The Jacket
The Jacket
Sortie:
24/08/2005
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h42 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

The Jacket

par: Arnaud Weil-Lancry

Eh bien… ça ne va pas chercher bien loin tout ça… une sorte de thriller fantastique mélangeant un peu tout et n’importe quoi : entre autres les voyages dans le temps et la schizophrénie. Rien de bien original pour The Jacket, le dernier film de John Maybury. A croire qu’on en a encore un paquet des comme ça dans le congélateur…

L’histoire
Un soldat, blessé pendant la Guerre du Golfe, se retrouve accusé d’un meurtre dont il n’a pas souvenir. Interné dans un hôpital, il se voit soumis à une expérience étrange lui permettant de voyager dans le temps…

La critique

On part perdu d’avance
Ce qui est franchement mal fichu, c’est que The Jacket se brûle les ailes dès la bande-annonce, car tout ou presque est révélé : la situation schizophrène du héros, la dimension « voyage dans le temps » (style : mais comment vous pouvez savoir ça ?)… Rien ne paraît créé et tout ne paraît qu’emprunté, non visuellement, mais scénaristiquement. Vous prenez Retour vers le Futur, Fight Club, Sleepwalker et L’Effet Papillon… Secouez le tout, et vous obtenez The Jacket ? C’est ce que vous croyez, non ? Perdu, en fait, on n’obtient pas grand-chose pour la simple et bonne raison que certaines poules n’ont que très peu d’œufs d’or et que celles du genre sont presque toutes épuisées. The Jacket n’avance rien, ne démontre rien, n’explique rien, car toutes les cartes sont jouées à l’avance : en empruntant des morceaux des œuvres citées ci-dessus, John Maybury constitue un puzzle très léché mais inutile sur le papier.


Un visuel inspiré
Pourtant, le visuel de The Jacket est on ne peut plus soigné, léché et travaillé. Chaque plan n’est pas foncièrement beau, mais dénote d’une noirceur et d’une crasse très façonnée, renvoyant aux origines du réalisateur, celles d’un costumier et d’un peintre. Ces origines sont présentes en permanence, surtout lors des séquences mettant en évidence les yeux et le visage des acteurs, en particulier Keira Knightley et Adrien Brody. Ces derniers, comme Kris Kristofferson, sont très inspirés dans leur rôle très orienté misère, suicide et surtout désespoir. Le désespoir pour le Dr Lorenson d’aider le fils de son amie, le désespoir de Starks de s’en tirer, celui de Jackie de survivre dans un monde qui n’a plus rien à lui apporter et enfin le des(espoir) du Dr Becker d’aider ses patients. Ce tableau à priori alléchant se perd malheureusement rapidement dans le souhait de son réalisateur de trop en faire, nous servant ainsi un je-ne-sais-quoi fourre tout qui tente de surfer sur bien des vagues liées aux films cités plus haut. Bien des plans revoient entre autre à The Machinist, avec Christian Bale, film boxant dans une catégorie légèrement supérieure mais immanquablement déjà vu.

Mais rien ne marche comme voulu car le scénario ne décolle pas ou peu, d’un calme et d’une platitude impénétrable qui finissent par vous gagner. A ce moment même, les questions essentielles du film n’en deviennent que peu préoccupantes et évasives… Le fin mot de tout ce fatras en devient inutile. Le film s’effondre tout seul en découvrant des attentes déçues, mais aussi une personnalité et un charisme inexistant. Ces éléments importants sont malheureusement absents de The Jacket, et ne nous permettent pas au final de profiter pleinement de ce visuel crade si appliqué.

Il est regrettable que The Jacket ne se soit pas orienté dans une direction toute autre, ou bien que le film de John Maybury ne soit pas plus travaillé, donnant ainsi le sentiment de moins léser ses spectateurs. J’en viens aussi à affirmer la même chose que mon collègue Sébastien lors de sa critique de The Machinist : « quand on va voir plein de films, on fini toujours par en trouver qui se ressemblent ». Et c’est un peu cela, The Jacket, ça ressemble à tout, mais sans personnalité, et en un sens il en devient un peu un film pour rien.

A voir : peut-être si vous souhaitez refaire le monde sur fond de toile suicidaire…
Le score presque objectif : 6/10, cela paraît beaucoup compte tenu de ma critique, mais il est difficile de mettre moins compte tenu du travail présent à l’écran
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, je ne vous le recommande pas vraiment… ceci dit, il n’y a pas grand-chose ces derniers temps…
Site officiel: The Jacket