Conte de cinéma
Keuk jang jeon
Sortie:
02/11/2005
Pays:
Corée
Genre:
Durée:
1h30 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Conte de cinéma

par: Arnaud Weil-Lancry

Le cinéma coréen est un cinéma flamboyant, pur, et délicat. Le dernier film de Hong Sangsoo, Conte de cinéma, n’échappe pas à cette règle, mais aurait largement pu y gagner par une consistance plus importante.

L'histoire
Un jeune homme suicidaire croise le chemin d une ancienne de ses amies, souhaitant elle aussi mettre fin à ses jours. Un homme, en sortant d’une salle de cinéma, croit apercevoir l’actrice principale du film tout juste vu...


La critique

Une sensibilité toute locale…
Hong Sangsoo fait partie de cette génération d’auteurs coréens avec lesquels il faut compter. Il l’a d’ailleurs prouvé avec Turning Gate ou La femme est l’avenir de l’homme, en affichant avec aisance cette sensibilité qu’on ne trouve que dans le cinéma asiatique et en particulier dans le cinéma coréen, par le biais de films tels que Failan ou JSA. Dès ses premières minutes, Conte de cinéma suit la même mouvance, mais malheureusement sans en avoir le souffle et l’émotion. Les images, toujours appuyées, et les sentiments, en permanence suggérés, ne parviennent qu’avec difficulté à insuffler la douleur dont ils sont pourtant supposés être le vecteur.

Des images justes posées
Conte de cinéma décrit en fait une partie de la vie d’un réalisateur sur le point de mourir, mais à l’image de la première partie du film, Hong Sangsoo nous laisse complètement ignorant de sa vie, de ses actes, ou de ses motivations… Tout comme ses acteurs. Ces derniers paraissent uniquement présents pour servir de support au film mais ne parviennent pas à lui apporter leur vie. Les images se veulent languissantes, mais la réalisation est au final surtout ennuyeuse et laborieuse. L’intention de créer des séquences fortes est omniprésente mais dans les faits, leur impact est superficiel : qui sont ces protaginistes ? Quels sont leurs liens, leurs espoirs, leurs envies, leurs haines ? Hong Sangsoo y répond toujours, mais jamais avec l’attention qu’il aurait dû fournir à ses acteurs et à ses personnages. Il en résulte pour Conte de cinéma le sentiment d’un film bâclé et transparent, mais surtout d’une forte insuffisance émotionnelle. Un comble pour un film coréen.

A voir : pour une forme de poésie propre à ce cinéma si sensible
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, à mes yeux, un film coréen vaut toujours la peine d’être visionné…