Plutôt doué dans la réalisation, Richard Berry nous sort sa dernière œuvre : La Boîte Noire. Avec José Garcia aux premières loges, ce film raconte l’histoire d’un individu tentant de reconstituer son histoire grâce à un bloc notes… Il aurait pu peut-être y puiser de l’inspiration, car c’est ce qui a tendance à faire cruellement défaut au film…
L’histoire
Arthur Seligman se réveille dans un hôpital de Cherbourg, en état de choc, et sans le moindre souvenir des évènements récents… Les notes prises par une infirmière pendant son coma vont l’aider à reconstituer son histoire...
La critique
Richard qui continue son petit bonhomme de chemin…
Le seul aperçu de l’affiche de La Boîte Noire permet d’embrasser en une image l’ensemble de cette œuvre purement visuelle qu’est le dernier film de Richard Berry… En fait, son aspect suggestif si prononcé taraude finalement le spectateur pendant une courte heure et demie, poussant ce dernier à continuellement creuser dans ses souvenirs pour récupérer les sources d’inspiration du réalisateur français. Car inspiré, Richard Berry l’est… Trop. A force de puiser dans ses classiques, on finit par se retrouver face à un film conventionnel, peu péchu, mais d’une réussite esthétique indéniable. Sauvetage in extremis, mais sauvetage tout de même… ?
The Strangers… ?
Les plus alertes parmi vous reconnaîtront le nom des personnages du désormais culte Dark City, de l’australien Alex Proyas. Richard Berry y aura puisé une forte partie de son bestiaire, et même si les références ne sont pas trop ostentatoires, elles sont flagrantes toutefois… Car en procédant ainsi, et en cherchant délibérément à faire un film de genre mi avant-guardiste mi-thriller, notre Français débarque finalement dix ans trop tard dans un registre désormais bien entamé par certains des réalisateurs les plus doués de ces dernières années (entre autres David Fincher et Alex Proyas). Il en résulte que La Boîte Noire est décevant, trop peu inspiré car trop peu novateur. En se triturant un tant soit peu les méninges, on découvre bien trop rapidement le fin mot de cette boîte de Pandore…
Les efforts du réalisateur de Moi, César, 10 ans et demie, 1,39 m, sont néanmoins touchants dans l’énergie déployée pour finalement faire un thriller français à l’américaine : la photo est splendide bien que bénéficiant d’un montage ponctuellement fatigant, et les acteurs à l’aise dans leur rôle. José Garcia excelle dans son interprétation décalée d’Arthur Seligman tandis que Marion Cotillard est délicieuse à souhait.
Si La Boîte Noire est un film esthétiquement soigné, le soin apporté au scénario est inexistant. Richard Berry, en multipliant ses références, finit par multiplier les impairs et si le film se tient par la cohérence, c’est au détriment d’une originalité tronquée.
J’aurais tendance à toutefois saluer l’effort artistique du réalisateur, présent à chaque plan. C’est malheureusement insuffisant pour qualifier La Boîte Noire autrement qu’inconsistant…
A voir : de toutes manières, un José Garcia, ça ne se rate pas…
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, dans le genre, c’est vraiment mitigé… un film pas si mal fichu, mais tellement peu original… On va dire qu’il en vaut la peine parce qu’il est français…