Du jour au lendemain
Sortie:
15/03/2006
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h33 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Du jour au lendemain

par: Arnaud Weil-Lancry



Du jour au lendemain, de Philippe le Guay, avec Benoît Poelvoorde. Ou Un jour sans fin, en version française. L’intérêt en moins…

L’histoire
François Berthier est un malchanceux : il est en plein divorce, son patron ne l’aime pas, le chien du voisin non plus, et j’en passe… Mais du jour au lendemain, tout change, et ces tares de tous les jours deviennent des petits plaisirs de la vie…

La critique

Une journée sans lendemain…
Sans chercher midi à quatorze heures, les alternatives de succès d’un film sont bien minces. En effet, pour être qualifié de réussi, un long-métrage se doit, soit de véhiculer des valeurs ou des thèmes intéressants (à la manière de l’exception culturelle à la française), soit d’être prenant et captivant (à l’image du cinéma-type divertissement américain). Du jour au lendemain, malgré une affiche prometteuse, ne parvient à s’imposer dans aucun des deux registres. Son réalisateur, Philipe le Guay, nous avait pourtant habitué à un tout autre calibre avec le surprenant Coût de la vie et Trois Huit, éprouvante fiction-documentaire sur le harcèlement moral en entreprise. Du jour au lendemain, ou un malencontreux coup d’épée dans l’eau.


Un si beau matin...
Tout commençait pourtant formidablement avec une première demi-heure attrayante, présentant Benoît Poelvoorde en banquier faible, paumé, insignifiant… minable. Une présentation tout en finesse à contre-courant des rôles habituellement incarnés par le comédien belge : celle de quelqu’un qui rase les murs et qui existe somme toute peu, voire point du tout. Mais voila, la suite du film s’effiloche à la manière d’une pelote de laine et le film de Philippe le Guay se décompose complètement, ne parvenant jamais à s’imposer dans son ton ou dans ses thèmes. Bien sûr, cette fresque d’un individu catalogué qui subit une vie étrange et nouvelle pour lui n’a rien de neuf et les renvois à l’éternel Un jour sans fin  sont incessants… en moins bien, et de loin. Un des seuls intérêts de Du jour au lendemain demeure sa construction symétrique à celle du film de Harold Ramis : dans le premier, un individu à la droopy devient l’être de la réussite et dans le second, exactement l’inverse. Mais, malgré quelques passages bien tournés, Du jour au lendemain fait très rarement mouche pour l’évidente raison qu’il ne vise rien, pêchant par un important manque d’originalité scénaristique et des comédiens aussi peu inspirés que leur réalisateur.

Inégal et finalement vide de sens, Du jour au lendemain n’a malheureusement rien d’impérissable. Dans des thématiques bien plus recherchées et autrement plus intéressantes, on se dirigera sans problème vers Un jour sans fin, d’un registre similaire. La réussite en plus.

Le score presque objectif : 5,5/10
Mon score perso (de -3 à +3): -1, un petit film… vraiment tout petit… peut-être trop petit. Il est vrai que la principale qualité de ce film est sa légèreté, mais entre cela et l’ennui, le fil est bien ténu…