Penseur inclassable, la base de son enseignement est la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu'au prix d'une transformation de la conscience individuelle. Ce film veut nous aider à pénétrer l'une des pensées les plus fascinantes du XXème siècle. Son message continue de marquer par sa profondeur et son intemporalité. Jiddu Krishnamurti est l'une des plus authentiques figures spirituelles. « Est-il signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade ? » - Krishnamurti
Aborder la vie d’un penseur et conférencier, tel que Jiddu Krishnamurti en commençant pas ses écrits et par des extraits de ses conférences où il enseignait un courant de pensée radicalement différent de celui que ceux qui l’ont découvert sur une plage de l’Andra Pradesh : Charles Webster Leadbeater et Annie Besant qui dirigent tous les deux la société Théosphique, où travaille on père, est un pari plutôt ambitieux. Mais le résultat est, au contraire, assez réussit, car le film documentaire de Françoise Ferraton (Les Terres Blanches), casse les codes de narration de ce type de documentaire biographique en nous plongeant d’abord dans la pensée du maitre, à travers les voix de Leïli Anva, Yann Boudaud (L’Incruste) et Michael Lonsdale (Des Hommes et des Dieux), qui viennent lire des textes de Krishbamurti ou raconter sa vie dans un court textes qui ne s’intéresse qu’à l’essentiel, laissant la plus grande part à l’enseignement du conférencier qui refusait les pensées idéologiques des religions et de tout autre mouvement sectaire.
Le titre directement emprunté à l’un des livres de Jiddu Krishnamurti, dans lequel il dénonce la drogue dorée que sont les religions et toutes les pensées qui ont emprisonné le cerveau humain, le conférencier invite à penser, à voir autrement, à ne pas se laisser pervertir par toutes ces pensées programmées depuis notre enfance pour apprendre par le biais du silence, de la méditation et bien sûr de l’apaisement. A travers son documentaire, la réalisatrice nous invite au cœur de l’enseignement de Krishnamurti en étant actif de cette pensée, à savoir en écoutant et en se laissant pénétrer par cette parole, qui ne se veut jamais ni divine ni prophétique mais plus comme un guide vers l’apaisement et vers l’illumination. Car, comme il le dit : Notre vision correspond à l’image que notre esprit a déjà de programmée, il est important pour aborder les souffrances et les joies, qui sont des composantes intrinsèques de l’existence, de voir les choses et d’écouter sans se laisser pervertir par la pensée, pour ensuite la nourrir d’une vision propre et pouvoir ainsi ressentir et mieux aborder les éléments de la vie.
Entrecoupés de plans choisis méthodiquement, même si parfois surprenants, « Krishnamurti, Le Révolution du silence » est avant une sorte de voyage initiatique à travers une pensée qui vient en totale opposition avec ce que notre société est devenue : Un melting pot de plusieurs religions ou courant de pensée qui viennent diriger nos vies et nous empêchent de nous concentrer sur la nature même de l’humain, sur ses qualités et sur ses défauts. Les grandes Théories ont repris le pouvoir et n’ont fait qu’aggraver les souffrances de la majorité des peuples. Pouvoir réécouter l’enseignement de Krishnamurti, dont la seule ambition état de guider vers la sérénité ceux qui venait l’écouter à travers le monde.
Si, parfois le documentaire de Françoise Ferraton, se perd un peu trop dans la contemplation et parfois se laisse intercaler des images qui viennent aider à assimiler ce que dit le conférencier, il n’en demeure pas moins, que la manière dont elle nous fait approcher le personnage et son enseignement, vient chambouler les codes narratifs de ce type de documentaire et cela suffit à le rendre cohérent avec tout ce que le penseur à toujours enseigné : S’éloigner du dictat de la pensée théologique pour mieux se donner la chance de redécouvrir les choses essentielles de la vie.