A l’origine intégré à 3 extrêmes sous forme d’un sketche de courte durée, Nouvelle Cuisine se vit adapté sous la forme d’un long-métrage. Le réalisateur Fruit Chan considérait le scénario plus adapté à une version longue. Il est visiblement le seul à le penser…
L’histoire
Ching Lee, une ancienne star de cinéma, est prête à tout pour retrouver sa jeunesse d’antan, et par la même occasion, reconquérir son mari infidèle. Elle s’adresse alors à Mei, qui lui fait découvrir ses raviolis rosâtres, réputés pour leur vertu rajeunissante…
La critique
Tales From China
Très (trop) rapidement, quelques mots directement issus des années 80 viennent heurter notre esprit au bout de quelques minutes de Nouvelle Cuisine : Tales From The Crypt. En effet, tout dans le film de Fruit Chan fait penser à l’illustre série créée par Bill Gaines et Jack Davis : même trame, même structure, même scénario… Pour ne parler que de lui, le thème de la jeunesse éternelle a été déjà trop souvent visité pour ne pas renvoyer à certaines de ses références… entre autres, deux épisodes de la première saison de cette géniale série horrifique : Only Sin Deep et The Switch. Dès lors, difficile de ne pas comparer, difficile de ne pas songer en permanence à l’aspect court-métrage, si propice à un tel sujet. La comparaison s’arrête malheureusement ici car tout ce qui faisait la force et la consistance d’une œuvre de courte durée est logiquement balayé dans ce long-métrage fastidieux d’une heure et demie.
On est malheureusement vite déçu par la maigreur scénaristique qui tient dans le chas d’une aiguille. Si ce type d’histoire a déjà vu le jour sous la forme d’épisodes courts, c’est qu’il y a forcément une logique et une raison. Sous prétexte d’adapter son court-métrage de 3 extrêmes, Fruit Chan rallonge en permanence son film, lui donnant l’air d’une corde sur laquelle on n’en finit plus de tirer. L’effet, évident, n’est apparemment pas celui escompté : malgré un thème pourtant intéressant, une réalisation appliquée et des acteurs dans leur meilleur jour, Nouvelle Cuisine intéresse peu, endort souvent et ennuie mortellement. Le travail technique demeure réussi par une photo bien amenée et une bande originale angoissante, bien qu’extrêmement discrète, qui a le mérite de vous balancer des frissons et autres sursauts des plus désagréables.
Malgré la pleine utilisation d’acteurs plutôt à l’aise dans leur rôle, Nouvelle Cuisine ne fait que s’étirer en longueur pour finir par distancer définitivement le spectateur une bonne demie heure avant la fin. La présence de thèmes universels tels que la jeunesse éternelle ou le cannibalisme sont trop peu exploités pour permettre au spectateur de rentrer plus à fond dans le film. Evidemment, les séquences de dégustation sont immondes et quelques passages écoeurants bien sentis parsèment judicieusement le film. Mais est-ce bien suffisant pour combler notre appétit ? Non.
Le score presque objectif : 6/10
Mon score perso (de -3 à +3): 0, loin d’être convaincant pour un rédacteur loin d’être convaincu