La Petite Jérusalem
La Petite Jérusalem
Sortie:
14/12/2005
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h34 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

La Petite Jérusalem

par: Arnaud Weil-Lancry

La Petite Jérusalem nous narre la vie de deux sœurs campées par Fanny Valette et Elsa Zylberstein. Pour son premier film, Karin Albou choisit un thème difficile entre sentiment et religion. A film complexe, résultat mitigé…


L'histoire
Laura, 18 ans, est issue d’une famille juive pratiquante. Elle tente tant bien que mal de trouver un équilibre à sa vie, tiraillée entre croyance religieuse et philosophie. Sa sœur Mathilde, elle, tente de redonner la vie à son couple en perte de vitesse…

La critique

La femme juive est décidément à l’honneur cette année, après Avanim et Va vis et reviens. A la différence des deux films précités, La Petite Jérusalem ne prend pas racine en Israël, mais en banlieue parisienne, à Sarcelles. Ce film, à la durée et au budget raccourcis, décrit la vie d’une famille ultra orthodoxe dont la vie est régie par la Torah (livre sacré des israélites) de manière plus que stricte. Lorsque Laura, la cadette, s’éveille à la pensée, à l’amour, et à la vie, elle sent inexorablement la distance se creuser vis-à-vis de sa famille. Comment vivre entre religion et éveil spirituel ? Comment concilier amour familial et croyance moderne ? Comment gérer sa propre différence envers ses proches ?

Ces stimulantes questions sont pourtant posées tout au long de La Petite Jérusalem… sans que Karin Albou, la réalisatrice, n’y réponde ou n’éclaire le spectateur. Volontiers contemplatif, le film annonce des couleurs chatoyantes à travers une introduction intéressante mettant en scène la vie de ces religieux, ainsi que celle de Laura. Ces séquences oniriques et délicates à l’image des balades kantiennes de la jeune fille, se perdent fréquemment, ne trouvant leur place dans le récit qu’avec difficulté. Certains passages à la limite du voyeurisme se contentent malheureusement de décrire l’intimité de ces amoureux de leurs traditions sans apporter l’approfondissement nécessaire.
Les sœurs Laura et Mathilde sont néanmoins magnifiques, fabuleusement mises en valeur par la photographie de Laurent Brunet et la caméra de Karin Albou. Suggestive et sensuelle au possible, sa réalisation manque souvent de poids et de profondeur et laisse fréquemment le spectateur doucereusement intéressé alors qu’il aurait pu se sentir passionné par les thèmes abordés.

Les douleurs et passions de cette jeune fille religieuse ne laissent nullement indifférent dans un film admirablement servi par deux actrices exemplaires. Karin Albou signe un film subtil et à fleur de peau dont le principal défaut reste un douloureux excès contemplatif… Résultat mitigé pour un film à la thématique ô combien difficile…

Le score presque objectif: 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3): +1, de bien belles images et des thèmes intéressants, abordés malheureusement avec trop de superficialité. A voir pour la révélation de Fanny Valette.