Kirikou et les bêtes sauvages
Sortie:
07/12/2005
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h15 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Kirikou et les bêtes sauvages

par: Sebastien Keromen



Vous vous rappelez Kirikou, ce petit enfant noir pas plus grand qu’un écureuil mais malin comme un singe, qui sauvait sa tribu dans le premier film ? Et bien le revoilà, toujours sous le pinceau de Michel Ocelot, pour non pas une nouvelle histoire, mais un complément au premier film. Était-ce bien nécessaire ?

Kirikou et les bêtes sauvages
France, 2005
Réalisateur
 : Michel Ocelot & Bénédicte Galup
Musique de : Manu Dibango
Durée : 1h15

L’histoire
L’histoire de Kirikou et la sorcière était trop courte. On n’a pas eu le temps de raconter tout ce que l’enfant avait accompli. Quatre histoires à découper selon les pointillés et à insérer dans le précédent film, avec notre héros de poche préféré.


La critique


Sorti en 1998, Kirikou et la sorcière avait été plus qu’une bonne surprise : un dessin animé beau, inventif, attachant, coloré, qui plaisait autant aux enfants qu’aux parents. La suite des aventures du petit homme au cinéma ne pouvait donc que nous réjouir, même s’il ne s’agit pas de la suite à proprement parler, les événements du nouveau film prenant place pendant l’action du premier. Et c’est déjà son premier point faible : le film n’a ni début ni fin, se contentant de narrer quatre petites histoires indépendantes, qui auraient pu se trouver dans le premier film, comme quatre scènes inédites qu’on aurait trouvées dans les bonus de son DVD. Cela posé, ça n’empêchait pas a priori de retrouver le charme du premier film.


Pourtant, on a du mal à se laisser entraîner à nouveau dans l’aventure.
Les décors sont pourtant toujours aussi somptueux, l’ambiance originale, mais c’est vraiment du côté du scénario qu’il faut chercher. D’abord handicapée par son côté quatre historiettes d’un quart d’heure chacune, l’histoire pêche en plus par un côté bébé beaucoup plus prononcé que dans le premier épisode. Chacun dit en articulant bien tout ce qu’il pense, pour qu’on comprenne bien, et les événements qui surviennent sont aussi peu surprenants qu’une merguez dans un couscous. Un exemple, que vous compreniez bien ma pensée. Kirikou et son village ont fait des poteries, et se rendent à la ville pour les vendre. C’est loin, c’est lourd, tout le monde en a un peu marre. Et là, ils tombent sur un buffle harnaché, sans personne en vue, et décident de l’emprunter pour les aider à porter les paquets. Kirikou leur dit : " Attention, vous laissez la responsabilité de tout votre travail à ce buffle ? Et s’il s’enfuie, ou casse les poteries ? Vraiment, c’est risqué, vous ne devriez pas le faire, vous risquez de tout perdre, et comment le village pourra-t-il manger, alors ? " (oui, il est un peu casse-couilles, Kirikou, mais on l’aime bien quand même). Ai-je besoin de vous raconter ce qu’il se passe après ? Oui, le buffle se barre en courant et casse tout. Oui, Kirikou, qui n’avait pas mis ses poteries sur le dos du buffle, les vend toutes et sauve le village. Et oui, tout le monde danse en chantant " Kirikou est petit, mais c’est mon ami ". Et non, ce n’est ni mièvre ni attendu, comme dénouement. Bien sûr, il y avait déjà de telles histoires dans le premier (le bateau, l’arbre), mais il y avait tant d’autres choses…


Ajoutons qu’ici chaque histoire est présentée par un vieux monsieur sage
avec une barbe de pharaon (le grand-père de Kirikou), qui nous explique qu’il va nous raconter une histoire où son petit-fils a fait preuve de sagesse, ou de grandeur de cœur, qu’il a fait de bonnes et belles choses… En plus d’alourdir encore le propos, ça casse le peu de rythme en saucissonnant le film en morceaux. Ça pouvait se justifier pour Princes et princesses, du même auteur, où les histoires n’avaient pas de lien, mais ici c’est vraiment pas une bonne idée. Les trois premières histoires ne sont guère plus passionnantes que ça, en étant en plus assez répétitives. Heureusement, la quatrième, plus construite, et n’ayant en fait rien à voir avec les bêtes sauvages, retrouve l’intérêt du premier film. Soit quasiment 20 bonnes minutes, pour presque une heure d’histoire tellement plate et sans surprise qu’elle impatiente même les bébés. Je vais vous dire ce que je voudrais : une version longue du premier film, où on intègre cette dernière histoire. Parce qu’il n’est pas question que je me repaye le reste du film pour la revoir. Et pour finir, je vais employer la formule rituelle qui s’applique à toute suite inférieure à l'original : revoyez plutôt le premier.

A voir : si vous n’avez pas vu le premier film, voyez-le, et si vous l’avez vu, revoyez-le, mais pas la suite
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, déçu

Sébastien Keromen