Un visuel inspiré
Pourtant, le visuel de
The Jacket est on ne peut plus soigné, léché et travaillé. Chaque plan n’est pas foncièrement beau, mais dénote d’une noirceur et d’une crasse très façonnée, renvoyant aux origines du réalisateur, celles d’un costumier et d’un peintre. Ces origines sont présentes en permanence, surtout lors des séquences mettant en évidence les yeux et le visage des acteurs, en particulier Keira Knightley et Adrien Brody. Ces derniers, comme Kris Kristofferson, sont très inspirés dans leur rôle très orienté misère, suicide et surtout désespoir. Le désespoir pour le Dr Lorenson d’aider le fils de son amie, le désespoir de Starks de s’en tirer, celui de Jackie de survivre dans un monde qui n’a plus rien à lui apporter et enfin le des(espoir) du Dr Becker d’aider ses patients. Ce tableau à priori alléchant se perd malheureusement rapidement dans le souhait de son réalisateur de trop en faire, nous servant ainsi un je-ne-sais-quoi fourre tout qui tente de surfer sur bien des vagues liées aux films cités plus haut. Bien des plans revoient entre autre à
The Machinist, avec Christian Bale, film boxant dans une catégorie légèrement supérieure mais immanquablement
déjà vu.
Mais rien ne marche comme voulu car le scénario ne décolle pas ou peu, d’un calme et d’une platitude impénétrable qui finissent par vous gagner. A ce moment même, les questions essentielles du film n’en deviennent que peu préoccupantes et évasives… Le fin mot de tout ce fatras en devient inutile. Le film s’effondre tout seul en découvrant des attentes déçues, mais aussi une personnalité et un charisme inexistant. Ces éléments importants sont malheureusement absents de
The Jacket, et ne nous permettent pas au final de profiter pleinement de ce visuel crade si appliqué.
Il est regrettable que
The Jacket ne se soit pas orienté dans une direction toute autre, ou bien que le film de John Maybury ne soit pas plus travaillé, donnant ainsi le sentiment de moins léser ses spectateurs. J’en viens aussi à affirmer la même chose que mon collègue Sébastien lors de sa critique de
The Machinist : « quand on va voir plein de films, on fini toujours par en trouver qui se ressemblent ». Et c’est un peu cela,
The Jacket, ça ressemble à tout, mais sans personnalité, et en un sens il en devient un peu un film pour rien.
A voir : peut-être si vous souhaitez refaire le monde sur fond de toile suicidaire…
Le score presque objectif : 6/10, cela paraît beaucoup compte tenu de ma critique, mais il est difficile de mettre moins compte tenu du travail présent à l’écran
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, je ne vous le recommande pas vraiment… ceci dit, il n’y a pas grand-chose ces derniers temps…
Site officiel:
The Jacket