Jarhead, la fin de l'innocence
Jarhead
Sortie:
11/01/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
2h3 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Jarhead, la fin de l'innocence

par: Arnaud Weil-Lancry

Jarhead est le dernier film de Sam Mendes avec la star montante, Jake Gyllenhaal… Et bien… Mouais, bof, bon… J’en sais rien…

L’histoire
Eté 1990. Anthony Swofford, un jeune militaire, est envoyé avec son bataillon de Marines en pleine guerre du Golfe. Une fois sur place, l’attente commence, et avec elle, l’ennui et la frustration...

La critique
 
Sam Mendes, ou le choc des genres…
Sam Mendes aime jongler avec les genres. En effet, ses œuvres se suivent et ne se ressemblent nullement. Après être passé par le drame (American Beauty) et le film des années trente (Road to Perdition), le réalisateur britannique se consacre aujourd’hui au film de guerre avec Jarhead. Et toujours à l'écran, un persistant amour des Etats-Unis et des Américains, ou plutôt d’une certaine vision de notre voisin outre-Atlantique. Celle dépeinte dans Jarhead est peu ragoûtante, renvoyant à l’Amérique glauque et paumée de Lonesome Jim, le premier petit chef d’œuvre de Steve Buscemi. Sauf que le dernier film de Sam Mendes ne comporte aucune note optimiste ou distrayante. Seulement celle d’une jeunesse aveuglée, déçue, et autant clairvoyante que trompée.


Jarhead, tête de jarre… tête de con…
D’une mise en bouche éprouvante, Jarhead annonce la couleur avec dix minutes à l’image de sa bande-annonce : des passages violents et marquants, qui donnent furieusement envie de voir la suite… Seulement, cette fameuse suite, si elle laisse sur le carreau artistiquement parlant, est loin de convaincre définitivement. Pendant plus de deux heures de projection, le spectateur demeure avec une puissante impression de transparente futilité, de fugacité, et de temps foutu par la fenêtre. Malgré deux heures de martèlement visuel, de tirades tape-à-l’œil, de masturbation à la Platoon, le film ne marque pas, n’imprime pas. Sitôt sorti de la salle, sitôt évacué, Jarhead, ou l’étrange sentiment d’une œuvre oubliée.
Car Jarhead est un plat qui se mange froid, voire glacé. Il nécessite une profonde digestion et une lente réflexion. Snobisme involontaire ? Arrogance du réalisateur et des acteurs ? Oui et non. Les images sont divines (surtout les plans nocturnes de puits de pétrole enflammés) et les acteurs impeccables (Jamie Foxx et Jake Gyllenhaal), mais qu’est ce qui cloche donc dans cette drôle de guerre ?

La guerre, quelle guerre ?
En fait, il n’y a pas de guerre. Cette bizarre guerre du Golfe se fait presque par procuration, presque par tricherie… par le biais d’une armée de l’air qui passera larguer quelques bombes et qui s’enfuira, telle une pie voleuse, ne laissant sur son chemin que des cadavres calcinés et des marines désoeuvrés. De grands et fiers gaillards élevés par une Amérique puissante et invincible, galvanisés par une guerre du Vietnam traumatisante et désormais démodée. De jeunes Américains dressés pour tuer et qui finalement ne tueront rien ni personne, si ce n’est quelques chameaux. Les seuls vestiges de cette guerre de la déception et de l’inutile demeureront 4 minutes de fusillade du vide, mais surtout des pleurs, des larmes, et des êtres meurtris à jamais dans leur corps et leur âme. Tout ça pour quoi ? Tout ça pour rien.
Alors, pari réussi pour Sam Mendes ? Je ne sais pas… On peut la jouer à pile ou face si vous le souhaitez…
 
Le score presque objectif : 6 ou 8/10… Sais vraiment pas…
Mon score perso (de -3 à +3): 0, vous m’en demandez trop là…