Après une terrible tragédie, la famille Deetz revient à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid, adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail vers l’Au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille…
36 ans après le premier Opus, le fantôme déjanté « Beetlejuice » revient sous la direction du toujours très inspiré Tim Burton, qui créa la sensation de la sortie de son film en 1988, lui qui s’était offert un premier grand succès avec Pee Wee Big Adventure » en 1985, allait connaître un véritable succès en récoltant 75 Millions de Dollars, pour un budget de 15, avec une œuvre originale complètement inspirée de son univers. Prouvant ainsi au monde entier, et surtout au Studio Disney qui le jugeait trop « Original », que son univers pouvait être source de succès. A partir de « Beetlejuice », Burton surfera sur une vague qui ne se démentira quasiment jamais. Pour interpréter son personnage de fantôme dégénéré et vulgaire, il va faire appel à Michael Keaton, qu’il retrouvera ensuite pour son adaptation de « Batman » l’année suivante. Le comédien va créer un personnage survolté qui va jouer avec les idées du metteur en scène et participer au succès du film avec une scène d’anthologie : Le repas où les convives, possédé vont chanter « Day O » d’Harry Belafonte.
Alors forcément, le retour 36 ans plus tard de « Beetlejuice » suscite autant l’excitation que l’inquiétude. Tim Burton aura-t-il la bonne inspiration pour être à la hauteur de l’attente ? Michael Keaton aura-t-il encore l’énergie de proposer un peu plus de son personnage ? La réponse est clairement oui ! Après une mise en place, un peu longue, qui marque notamment les nouveaux personnages, le retour des anciens (A l’exception de Jeffrey Jones, définitivement Blacklisté à Hollywood, pour des faits de mœurs), le réalisateur retrouve son univers et la folie qui avait fait son succès. Subtilement il va faire référence au premier opus, mais l’intelligence de Burton, va faire qu’il ne va pas trop enfoncer le clou et emmener son histoire dans une autre direction. Notamment un mélange assez drôle entre les morts et les vivants, dans une espèce de bazar maitrisé, où Beetlejuice se retrouve aux prises avec son ancienne fiancée mais semble n’avoir pas lâché le fait de se marier avec Lydia.
Visuellement inventif, particulièrement lorsqu’il s’agit du personnage de Charles, et du monde de l’au-delà, Tim Burton a fait confiance aux scénaristes Alfred Cough (Spider-Man 2) et Miles Millar (Into The Badlands) pour trouver une intrigue qui puisse tenir la route et ne pas jouer la nostalgie grossière. Seule ombre au tableau de ce scénario, le personnage de La Femme de Beetlejuice, Dolores, interprétée par Monica Bellucci (Madame Burton à la ville), qui assez mal exploité et qui semble au début du film être le cœur de l’intrigue à venir, mais qui va se révéler non seulement inintéressant, mais sans aucune profondeur. Du coup, le réalisateur offre une fin un peu bancale, du fait de son personnage qui aurait mérité d’être plus travaillé. Une erreur qui ne vient pourtant pas entacher le plaisir que nous avons à retrouver un Burton qui semble bien s’amuser et bien décidé à retrouver son univers qui a fait sa réputation avec ses perspectives décalés, ses effets de profondeur, l’animation en Stop Motion. Tout y est, mais encore mieux.
Et puis ne boudons pas notre plaisir, Tim Burton à travers la prestation de Michael Keaton toujours aussi déjanté, avec en profiter, au détour d’une réplique, pour régler ses comptes avec Disney, mais va surtout confirmer qu’il a encore de bonnes idées à offrir et qu’il est le seul gardien du temple « Beetlejuice ». « Beetlejuice Beetlejuice » tient ses promesses et même la scène de possession musicale parvient encore à nous surprendre et à ne pas jouer la carte de la répétition lourde. Côté distribution, pour finir, quel plaisir de retrouver
Catherine O’Hara (Argylle) dans ce rôle à la hauteur de sa folie et de son énergie et
Winona Ryder (Stranger Things) qui semble presque avoir retrouvé sa jeunesse et compose une Lydia toujours aussi gothique.