Nausicaä de la vallée du vent
Kaze no tani no Naushika
Sortie:
23/08/2006
Pays:
Japon
Genre:
Durée:
1h55 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Nausicaä de la vallée du vent

par: Sebastien Keromen



Continuons à découvrir dans le désordre les films de Hayao Miyazaki, avec son chef d’œuvre renommé mais jamais vraiment vu, l’histoire de la jeune princesse Nausicaä. Interdiction formelle de passer à côté !

Nausicaä de la vallée du vent
Titre original : Kaze no tani no Naushika
Japon, 1984
Réalisateur
 : Hayao Miyazaki
Musique de : Joe Hisaishi
Durée : 1h55

L’histoire
1000 ans après le ravage de la Terre par la pollution humaine, les survivants doivent éviter et se protéger d’une forêt toxique, protégée par des insectes géants. Dans la vallée du vent, la princesse Nausicaä, en harmonie avec la nature, va tenter de concilier hommes et terre.


La critique


Au gré de la distribution en France des films de Hayao Miyazaki, nous voici enfin face à son premier long métrage personnel, datant de 1984 (juste avant la création des studios Ghibli). Et à part une animation perfectible au regard des attentes de maintenant, que dire d’autre que de reconnaître que c’était déjà un coup de maître. Même si on y sent quelques errements et recherches qui trouveront leur aboutissement dans un des ses chefs d’œuvre (et mon préféré de ses films), Le Château dans le ciel. La musique, pourtant déjà signée Joe Hisaishi, tâtonne un peu et se laisse aller à une orchestration un peu grossière et bruyante mais heureusement pour de jolis thèmes. Sans oublier un air de comptine enfantine aussi entêtant qu’enchanteur. Mais ce côté un peu inachevé est bien le seul reproche qu’on puisse faire au film, qui arrive une fois de plus à cumuler l’action, l’imagination, les belles images, l’écologie, des personnages forts et jamais blancs ou noirs.
Comme la plupart des films de Miyazaki, Nausicaä est un enchantement de chaque minute, où le spectateur se laisse porter. On accroche tout de suite à l’héroïne, à la fois parfaite et fragile, et à son petit renard-écureuil adorable (et qui doit avoir le cœur et les griffes bien accrochés pour ne pas tomber dans les loopings). Même les personnages secondaires, et même les méchants, restent intéressants, et on ne sait jamais trop si leur statut (bon ou méchant, bienveillant ou opportuniste, croyant ou cynique) ne va pas changer. Sans oublier la beauté des images, l’imagination qui baigne certaines scènes, le dynamisme des poursuites et autres vols en planeur. Le thème écologique est traité de manière très subtile et fine, fustigeant les erreurs humaines, mais en évitant un retour à la nature excessif, pour se concentrer sur un juste équilibre et une symbiose entre l’homme et la terre. Un message intelligent et qui est passé de manière délicate, c’est assez rare pour le souligner…


Mais Nausicaä est d’abord et surtout un film d’aventure formidable.
On reste captivé du début à la fin, autant séduit par les personnages et l’esthétique qu’impatient de savoir ce que réserve l’histoire. Le film mêle les scènes d’action remarquables, une dimension politique des peuples assez développée, et une vision écologique, le tout sans que ça paraisse bricolé, mais au contraire semble parfaitement intégré et indissociable. Et quand on pense que le film a plus de 20 ans, on ne peut que regretter de ne pas l’avoir découvert à sa sortie, la claque n’en aurait été que plus monumentale.

A voir : absolument, de même que tous les autres Miyazaki
Le score presque objectif : 9/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, volez-y

Sébastien Keromen