W & Gromit, le mystère du lapin-garou
Wallace & Gromit, the curse of the wererabbit
Sortie:
12/10/2005
Pays:
UK, USA
Genre:
Durée:
1h25 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

W & Gromit, le mystère du lapin-garou

par: Sebastien Keromen



L’animation en pâte à modeler, c’est très mode. Si vous ne voulez pas être le dernier idiot à ne jurer que par l’animation 3D, courez vite voir les premières aventures de Wallace et Gromit sur grand écran !

Wallace et Gromit, le mystère du lapin-garou
Titre original : Wallace & Gromit, the curse of the wererabbit
UK & USA, 2005
Réalisateur
 : Nick Park, Steve Box
Acteurs : voix de Peter Sallis, Helena Bonham Carter, Ralph Fiennes
Durée : 1h25

L’histoire
Wallace et Gromit sont Anti-Pesto, une société qui surveille les jardins et écarte tout herbivore qui pourrait en vouloir aux légumes de concours de leurs propriétaires. Mais lorsqu’ils tentent une expérience sur le cerveau d’un lapin, pour le dégoûter des carottes, les conséquences vont être funèbres pour les légumes.


La critique


Il a bien de la chance, Nick Park (et nous aussi, mais laissez-moi finir mon intro). Bien de la chance d’avoir déjà établi ses personnages et son univers loufoque dans 3 courts-métrages. Parce que sinon, vous l’imaginez, pitcher son film à Dreamworks ? " Alors, c’est l’histoire d’un célibataire british, inventeur, chauve et avec un pull vert, et de son chien qui ne dit rien mais est très intelligent. Ils ont monté une entreprise de délapinisation des cultures, et ils doivent affronter un lapin-garou pour protéger les légumes géants d’un concours agricole. Et tout ça, en pâte à modeler ". S’il n’était pas déjà connu, c’était une projection à travers la porte, avec une pointure 43 décalquée sur l’arrière-train. Alors qu’en fait, grâce aux succès et aux Oscars (2 sur 3 ont eu l’Oscar du court-métrage d’animation) de ses courts, c’est " Pas de problème. Votre lapin-garou, c’est pour emporter ou pour consommer tout de suite ? ". Coup de bol pour lui, et aussi coup de bol pour nous, du coup (de bol, mais je me répète), puisque le premier long-métrage de Wallace et Gromit est une réussite sur tous les points.
Si vous n’avez pas ri depuis longtemps au cinéma, le moment est venu. Mais laissez-moi d’abord énumérer les quelques réserves que j’ai sur le film, pour terminer ma critique uniquement sur des louanges. Tout d’abord, le film ne vous fera que rire. C’est déjà beaucoup, mais on regrette peut-être un peu l’absence de substance, d’émotion, de morale, de réflexion. Même si le film s’appuie sur une histoire solide (mais délirante), il ne vaut que pour chaque scène, indépendamment des autres. En d’autres termes, le film ne vaut pas plus que la somme de ses scènes. Deuxième regret (même si assez subjectif) : le manque de charisme de Wallace, et à vrai dire de tous les personnages humains. Autant les animaux (chiens, lapins mignons) sont parfaits, autant les humains sont moches. Ça ne gâche pas le film, mais ça empêche un peu une identification qui aurait justement pu amener un peu plus d’émotion. Mais ne vous inquiétez pas, une fois que vous serez dans le film, vos zygomatiques ne vous laisseront pas le temps de repenser à ces réserves.


Ha ha ha ha ha ha ha ha. C’est à peu de ha près le commentaire que vous aurez en sortant de la projection.
Wallace & Gromit est un film irrésistible, qui arrive à faire rire beaucoup et souvent avec de l’humour uniquement imaginatif, surprenant, un peu nonsense, un peu second degré, un peu de parodie, un peu de tout mais en restant dans un univers cohérent. Même si les dialogues valent parfois le déplacement, la plupart des gags sont visuels (et donc plus immédiats). Et ne vous inquiétez pas si l’humour visuel vous laisse habituellement froid, je suis moi-même tout à fait récalcitrant à l’humour de clown, mais pas de ça ici. De machines farfelues et complexes à quelques scènes d’action très réussies (n’oubliez pas qu’en plus tout est fait en pâte à modeler !), le film ne laisse aucun temps mort, aucune longueur. De plus, même si l’aspect de ce qui est à l’écran rappelle que tout a été fait en pâte à modeler (en plasticine, plus exactement, pâte à modeler maison des studios Aardman), l’animation est irréprochable, et certains scènes n’hésitent pas à mettre à l’image des dizaines de lapinous qui ont sans doute donné des cauchemars aux animateurs.
Un petit paragraphe pour ceux qui ont vu les courts-métrages. Tout d’abord, le film est remarquablement fidèle aux courts. On y retrouve la même maison, les mêmes machines pour lever Wallace (et sa même excuse bidon pour que Gromit lui prépare le petit dèj), les mêmes passions (le fromage pour Wallace, une vie tranquille pour Gromit). De ce côté-là, aucun souci, aucune trahison, Nick Park a réussi à tout conserver sur grand écran. Si vous avez vu les courts, ça ajoute même un peu de background aux personnages, et donne un côté familier à l’ensemble. Côté intérêt, si vous avez aimé les courts, n’hésitez pas à aller voir le long. Pour ma part, je n’avais pas vraiment accroché (La Grande excursion : trop gentillet et vide, Un mauvais pantalon : des longueurs et manque de surprise, Rasé de près : encore un goût de trop peu), même si je reconnaissais que chaque court était meilleur que le précédent. Le film continue sur cette lancée en étant infiniment meilleur que les courts. Donc, que vous ayez aimé les courts ou pas vraiment, le résultat est le même : allez voir le film.


Bon, alors, vous y allez ? J’ai plus grand chose à vous dire, moi.
Wallace et Gromit semble apparemment mettre tout le monde d’accord sur une comédie, ce qui signifie sans doute que Nick Park a trouvé un humour universel. Allez donc vérifier vous-mêmes si vous faites bien partie de l’univers. Prévoyez juste un peu de courbatures aux zygomatiques.

A voir : pour rire, rire, rire
Le score presque objectif : 8,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, sautez-y à petits bonds

Sébastien Keromen