Avec mon collègue Sébastien, nous étions d’accord pour qu’il fasse la critique de
Madagascar, le dernier-né des studios Dreamworks. Aucun souci, n’y tenant pas particulièrement, d’autant plus que nous sommes souvent d’accord sur les films. Mais franchement, vu ma déception de vendredi soir, je ne peux m’empêcher de prendre ma plume !
Madagascar
Etats-Unis, 2005 (Année de production : 2003)
Réalisateur : Eric Darnell, Tom McGrath
Voix en VO : Ben Stiller, Chris Rock, David Schwimmer
Compositeur : Hans Zimmer
Durée : 1h26 min
, Genre : Animation zoologique,
Date de sortie : 22 juin 2005
Lien vers le site officiel : Madagascar
L’histoire
Une girafe, un lion, un zèbre et un hippopotame décident de quitter leur zoo confortable de New-York pour la vie sauvage. Ils ne se doutent pas des aventures qu’ils vont vivre…
La critique
Il fait quel temps là-haut ?
A toucher à la notoriété, on finit par croire que le succès est assuré et qu’on ne peut plus décevoir… on se croit plus ou moins intouchable grâce à des succès antérieurs et on suppose que la recette marchera, ou du moins, continuera à marcher… C’est un peu le cas des studios Dreamworks, transformés depuis quelques années en véritable fast-food du cinéma d’animation. Où est donc passé le génie de Fourmiz ? Où est donc passée la verve de Shreck ? Ce n’est point dans Madagascar que vous les trouverez.
Esprit es-tu là ?
Inévitablement, techniquement c’est splendide, regorgeant de détail, de couleurs chatoyantes, le tout pourvu d’une animation fluide au possible. Et c’est tout… Vous avez bien lu, c’est tout. Vous ne trouverez rien de plus de la part du dernier opus des studios de Spielberg, Geffen et Cie, qui privilégie la forme sur le fond d’une manière absurde. Même un ratio 90/10 serait un euphémisme pour cette production totalement dépourvue de personnalité. La partition musicale n’arrange rien puisqu’il n’y en a pas, et ce ne sont pas les quelques passages musicaux (dévoilés bien évidemment dans la bande-annonce) qui vous satisferont.
Des personnages ? Vous en voyez, vous, des personnages ?
Habituellement, la personnalité et le charisme des comiques de service servent à récupérer le tout, car il faut bien avouer que le scénario est fréquemment inexistant. Mais ici, que nenni : nos animaux sont transparents et vides comme j’en ai rarement vus et je ne peux que vous suggérer d’aller divertir vos bambins au zoo du coin.
Melman la girafe est aussi grand que quelconque, Gloria l’hippopotame, invisible (un comble vu son gabarit), et quand à Alex le lion et Marty le zèbre, je n’en parle pas. Leurs gags font rarement mouche, et peinent à faire esquisser un misérable sourire. Et si vous souhaitiez oublier une dure journée de labeur avec Madagascar, passez votre chemin. Il y a même des chances que vos rejetons vous en veuillent pour leur avoir infligé ça.
Néanmoins, il y a les pingouins (Dieu merci), aussi psychopathes que petits. Chacune de leur apparition est délirante et déclenche fous rires. Mention spéciale pour la séquence de la banquise, hilarante.
Et je vous l’avais dit, c’est tout, pour les métaphores sur l’amitié et compagnie, on repassera.
Madagascar est au final un plat indigeste sur lequel même les plus voraces d’entre vous se briseront les dents. Un peu de citrate de bétaïne ne changera rien à la donne. A la manière de Alex, le lion du film, les studios Dreamworks devraient veiller au grain pour ne pas troquer leur peau de fauve contre une descente de lit. Chers Messieurs… vous ne saviez donc pas que votre principal concurrent, Pixar, fait mille, pardon, cent mille fois mieux que vous ?
A voir : vous avez un zoo, un vrai, près de chez vous ?
Le score presque objectif : 5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, pour la fête du cinéma, et encore…
Arnaud Weil-Lancry