Eddie et Venom sont en cavale. Chacun est traqué par ses semblables et alors que l'étau se resserre, le duo doit prendre une décision dévastatrice qui annonce la conclusion des aventures d'Eddie et de Venom.
« Venom The Last Dance », troisième opus des aventures du symbiote, ennemi de Spider-Man, et héros de ses propres films depuis que l'araignée a rejoint l'écurie MCU, chez Disney, et que l'accord passé entre Sony, détenteur de la licence « Spider-Man » et le Studio propriétaire de Marvel, permet au premier de développer des personnages venus de la licence et notamment les « Vilains ». Avec des chiffres qui tournent autour de plus d'1 Milliards de recettes (générées majoritairement par le premier) pour les deux premiers films, le studio s'est donc dit qu'il y avait une opportunité pour en faire un troisième. Et malgré la pandémie et une grève des scénaristes qui a tout retardé, « Venom : The Last Dance » a finalement vu le jour. Seulement voilà, si le premier opus a bénéficié d'un effet de curiosité malgré un choix scénaristique un peu bancal, le second montrait clairement que la licence prenait une très mauvaise direction, avec un scénario insipide, et un acteur principal jouant les deux rôles, mais se laissant complètement dévoré par la tâche. Le problème c'est, que, le studio et les producteurs, dont Tom Hardy lui-même, ont attribué les mauvais chiffres du second film « Let there be Carnage » à la pandémie de Covid, faisant fi des critiques pourtant assassines sur les qualités du film.
Et dès la bande annonce, le désastre semblait annoncé d'un troisième volume tout aussi gâché. Avec toujours cette manière d’associer les deux personnages dans des dialogues parfois hystériques, où Tom Hardy double également le symbiote. Du coup le dialogue devient hystérique et c’est exactement ce qui gênait le plus dans le précédent opus. Et après avoir vu le film, le constat est plus nuancé que pour « Let There be Carnage ». Ici, le scénario est un peu plus travaillé, même si le méchant semble totalement oublié, malgré une ouverture qui laissait présager une confrontation entre Venom et cet être bien décidé à les détruire. Cette fois-ci, le scénario toujours signé par Kelly Marcel (Cruella), avec l’aide de Tom Hardy semble avoir prit en considération les retours négatifs du précédent opus, avec un ton adulte un peu plus assumé, même si parfois le politiquement correct semblait être encore de mise. Comme si les auteurs ou le studio ne voulaient pas assumer un méchant transgressif à la « Deadpool ». Car c’est toujours ce qu’il manque aux aventures de ce méchant qui n’a pas de limite comme pourrait en avoir son hôte.
Et si la mise en scène de Kelly Marcel, qui après avoir signé le scénario des deux premiers films, se retrouve à la réalisation de ce qui est annoncé comme la dernière aventure de « Venom », d’où le titre « The Last Dance », offre de grands moments comme la magnifique scène finale, elle ne parvient, tout de même, pas à combler les manques et notamment cette manière insupportable de faire parler Venom, en hurlant ou étant sous extas. Esthétiquement le film parvient à surprendre, même si la scène où tous les symbiotes se rassemblent pour lutter contre les envoyés de Knull. Un méchant, encore une fois, mal développé, pour ne pas dire inutilement développé, malgré un soin esthétique apporté aux scènes où il apparaît. Quant à ses créatures, elles font penser à un mix d’Alien et des extra-terrestres du film « Starship Troopers » (1997) de Paul Verhoeven.
Pour résumer et conclure, je dirais que les points faibles des deux premiers films sont toujours présents dans ce troisième opus : Des dialogues insupportables, un scénario qui manque cruellement de profondeur, et une mise en scène hystérique qui a bien du mal à captiver le spectateur. Mais toutefois, il serait injuste de ne pas reconnaître que cette troisième aventure de Venom se positionne tout de même un cran au-dessus du deuxième volet, mais ne parvient tout de même pas à nous satisfaire, notamment parce que le méchant est encore moins bien développé que dans le précédent et que le scénario, les dialogues et la mise en scène semble ne pas vouloir choisir son camp entre assumer un personnage de méchant transgressif et un film familial tout ce qu’il y a de plus propre. Cela donne des dialogues ou des moment gênants. « Venom : The Last Dance » vient donc clore dans la souffrance, une nouvelle fois, cette trilogie autour d’un « Vilain » que Sony n’aura, encore, pas réussit à rendre captivant. Espérons que « Kraven The Hunter », prévu en Décembre viendra mettre fin à cette série d’échecs artistiques.