Les Poupées russes
Sortie:
27/06/2005
Pays:
France
Genre:
Durée:
120 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Les Poupées russes

par: Sebastien Keromen



5 ans après l’Auberge espagnole, les héros du film ont pris… 5 ans, bien sûr. Et se posent des questions de trentenaires. Romain Duris, sous la caméra de Cédric Klapisch, ne sait plus à quelle femme se vouer…

Les Poupées russes
France, 2005
Réalisateur
 : Cédric Klapisch
Acteurs : Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France, Kelly Reilly, Kevin Bishop, Zinedine Soualem
Durée : 2h05

L’histoire
Xavier a trente ans. Sa fibre d’écrivain l’a conduit à accepter des travaux d’écriture peu personnels, comme des bios de célébrités ou le scénario d’un téléfilm à l’eau de rose. Mais surtout, il s’interroge et s’inquiète et se désespère d’être toujours seul, de n’avoir pas trouvé l’âme sœur.


La critique


Même si ce film est indéniablement la suite de l’Auberge espagnole, c’est aussi un film très différent, presque complémentaire. Alors que le premier jouait sur le film collégial et les expériences de jeunesse, le second se concentre presque uniquement sur la recherche de l’âme sœur et du grand amour. Vous pourrez donc aimer le film sans avoir aimé le premier, ou réciproquement. On retrouve bien les acteurs principaux, également les autres de la chambrée (mais seulement dans le dernier quart d’heure), le côté cosmopolite (ça parle français, anglais, russe), mais pas vraiment le même ton ni la même bonne humeur. Comme ses héros, le film a grandi et se pose d’autres questions.
Les Poupées russes se veut ainsi à la fois une comédie romantique, et une réflexion sur l’amour. Un peu à la Sex and the city, en moins cynique. Le seul problème, c’est que c’est un peu contradictoire : comment s’emballer pour les amours d’un personnage qui s’arrête régulièrement pour vous expliquer ce qu’il ressent ? Si on prend le film comme une réflexion, l’histoire d’amour semble un peu plate, et quasiment contradictoire avec les réflexions du héros. Si on prend le film comme une comédie romantique, les explications des sentiments gâchent un peu la magie, comme quand on vous montre les trucages d’une scène à effets spéciaux. Ça n’enlève rien à la qualité du film, mais il reste tout le long le cul entre deux chaises, à se prendre au sérieux ou à la légère, selon les moments.


Ce qu’il apporte sur le sujet de l’amour et des relations est plutôt bien vu, mais également assez déjà vu.
Assez juste, comme d’autres films l’ont été avant lui. Agréable sans révolutionner le genre. Bon, vous voyez ce que je veux dire. À part ça, le film est très agréable et se laisse regarder avec plaisir. Comme dans le premier opus, Cédric Klapisch se laisse aller à quelques scènes avec des effets inédits (ralentis, images fixes, montages divers), aussi réussis que tout de même un peu trop ostensibles. La musique est également réussie de A à Z, avec une excellente sélection de morceaux très différents.
Mais finissons par le meilleur du film : ses acteurs. On ne doutait déjà plus du talent de Romain Duris, et ce film permet une fois de plus de profiter d’une grande interprétation. On y ajoute une Cécile de France irrésistible de drôlerie, une Kelly Reilly irrésistible tout court, une Audrey Tautou très attachante, et tous les autres seconds rôles parfaits, pour un film centré sur ses personnages, avec des acteurs qui le lui rendent bien. En résumé, si Les Poupées russes reste un film plus classique que L’Auberge espagnole, il est tout aussi réussi, pour d’autres raisons que son prédécesseur. Sans doute pas inoubliable, mais bien agréable.

A voir : pour tous les acteurs
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, un bon film français, ni plus ni moins

Sébastien Keromen