Le Transporteur II
The Transporter II
Sortie:
07/08/2005
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h27 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Le Transporteur II

par: Arnaud Weil-Lancry

Si vous avez besoin d'un chauffeur vous pouvez appeler Jason Statham, alias Franck Martin, le héros du Transporteur II. Suite logique et implacable du Transporteur I, cette séquelle réalisée par Louis Leterrier fait honneur à Europacorp, nous servant un film burné, efficace et plus que jouissif. En clair, l'exemple de ce que pourrait être le renouveau du cinéma d'action occidental d'aujourd'hui…

L’histoire
Franck Martin doit conduire un petit garçon à l'école pendant quelques jours. L'enfant étant le fils d'un responsable de la lutte anti-drogue, il va se retrouver pris dans un complot diabolique…
La critique

On prend les mêmes et on recommence…
Société plus qu'irrégulière dans les qualités de ses produits, Europacorp nous revient avec la suite du Transporteur, Jason Statham en tête d'affiche. Loin d'être inoubliable, ce premier opus avait néanmoins surpris lors de sa sortie grâce à une qualité visuelle étonnante, tout comme une certaine maîtrise du sujet de la part de Louis Leterrier. En bref, un bon petit film d'action de chez grand-maman: soigné, efficace, brutal mais avec un certain laxisme et des temps morts (comprenez de l'ennui).
Cette séquelle reprend donc les ingrédients précédents mais très largement amplifiés: des images encore plus léchées, plus d'action, des chorégraphies bien plus violentes, aucun temps mort, le tout, en 1h27 min. Qui dit mieux ?

On ne comprend pas tout, mais qui cela préoccupe-t-il ?
Non, mais c'est vrai, ça … Même si tout est téléphoné dans cette production sans surprise, il est inutile de chercher à en comprendre le déroulement car le scénario tient sur un misérable timbre poste, de la même manière que les invraisemblances et incohérences se succèdent. De toute manière, on sait exactement pour quelle raison on en est venu à payer: pour laisser ses maigres neurones chez soi et pour simplement se défouler dans l'atmosphère feutrée d'une salle de cinéma… L'effet est garanti et dire qu'on est gavé relève de l'euphémisme: l'ennui ne survient jamais, même si une vingtaine de minutes supplémentaires auraient été les bienvenues pour améliorer la crédibilité du film. Le résultat est encore plus étonnant lorsqu'on sait que le tournage fut effectué en soixante douze jours seulement.


Les acteurs n'ont, quand à eux, pas été rétribués en ce sens, et accomplissent facilement ce minimum syndical qui leur a été demandé… Hormis bien évidemment l'impressionnant (appelons un chat, un chat) Jason Statham, confirmant sa stature physique révélée dans le premier opus. Pour cet acteur britannique déjà vu dans Braquage à l'Italienne et dans Snatch, la consécration est totale, prouvant bien que ses aptitudes martiales entraperçues dans Le Transporteur premier du nom n'étaient pas le fruit du hasard. L'acteur se démène comme un diable sur tous les fronts: poursuites en hors-bord, combats incessants, gunfights… Il ne déçoit jamais, même si la surenchère des situations en vient à le doter du statut d'un ersatz de James Bond. Ces exagérations demeurent crédibles, étant tout à fait dans la cohérence du personnage, froid et limite implacable. Cette froideur est néanmoins à double tranchant car si elle accentue fortement le charisme (déjà conséquent) de Jason Statham, elle sape partiellement la qualité de son interprétation, mettant en doute l'aptitude de l'acteur à porter sur ses seules épaules un tel film. François Berléand est malheureusement une aide insuffisante, et Europacorp ainsi que Louis Leterrier y gagneront sans aucun doute à seconder à l'avenir l'acteur britannique de seconds couteaux d'une plus forte envergure.
Si le très rare Matthew Modine est présent, Il demeure dommage de ne pas plus exploiter cet excellent acteur qui paraît complètement en dehors du circuit cinématographique depuis plusieurs années.

Le Transporteur II ne déçoit absolument pas et confirme le talent d'une équipe aux prestations irrégulières, tendant à se spécialiser dans le cinéma d'action. Il va sans dire que l'atmosphère européenne qui se dégage de cette saga Le Transporteur est loin d'être étrangère à sa (relative) réussite.
Le Transporteur II reste un film d'action, certes, mais de grande qualité, annonçant un certain renouveau dans ce cinéma, dont le versant occidental est en chute libre depuis les années Seagal et Van Damme. Jason Statham en est le digne successeur, préfigurant une relève épatante, d'un bien meilleur niveau que ses désormais calamiteux prédécesseurs.
 
A voir : pour un visuel plus qu'irréprochable et un soin de chaque instant…
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, jouissif, défoulant et sans répit… en gros, le juste remède à une journée au boulot pleine de souffrance…
Site officiel: Le Transporteur II