Appelez-moi Kubrick
Colour me Kubrick
Sortie:
04/01/2006
Pays:
Royaume Un
Genre:
Durée:
1h25 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Appelez-moi Kubrick

par: Sebastien Keromen



John Malkovich incarnant un excentrique qui se fait passer pour Kubrick, ça c’est de l’accroche. Mais son ramage vaut-il son plumage ?

Appelez-moi Kubrick
Titre original : Colour me Kubrick
Royaume Uni, 2005
Réalisateur
 : Brian W. Cook
Acteurs : John Malkovich
Adapté d’une histoire vraie
Durée : 1h25

L’histoire
Alan Conway n’a pas de talent particulier. Mais il arrive quand même à entrer dans les lieux les plus classes, à se faire prêter de l’argent à tout moment, à manger gratuitement. Comment ? En se présentant comme étant Stanley Kubrick…


La critique


Incarner un mec qui se fait passer pour Stanley Kubrick, mi névrosé qui y croit mi arnaqueur qui en vit, c’était du pain béni pour John Malkovich. Et effectivement, il nous sert à nouveau une grande performance, emmenant son personnage du rire aux larmes, du pitoyable à l’éblouissant, sans oublier de lui donner de l’épaisseur. Si ce n’est qu’on le savait déjà capable d’une telle performance, et que celle-ci reste ainsi sans surprise, il n’y a rien à reprocher à sa participation. C’est bien d’ailleurs le seul point positif du film.
Appelez-moi Kubrick cumule en effet les défauts. Le premier est son scénario, qui part pourtant d’un sujet original, et n’arrive pas à décoller. Les deux premiers tiers ne sont qu’une répétition sans variation des arnaques et tromperies qu’effectue le personnage de Malkovich, avec plusieurs trompés, plusieurs butins, plusieurs lieux, mais toujours la même trame. Seul le dernier tiers essaie de raconter un morceau d’histoire qui va plus loin, et fait enfin avancer le destin du personnage, mais ça reste tout de même peu palpitant. Pour tout dire, même si quelques scènes sont amusantes, on s’ennuie plutôt, et on a du mal à s’attacher au personnage, faute de vraiment comprendre où il veut en venir.


Si les acteurs (Malkovich en tête) sont irréprochables, le reste de la réalisation est quelconque.
La mise en scène est assez plate et se laisse oublier. Quant à la musique, c’est comme dans les films de Kubrick : mal employée et répétée jusqu’à la nausée. Avec les musiques des films de Kubrick, bien sûr, et on aura droit à du Orange mécanique, à du 2001 odyssée de l’espace, bien sûr, et à du Barry Lyndon. Seul épargné : le militaire When Johnny comes marching home du Docteur Folamour. La musique n’est pas le seul clin d’œil aux films de Kubrick, puisqu’on retrouve quelques scènes rappelant fortement ses films (l’ouverture à la Orange mécanique), et dont la plus réussie est le clin d’œil à Vol au-dessus d’un nid de coucou. Tiens, bizarre, c’est pas de Kubrick.
Difficile de conseiller ce film à part aux inconditionnels de Malkovich, qui auront droit à une nouvelle prestation ébouriffante de cet acteur. Pour les autres, la curiosité vous poussera peut-être à aller voir un film avec un sujet aussi original, mais comme on le sait, la curiosité est un vilain défaut.

A voir : pour John Malkovich
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, ça manque vraiment d’intérêt

Sébastien Keromen