June and John
Sortie:
23/04/2025
Pays:
FR
Genre:
Durée:
89 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

June and John

Verdict: Très Bon

par: Emmanuel Galais



La rencontre entre John, un jeune homme coincé et June, une femme dynamique et intrépide.

 
Le résumé est aussi court que le film, mais le résume parfaitement. Après des années noires, parsemées d’échecs aux Box-Office, de problèmes financiers et d’un procès pour agression sexuel, le réalisateur Luc Besson revient doucement par une petite porte avec un film romantique dans lequel un jeune homme, lui aussi, assommé d’embuches qui viennent mettre à mal sa journée, va rencontrer une jeune femme solaire, intrépide et parfois incontrôlable, dont il va follement tomber amoureux. Le scénario, toujours signé de la main du réalisateur, n’a rien d’exceptionnel autant se le dire tout de suite, mais, à la différence de ses dernières productions, celui-ci ne recycle pas de vielles ficelles déjà vues dans les précédents films, surtout, ici, Besson fait simple, tendre et toujours aussi efficace. 


On y retrouve ce qui a toujours fait sa marque de fabrique, à commencer par la jeune femme dynamique, intrépide et incontrôlable qui va venir bousculer le quotidien terne du héros et réveiller la lumière qui sommeillait en lui. Dans June, on retrouve Nikita, Leeloo, Jeanne et, pourquoi pas, Héléna Kerman et Mathilda, alors que John est un condensé de ces héros qui ont fait la carrière du réalisateur, tous sombres, enfermés dans une errance sociétale, en recherche d’amour ou non. Ici, John est en manque de cet amour qui viendrait illuminer sa vie et lorsqu’il le trouve en la personne de June, il ne veut pas la lâcher, quitte à suivre sa folie.


Filmé entièrement à l’Iphone et dans le plus grand secret « June and John », c’est avant tout un film qui se veut à la fois une romance et un road movie. Parfois sur le fil du rasoir, la mise en scène laisse le spectateur décider s’il s’agit d’un rêve ou s’il s’agit de la réalité. Besson prend des risques sur chaque plan, innove, s’amuse, mais surtout, il montre qu’il est toujours un grand cinéaste et qu’il serait peut-être temps de s’en souvenir, car bien souvent la presse spécialisée a tendance à tirer à vue, en manquant parfois de discernement, il a déjà connu ça avec « Le Grand Bleu » où les médias se sont déchainés mais où le public a su voir toutes les qualités de ce réalisateur français majeur, tellement passionné par le cinéma qu’il a voulu lui redonner toute sa splendeur en France, au risque d’être le seul dans cette croisade.


Alors faute d’être soutenu par ses pairs, Luc Besson s’est offert ce petit bijou de mise en scène qui montre à quel point le réalisateur aime les nouvelles technologies et sait s’amuser avec, mais surtout à quel point il peut être excellent quand il fait simple. C’est aussi un découvreur de talent et il nous le prouve à nouveau avec Luke Stanton Eddy, le héros, inconnu, mais qui porte toute la première partie sur ses épaules et rappelle les débuts d‘un certain Joseph Gordon-Levitt (The Dark Knight Rises). L’acteur est simple mais précis et impose ce jeu fait d’innocence et de fragilité qui vient contraster avec le jeu de Matilda Price (Mother and Son), véritable révélation qui illumine d’un seul coup le film et prend tout l’espace. La jeune actrice s’impose et ne lâche rien, elle est précise et nous touche en plein cœur lorsqu’approche la fin du film. 



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