Shane Black's Kiss Kiss Bang Bang
Shane Black's Kiss Kiss Bang Bang
Sortie:
14/09/2005
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h42 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Shane Black's Kiss Kiss Bang Bang

par: Arnaud Weil-Lancry

Presque 10 ans après ses dernières productions, Shane Black revient sur le grand écran avec son Kiss Kiss Bang Bang (Kiss Kiss dans la critique, c’est plus court et plus pratique), un buddy movie old school. Ce film avec Robert Downey Jr et Val Kilmer constitue sans conteste la bonne (mais prévisible) surprise de cette rentrée…

L’histoire
Harry Lockhart, petit voleur peu malin, se retrouve malgré lui dans le casting d’un film hollywoodien. Faisant équipe avec un détective privé et une actrice en herbe, il va se retrouver mêlé à une affaire de meurtre…
La critique

Shane Black au Panthéon des oubliés…
J’en suis peiné, mais la probabilité pour que ce scénariste américain vous soit inconnu est (malheureusement) importante. En fait, ses dernières œuvres remontant aux Armes Fatales (1998), l’amnésie est hautement compréhensible. Je vous recommanderai néanmoins de visionner impérativement ses longs-métrages les plus marquants : Last Action Hero, Le Dernier Samaritain et Au revoir à jamais, oeuvres l’ayant imposé comme une référence du cinéma d’action dans les années 90. Quelle surprise donc de le retrouver presque 10 ans après, et de surcroît pour un premier long-métrage à 40 ans passés. Le scepticisme cédant rapidement la place à un enthousiasme des plus mordants, quinze ridicules minutes suffisent à peine pour vous faire rentrer dans cette réussite qu’est Kiss Kiss : un excellent exemple de ce que savait si parfaitement pondre Hollywood dans les années 90, c’est-à-dire un buddy movie de derrière les fagots.

Le ton est donné et le territoire marqué…
Loin de nous imposer un changement non souhaité, Shane Black impose sa marque de fabrique au bout de quelques minutes en recréant une atmosphère fidèle à ses antécédents. L’ouvrage était peu aisé, ses anciens collaborateurs (Tony Scott et Renny Harlin) étant parvenus dans le passé à créer un style visuel en totale adéquation avec ses dialogues. Shane Black parvient toutefois à créer son propre style avec Kiss Kiss : une photo ingénieuse, des plans et des cadrages rappelant Le Dernier Samaritain et des dialogues aussi bien détonnant que caustiques. Le régal est total et le transport dans le siècle précédent complet. L’exploit restera d’avoir été capable de renouveler le genre, même imparfaitement. C’est à mes yeux un exploit, le buddy movie ayant été pressé comme un citron pendant plus de 20 ans.


Gare à ne pas faire déborder le vase…
Kiss Kiss devient en fait un régal de tous les instants aussi bien pour le cinéphile que le néophyte. Les séquences d’anthologie sont multiples (celle du casting, culte !) et fréquemment hilarantes, ces dernières étant régulièrement ponctuées de passages plus dramatiques. Par ce ton mi-figue, mi-raisin, Shane Black commet parfois des impairs, entraînant le spectateur dans une voie ambiguë, ne sachant pas s’il convient de rire ou de pleurer. Cette ambiguïté n’est pas aidée par des dialogues à effet un peu surmultipliés en rajoutant un peu (parfois beaucoup) dans l’excès. Ce comportement de surenchère se retrouvera aussi dans l’évolution scénaristique, un peu déconnante et déconcertante, qui finira par vous embrouiller complètement… Remarquez, c’est habituel dans ce type de production : qui a tué machin, qui connaissait truc qui savait que etc… Je suis sûr que vous voyez très bien de quoi je veux parler.
Ces menus défauts apparaissent toutefois bien ténus face à la réussite du film et à la qualité de la distribution, irréprochable, mettant en évidence Robert Downey Jr et Val Kilmer, tandem étonnamment réussi, le premier avec son visage de victime persécutée et le second en routard salopard finalement pas si salopard que cela. Michèle Monnaghan constitue la parfaite et délicieuse cerise sur le gâteau de cette distribution si équilibrée.

Inégal par moment Shane Black’s Kiss Kiss Bang Bang est un plat savoureux qui se consomme sans aucune modération, vous l’aurez compris… En fait, Shane Black, c’est un peu du Tarantino en plus original, ou plutôt, Tarantino, c’est un peu du Shane Black avec moins de charme…
 
A voir : mais si on vous le dit !
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, croustillant, inventif et hilarant !
Site officiel: Shane Black’s Kiss Kiss Bang Bang