Broken flowers
Broken flowers
Sortie:
07/09/2005
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Broken flowers

par: Sebastien Keromen



Bill Murray est devenu un sujet de film à lui tout seul. C’est tellement vrai qu’il est de chaque image du dernier film de Jim Jarmusch. Et ça suffit à faire un film ?

Broken flowers
Titre original : Broken flowers
Pays, année
Réalisateur
 : Jim Jarmusch
Acteurs : Bill Murray, Jeffrey Wright, Sharon Stone, Frances Connor, Jessica Lange, Tilda Swinton, Julie Delpy, Chloë Sevigny
Durée : 1h45

L’histoire
Don, séducteur sur le retour, vient d’être quitté par sa dernière compagne. Une lettre anonyme lui annonce qu’il y a vingt ans, il a eu un fils. Aidé par son voisin, il va partir à la recherche de ses conquêtes de l’époque pour éclaircir ce mystère.


La critique


Bien sûr, on adore Bill Murray et sa gueule de Droopy fatigué, mais est-ce que ça suffit à faire un film ? Jim Jarmusch a coché la case Oui et s’est lancé dans Broken flowers, où Bill Murray est tellement présent que tous les autres acteurs ne semblent passer que pour des caméos. Alors voilà, on a 1h45 de Bill Murray le regard dans le vide, ou souriant de façon timide, ou regardant son interlocuteur/trice comme s’il/elle était dingue… Bon, mais au fait, c’est quoi l’histoire ?
La recherche d’un éventuel enfant et la rencontre de ses anciennes petites amies tentent de faire avancer le film. On se rend vite compte que tout ça n’est qu’un prétexte pour que Don, le personnage de Bill Murray, puisse faire un point sur sa vie et son existence de vieux beau. Manque de bol, pour que cela prenne, il faudrait avoir campé le personnage un peu plus, nous avoir donné un peu plus d’infos sur son passé et son caractère. En fait, vu le peu de background du personnage, on a tendance à penser que ça arrive directement à Bill Murray qu’à son personnage. Plutôt gênant. Alors on enchaîne les scènes de retrouvailles plus ou moins heureuses, où Don va découvrir de façon totalement superficielle la vie de ses ex, dans des scènes parfois amusantes, mais le plus souvent extrêmement courtes. A vrai dire, tous les personnages féminins sont plutôt des troisièmes rôles que des seconds rôles, tellement on les voit peu. La palme à Tilda Swinton, avec seulement 3 minutes d’apparition à l’écran. A chaque fois, on a l’impression que la première scène va conduire à d’autres scènes, développer les rapports, tout ça, mais non. Comme des bandes annonces de chaque rencontre.


En un mot, tout le film repose sur le charme de Bill Murray
(bien sûr, si vous ne pouvez pas le sentir, vous pouvez passer votre chemin). Tout le reste n’est pas désagréable, mais donne vraiment un sentiment de trop peu. Et ne vous raccrochez pas au pseudo-suspense de l’histoire (qui est la mère de son fils ?), car c’est vraiment un prétexte pour le film. Je ne veux pas vous raconter la fin, mais même si je voulais, j’en serai bien incapable vu que Jim Jarmusch a arrêté son film avant la fin, en laissant juste un vague indice très décevant du dénouement. Restent de jolies balades, quelques rencontres et dialogues légèrement surréalistes, et une ambiance douce-amère qui baigne le film. Ce qui est tout de même un peu insuffisant. Ou peut-être le film s’adresse-t-il aux personnes de l’âge de Don ?

A voir : pour Bill Murray
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +/- 0, ni pour ni contre

Sébastien Keromen