Down in the valley
Down in the valley
Sortie:
22/02/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h52 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Down in the valley

par: Arnaud Weil-Lancry



Down in the Valley est le dernier film de David Jacobson. Ce petit film romantique, surfant sur certaines vagues de ses aînés, manque pourtant d’un petit quelque chose pour être vraiment réussi. Avec l’adorable couple constitué par Edward Norton et Rachel Ewan Wood.

L’histoire
Lorsque Tobe et Harlan se rencontrent, c’est le coup de foudre. Mais face au comportement un peu mystérieux de Harlan, Wade, le père de Tobe, interdit à cette dernière de le revoir…

La critique

I am a poor weird cowboy...
Down in the valley est un peu un film bâtard qui concentre divers genres à succès de ces deux dernières années. En empruntant un peu à ces films de couples romantiques doucement frappadingues (Eternal Sunshine of the spotless mind…) et aussi aux films modernes de cow-boy (Le secret de Brokeback Mountain…), la dernière œuvre de David Jacobson tente de s’infiltrer dans la voie du succès. Aidé d’un couple adorable (Edward Norton et Rachel Ewan Wood) et de seconds couteaux parfaits (les bien trop rares David Morse et Bruce Dern), ce jeune réalisateur est un petit nouveau dans la cour hollywoodienne. C’est justement sa relative inexpérience qui empêche Down in the Valley de s’afficher comme une véritable réussite artistique à l’image des films cités ci-dessus.

Si de prime abord, David Jacobson décide d’accorder une part importante à ses personnages, son film change vite de cap, s’oubliant régulièrement dans une réalisation plutôt contemplative et quelque peu avare en introspection psychologique. Bien sûr, nos deux beaux amoureux sont sous le feu de la rampe, mais leur histoire, leurs pensées, leurs problèmes ne nous sont jamais partagés. Seulement effleurées du bout des doigts, ces notions sont pourtant importantes dans ce genre de film. Résultant d’un souhait délibéré du réalisateur de privilégier une atmosphère particulière et des scènes de confrontation permanente (Tobe/Wade, Harlan/Wade, Harlan/Lonnie), Down in the Valley échoue souvent à atteindre ses spectateurs, ces derniers étant injustement relégués sur le banc de touche. Si ce parti pris dessert partiellement le film, certains dialogues restent intéressants, de même que la réalisation artistique.


Candide comme personne, Harlan est pourtant un individu atypique. D’une innocence sans pareille, le personnage interprété par Edward Norton présente une ambivalence et des caractéristiques non dénuées d’intérêt, à l’image de sa personnalité douce et violente. Wade (David Morse) lui oppose une figure paternaliste qui cherche à protéger sa progéniture coûte que coûte, quitte à user de la violence la plus radicale. Mais on découvre petit à petit qu’une dureté raisonnée ne pèse que très peu face à une douceur instable et impulsive. Ainsi, le personnage d’Edward Norton oscille en permanence entre pathétisme, agacement et pitié, innombrables sentiments qui se révèleront avec douleur vers la fin du film. Mais bien que survolé, son personnage demeure la principale réussite du film.

Down in the valley n’est pas une œuvre inoubliable mais a le mérite de mettre en scène des acteurs impeccables et à l’aise dans leur rôle. Il demeure regrettable de penser à ce que le film de David Jacobson aurait pu être par une profondeur psychologique plus poussée et plus soutenue. Un réalisateur à suivre dans ses prochains pas...

Le score presque objectif : 6,5/10
Mon score perso (de -3 à +3): +1, un petit film pas trop mal fichu, mais qui manque toutefois d’un peu de génie pour s’inscrire dans une complète réussite