse vers ses plus sombres démons.


Si l’on ajoute à cela une direction d’acteurs proche du néant, qui donne pour résultat une distribution aux compositions toutes plus fausses les unes que les autres, à tel point que l’on a l’impression de se retrouver devant un film amateur de classe de théâtre en première année. Kenza Momou, qui signe là, sa première apparition dans un long métrage, est inexistante et livre une prestation vide et sans aucune nuance. Face à elle nous retrouvons Oussem Kadri, l’acteur que l’on avait découvert dans la série « Pax Massilia » d’Olivier Marchal et Kamel Gemra et surtout dans « Que notre joie demeure » de Cheyenne Carron, compose, ici, un personnage avec le peu de consistance que le scénario lui donne, et puis il y a également Marin Fabre, un mannequin de la prestigieuse Agence Elite, qui passe donc des podiums à l’écran, mais qui rate la première marche. 


En conclusion, « La Couleur dans les Mains » est une déception tant il semble avoir été fait dans la précipitation et sans aucune véritable ligne directrice. Le scénario est brouillon, la mise en scène absente avec en plus un mixage ridicule, notamment dans les scènes où le personnage principale est au téléphone, et surtout une distribution qui ne cesse de s’enfoncer dans les faussetés.