Profession profiler
Mindhunters
Sortie:
06/07/2005
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h46 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Profession profiler

par: Arnaud Weil-Lancry



Après L'exorciste: au commencement, Renny Harlin revient sur le grand écran avec Profession profiler, qui n'est pas, comme son nom pourrait le faire penser, une nouvelle série pour la 6. Ce film honnête met en scène une multitude de vedettes dans un jeu classique mais efficace du chat et de la souris...

L’histoire
Sept jeunes agents prometteurs du FBI se retrouvent à passer un ultime examen dans une île déserte. Mais cette épreuve finale, concoctée par Jake Harris, un instructeur aussi sadique que doué, va rapidement révéler la présence d'un véritable sérial killer sur l'île…
La critique

Aussi bien prolifique qu'hétéroclite…
Dans le genre inégal, Renny Harlin sait de quoi il parle. Le réalisateur finlandais a accouché de diverses productions passionnantes dans les années 90 (Cliffhanger, 58 minutes pour vivre), mais il faut avouer que ces dernières années ne lui ont pas été des plus profitables, Peur Bleue ou Driven n'étant pas les meilleures des références.
Dans une telle situation, est-ce réellement prudent de sortir une production telle que Profession profiler ? Rien n'est moins sûr. Le genre, déjà tellement riche, n'est plus vraiment une poule aux œufs d'or… divers individus se retrouvant à la merci d'un psychopathe, et finissant par se suspecter mutuellement, cela n'a rien de frais, non ? Alternant certaines séquences gores choc inspirées de Saw, et d'autres passages plus psychologiques (Identity par exemple), Profession profiler paraît rapidement s'orienter sur une trame prévisible et sans surprise. Passé les premières minutes, c'est effectivement le cas, laissant présager un film très moyen. La dernière production de Renny Harlin s'en sort ainsi tout juste, grâce à un certain savoir faire et des acteurs plutôt inspirés.


Un travail honnête pour une interprétation honnête
La travail de Renny Harlin est, tout au long du film, très convenable: sa production est relativement prenante, le scénario correct, la bande-originale aussi… Mais là est le couac, car tout demeure correct, empêchant ainsi à Profession Profiler de prendre le large par rapport aux productions du même acabit. Malgré ses qualités directement inspirées d'un travail plus que professionnel, le film prend à peine aux tripes alors qu'il pourrait prendre à la gorge… on sursaute souvent, mais on reste sur sa faim, face à des situations trop convenues. Dans un film qui choisit une telle trame, il faut un sans faute intégrale, à la manière d'un Identity, véritable référence en la matière. Le scénario est en béton, mais devrait être en acier trempé, le réalisateur est Renny Harlin, alors qu'un Christopher Nolan aurait été nécessaire. On en gardera un cadre original (une île-ville déserte) et un contexte plutôt intéressant sur la dimension "étude" que peut adopter une chasse au serial killer.

Si Profession profiler peine à se démarquer en matière de réalisation, il en va autrement pour ce qui est de l'interprétation. Les acteurs en présence, s'ils ne sont pas parfaits, sont tout à fait crédibles et ont le mérite de proposer un jeu nuancé et sans lourdeur, ce qui est rarement le cas dans ce type de registre. On verra avec un plaisir indicible revenir sur les écrans le rare Christian Slater et l'étonnant Jonny Lee Miller… deux acteurs toujours aussi impeccables. De la même manière, LL Cool J est de la partie, décidément fort apprécié du réalisateur après Peur Bleue.

Trés (trop) classique dans son déroulement et sa réalisation, Profession Profiler ne déplacera pas les foules, c'est certain. Il en restera un film un peu juste, limite moyen, qui occupera agréablement votre soirée, sans laisser un quelconque souvenir impérissable. Heureusement, on a de bonnes têtes d'affiches, particulièrement jouissives, et ce n'est déjà pas si mal…

A voir : pour des acteurs sans excès et certaines tronches vraiment trop rares
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, pour un film efficace et (mais ?) classique

Arnaud Weil-Lancry